Impuissance devant

Le président Roger Lambrecht a changé de cap : il abandonne progressivement sa politique africano-brésilienne et a fait confiance à Slavoljub Muslin, chargé de placer Lokeren parmi le top cinq et d’en faire une menace permanente pour les grands clubs. Muslin a accumulé les titres et les coupes en Serbie et en Bulgarie mais a aussi été souvent renvoyé parce qu’il ne supportait pas d’ingérence de la direction. Cela promet.

DéFENSE

Zvonko Milojevic reste une certitude dans le but. La saison passée, il a amplement prouvé qu’il pouvait gagner des points. Bon sur sa ligne, il a de brillants réflexes et peut diriger la défense. Le tranquille Jugoslav Lazic est très sûr comme doublure. Ce gardien longiligne commet très peu d’erreurs.

Lokeren aligne un quatuor défensif alors que Willy Reynders procédait avec un trio. Muslin, qui a longtemps cherché la meilleure défense, devra l’adapter suite à la nouvelle blessure de Lezou Doba. Dans l’axe, il compte sur la classe technique et la vista de Joao Carlos, aux côtés d’ Olivier Doll, fort dans les duels. Le duo semble complémentaire, à moins que Doll n’évolue à droite et ne soit remplacé par Mamadou Diallo. Il semble que Saidou Mady Panandetiguiri occupera un des deux flancs, puisque Marc Hendrikx a déçu à l’arrière gauche. Panandetiguiri apporte de la profondeur, de la vitesse et son abattage, un atout par rapport à Mohama Zanzan Atte-Oudeyi, plus défensif et attentiste, tout comme Michael Van Hoey, un dur des durs qui se débrouille bien mais doit travailler sa relance. Pendant la préparation, le jeune Frederik De Winne s’est fait remarquer, à droite ou au centre.

ENTREJEU

Le trio islandais n’est plus sûr de sa place. L’arrivée d’ Ivan Vukomanovic et de Gunter Van Handenhoven ainsi que l’épanouissement de Killian Overmeire et de Aboubacar ‘M’Baye’ Camara accroissent la concurrence pour Arnar Gretarsson, Runar Kristinsson et Arnar Vidarsson. Marc Hendrikx est une autre possibilité. Muslin pourrait étoffer l’entrejeu en alignant cinq hommes et placer Kristinsson en décrochage, car il brille plus par sa technique et son passing que par son abattage. La stature de Vukomanovic rappelle Chris Janssens, mais il n’a pas son fanatisme ni son jeu de tête.

Pendant la préparation, Van Handenhoven a eu quelques problèmes d’adaptation au style de jeu de Muslin : à la Louvière, il opérait dans un rôle libre alors qu’il doit maintenant évoluer dans une fonction plus précise. La permutation avec les défenseurs latéraux qui montent n’est pas encore optimale non plus. Overmeire, qui avait déjà tâté de l’équipe fanion sous Reynders, jouit de la confiance de Muslin. Travailleur, il a une bonne touche de balle mais il doit devenir plus dur dans les duels. Il ne semble pas en mesure de détrôner le capitaine Vidarsson, l’organisateur et le bouffeur de kilomètres, de l’équipe.

ATTAQUE

C’est le problème, pour la énième saison de suite. Lambrecht et Willy Verhoost cherchent éperdument un remplaçant à Sambegou Bangoura depuis que celui-ci a rejoint Sclessin. Lokeren n’a pas de vrai buteur. Tailson n’est pas régulier à son niveau, même s’il peut être redoutable de la tête ou dans les tirs à ras de terre. Aristide Bancé a connu une embellie sous Reynders puis s’est de nouveau effondré. Il manque d’assurance, ce qui est apparu très clairement pendant la préparation. Il n’a jamais réagi comme il le fallait aux centres des flancs, pourtant bien ajustés, et devient surtout une source d’énervement. Stjepan Jukic s’est rapidement blessé tandis que la carrière de Marel Baldvinsson, qui souffre du genou, est assortie d’un énorme point d’interrogation. Hakim Bouchouari est particulièrement mobile et fin technicien mais n’est pas un voleur de buts tandis que Xavier Deschacht, constamment aux aguets, à la Kevin Vandenbergh, espère obtenir une chance véritable.

CONCLUSION

Lokeren s’est bien renforcé en profondeur et surtout dans la deuxième ligne mais pour prendre des points, il faut marquer. C’est là que le bât blesse depuis longtemps et ça ne va pas s’améliorer car Kristinsson et Gretarsson ne rajeunissent pas et marquent moins aisément. A moins que Muslin ne tire quelque chose de son chapeau ou ne parvienne à soigner l’attaque grâce à son style de jeu.

Frédéric Vanheule

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