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INEOS 1 : 59 Challenge

Il n’avait nulle envie de courir le marathon de Doha, par 27 degrés aux alentours de minuit. Le champion olympique Eliud Kipchoge (34 ans) est plus ambitieux. Le 12 juin, il veut être le premier à courir le marathon en moins de deux heures, à Vienne.

Il a couru le marathon le plus rapide de l’histoire à Berlin en 2018 : 2h01’39, soit une minute et 18 secondes de moins que son compatriote Dennis Kimetto sur le même tracé en 2014, mais Eliud Kipchoge pensait déjà à un chrono historique. Un an plus tôt, sur le circuit de Monza, le visage du projet breaking2 de Nike avait déjà tenté de devenir le premier marathonien à courir en moins de deux heures. Il a manqué 26 secondes au Kényan et comble de malheur, la fédération internationale d’athlétisme n’a pas homologué son record parce qu’il avait été protégé du vent par une voiture et une volée de lièvres qui ne l’avaient rejoint qu’à mi-parcours.

Il va poursuivre l’expérience de Monza à Vienne, sur un parcours plat, au Prater.  » Il m’a manqué 26 secondes. Ça peut sembler paradoxal mais je continue à considérer cette course comme ma meilleure depuis toujours. Je ne me prépare pas différemment cette fois mais je sais ce qui m’attend sur le plan mental et c’est une énorme différence « , a-t-il confié à HetParool cet été.

Le management d’INEOS, le géant britannique de la chimie qui a succédé à Sky en cyclisme, aurait préféré le voir courir à Londres mais l’athlète a préféré le parcours de la capitale viennoise, plat, rectiligne et bien protégé du vent, qui bénéficie en outre d’un meilleur climat que Londres. L’IAAF a toutefois déjà fait savoir qu’elle n’homologuerait pas le chrono, puisque Kipchoge sera épaulé par trente lièvres.

 » C’est sans importance. Courir le marathon en moins de deux heures, c’est envoyer un message au monde : rien n’est impossible, no human is limited. Je veux écrire une page d’histoire, comme Neil Armstrong en 1969. Il a été le premier homme sur la lune, je serai le premier à descendre sous les deux heures « , poursuit le champion du monde 2003 du 5.000 mètres, qui n’est passé au marathon qu’en 2013, parce qu’un an plus tôt, il n’était pas parvenu à se qualifier pour les Jeux Olympiques lors des trials kényans. Depuis, il a gagné douze des treize marathons qu’il a couru. Il n’a dû s’avouer vaincu que lors de son deuxième, en 2013, à Berlin, Wilson Kipchang ayant établi un nouveau record du monde (2h03’23).

Il ne change pas sa recette. Il s’est préparé, comme d’habitude, à Kaptagat, à vingt kilomètres d’Elodret, où il vit avec sa femme et ses trois enfants. Il s’astreint à une première séance tous les matins à 5.30 heures puis à une seconde l’après-midi, pour un total de quelque 220 kilomètres par semaine. Le Kényan est extrêmement motivé, même s’il a un penchant spécial pour un coureur de fond.  » Je suis parfois tenté par le fast-food et même en pleine saison, il m’arrive de manger des frites.  »

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