ILS ONT MARQUÉ LA CAN

PIERRE-EMERICK AUBAMEYANG

On retiendra évidemment les larmes après son penalty repoussé en quarts, qui mit fin au rêve du peuple gabonais. Cruelle fin de compet pour celui qui fut l’idole du pays pendant plus de deux semaines, notamment grâce à ses trois réalisations en poule. Un démarrage surpuissant, une belle technique en mouvement, une attitude de golden boy des terrains l’ont consacré star au pays. Après avoir flirté très jeune avec l’équipe de France Espoirs, le frère de William (qu’on a connu furtivement du côté d’Eupen l’an dernier) s’est installé à la pointe de l’attaque des Panthères.

Le paternel, Pierre Aubame a bercé les fistons très jeunes dans le ballon rond. Cet ex-joueur de L1 au début des années 90, devenu scout pour l’AC Milan sur le continent africain, a pu faire bénéficier ses deux petits de la formation rossonera. Si William connaît des difficultés à s’imposer au haut niveau, le frère cadet, actuellement en pleine bourre du côté de Saint-Etienne, est déjà dans le viseur de plusieurs clubs du top européen.

EMMANUEL AGYEMANG-BADU

S’il ne fallait retenir qu’une phase du milieu défensif des Black Stars, c’est ce but superbe envoyé dans la lunette du gardien guinéen, Naby Yattara. Un mouvement incroyable : après avoir soulevé son ballon à l’entrée du rectangle, il a décoché une splendide reprise de volée. Au-delà de l’exploit, Badu est d’abord un travailleur infatigable capable aussi de glisser des ballons très propres aux éléments offensifs.

Rarement titulaire avec l’Udinese – qui a une nouvelle fois parfaitement utilisé sa filière ghanéenne -, le champion du monde des – 20 en Egypte en 2009 avec les Black Satellites a tout l’avenir devant lui. Et on l’imagine radieux.

ABDOUL RAZZAGUI CAMARA

C’était l’arrivé de dernière minute. Alors que les Guinéens se préparent à Abidjan pour la CAN, l’attaquant sochalien n’avait pas encore reçu l’aval de la Fifa pour évoluer avec le Sily national ; le document lui étant adressé quelques jours avant le début du tournoi. Malgré plusieurs sélections chez les Espoirs français, Camara a opté pour le pays de ses ancêtres, lui qui fait partie du lot des joueurs dits  » binationaux « . Le nouveau puncheur de la sélection guinéenne n’a pas traîné en chemin puisqu’il a inscrit deux buts lors de ses trois premières sélections.

GERVINHO

 » C’est celui qui a été critiqué pour sa maladresse qui nous a délivrés. On tient à lui rendre hommage, à le remercier du boulot qu’il fait pour nous. Il est à l’origine de tous nos buts pratiquement  » : c’est signé Didier Drogba au soir de la qualification pour la finale. Et le capitaine des Eléphants ne s’est pas trompé. Si Gervais ne sera probablement jamais un killer devant le but, ses raids dévastateurs à l’image de son superbe but face au Mali en demi, ses incroyables feintes de corps et ses prises de balle explosives ont mis au tapis bon nombre de défenseurs durant cette CAN. Il a été l’un des joueurs les plus spectaculaires du tournoi. Reste malheureusement à se remettre du penalty expédié hors-cadre qui envoya la Zambie au septième ciel.

HOUSSINE KHARJA

Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Le Maroc a beau s’être vautré à la CAN, il a tout de même pu compter sur la puissance de son milieu défensif Houssine Kharja, auteur de tous les buts de la sélection marocaine (deux fois face au Gabon et le seul but du match face au Niger). Le joueur de la Fiorentina, passé par six autres clubs italiens dont l’Inter et l’AS Rome, s’est démené comme un Lion. Difficile toutefois d’espérer quelque chose quand un récupérateur doit s’occuper d’alimenter le marquoir et de la sale besogne.

LEVY MADINDA

Le petit bonhomme de la sélection gabonaise a mis le feu au tournoi par ses dribbles déroutants et quelques jolis ballons déposés dans la boîte. Encore inconnu du foot international avant la CAN, Madinda peut espérer voir sa carrière s’accélérer, lui qui est depuis 2010 parqué dans l’équipe B du Celta Vigo qui évolue en Segunda Division (la troisième division espagnole). Que ce soit en décrochage au milieu du jeu ou sur le côté droit, Petit Levy a démontré une lecture du jeu intéressante. Reste à muscler son jeu et être plus décisif en zone de finition. L’avenir des Panthères passera par ce garçon, qui a seulement 19 ans.

YOUSSEF MSAKNI

Les journaux tunisiens l’ont déjà placé au PSG pour 4 millions d’euros. D’autres sources le citent encore à Lille ou à l’Olympiacos. Si rien n’est encore officiel, on imagine difficilement le milieu de terrain offensif de l’Espérance Tunis prolonger son parcours au pays. Sa cote n’a fait qu’augmenter durant la CAN. Auteur de deux des trois buts des Aigles de Carthage, grâce à une conduite de balle de haut vol, elFenomeno du Maghreb n’a que 21 ans et un avenir qui s’annonce prometteur. Petit bémol tout de même : le pot de gel déposé dans la toison.

LES ARBITRES

On l’a souvent critiqué lors des précédentes éditions privilégiant souvent avec excès le pays hôte, cette fois le corps arbitral a parfaitement maîtrisé les débats. Aucune erreur grossière à pointer et quelques hommes en noir parfaits tout au long du tournoi : les Algériens Mohamed Benouza et Djamel Haimoudi ou le Sud-Africain Daniel Frazer.

LES SUPPORTERS

Des ambiances rythmées, des couleurs, de la passion et des déguisements improbables, ça c’est pour le verre à moitié plein. Malheureusement, la CAN c’est aussi des stades aux trois quarts vides et une absence totale d’intérêt de la population hors des rencontres des pays organisateurs. Gérard Dreyfus, ex-chef des sports de RFI aujourd’hui consultant pour la Confédération Africaine de Football (CAF) :  » Je ne comprends pas le public africain. Il s’extasie devant les prouesses d’un Drogba quand il joue à Chelsea, mais il ne se précipite pas au stade pour le voir en chair et en os à la CAN. Ce n’est pas normal ! Ce n’est pas nouveau non plus. Je crois qu’il faut que l’Afrique s’ouvre davantage à sa propre production.  »

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