Imborgia, de Batistuta à Eupen

Qu’est-ce qu’un homme comme Antonino Imborgia vient-il faire à Eupen ? A 51 ans, cet ancien défenseur a joué en Serie B à Palerme (sa ville natale), Matera, Lecce, Reggiana, Cagliari et Catanzaro. A 28 ans, un genou blessé stoppe sa carrière et il devient l’agent de Gabriel Batistuta, Nuno Gomes , Francesco Baiano et Pedrag Mijatovic. En 2001, il entame sa carrière de dirigeant sportif à Côme (Serie C) avant de passer à Genoa et à la Salernitana. Fin 2005, il décroche son diplôme fédéral de dirigeant et en juillet 2008, il se met en congé de l’association des agents pour entrer à Eupen.

Antonino Imborgia :  » Chaque fois que l’on me contacte, c’est pour me demander combien d’argent j’ai placé dans Eupen. On ne me parle jamais du projet sportif. Or, cela fait une vie que je suis dans le foot et je voulais réaliser quelque chose de différent. « 

D’accord, mais pourquoi Eupen ?

 » Depuis des années, j’envisageais de monter une opération à l’étranger, dans un pays où la pression serait moins importante que dans les grands championnats. Deux nations ont attiré mon attention : la Belgique et la Suisse. Pour des raisons économiques et sportives (la non-limitation des joueurs non communautaires, la plus grande simplicité au niveau des démarches fédérales et aussi une compétition qui permet un développement correct) m’ont fait pencher pour la Belgique. Voici trois ans, tout était en ordre pour que je réalise le même deal avec l’Union-Saint-Gilloise mais l’affaire a capoté en dernière minute, sans doute pour des raisons politiques. Alors que le rendez-vous était pris pour signer le contrat à Milan, l’ex-président d’origine italienne dont je ne me souviens plus du nom ( NDLR : Enrico Bove) m’a contacté pour me dire que tout tombait l’eau.

Avant Eupen, il y a aussi eu l’Olympic Charleroi…

Ne parlons pas de l’Olympic. Il n’y a pas eu de démarches, le président ayant exprimé des exigences démesurées. Concernant Eupen, c’est David Lasaracina, l’agent de Danny Ost, qui a servi d’intermédiaire. Il m’a expliqué que le club était dans une situation compliquée et avait besoin d’aide financière et sportive. Les modalités de la collaboration ont été bouclées en moins d’un mois.

Donc, il y avait un trou à combler ?

Pas du tout, la gestion financière était soignée. Eupen n’avait pas de dette. Mais les résultats étaient négatifs et pour inverser la situation, il fallait engager de nouveaux joueurs. Eupen avait donc besoin d’argent frais. Mon apport a permis de lever le niveau de l’équipe suite à l’arrivée de 8 ou 9 éléments.

… au point de jouer la tête du classement.

Il est intéressant d’analyser ce que nous avons fait en si peu de temps avec peu de moyens. Je ne suis pas Silvio Berlusconi ou un héritier d’une riche famille. Aujourd’hui, Eupen a un budget dans la moyenne de la D2 et, à quelques milliers d’euros près, se situe au même niveau que Waasland, Lommel ou OH Louvain. Pour amener ces joueurs, j’ai pu tabler sur ma relation de confiance auprès de clubs comme l’Inter, Milan, l’Udinese, Bari, Parme et la Fiorentina. Cette dernière a même accepté de céder à titre définitif des joueurs de 20 ans comme Dos Santos et Diakhaté.

Quand même pas à titre gracieux…

Non, ce sont des arrivées qui pèsent lourd mais tous nos transferts sont restés dans les limites du budget. Il s’agit généralement d’éléments jeunes au coût très bas.

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