» IL SE BRÛLERA LES AILES, TÔT OU TARD « 

Jan Hauspie
Jan Hauspie Jan Hauspie is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Jeudi dernier, la juge d’instruction bruxelloise a décerné deux mandats d’arrêt internationaux à l’encontre du Chinois Zheyun Ye et de l’agent de joueurs Pietro Allatta, qui se trouvent tous deux à l’étranger et restent introuvables. Sept personnes ont été interrogées sur leur implication possible dans le scandale. Parmi eux, les dirigeants de La Louvière : le président Filippo Gaone, l’avocat Laurent Denis et le manager sportif Chris Benoît. Chris De Nijn, ancien président et avocat du Lierse, Olivier Suray (ex-manager de l’AC Allianssi), David Magri, homme de paille d’Allatta, et Mario Espartero, ex-joueur de La Louvière) complètent la liste des personnes interrogées. AlbertCartier, l’ancien entraîneur des Loups, a lui été convoqué par le parquet de l’Union Belge.

Gaone et Denis ont ensuite été inculpés de fraude financière. Cela signifie peut-être la fin de la carrière d’avocat sportif de Denis. Il a entamé sa carrière comme stagiaire à l’UB et a travaillé au bureau liégeois de Luc Misson. Denis a proposé ses services à La Louvière en 2003, quand Silvio Proto, défendu par Misson, a voulu rompre son contrat grâce à la fameuse loi de 1978. Proto a passé un mois en Italie en compagnie de son manager, Allatta, mais sans trouver d’employeur. Le gardien était revenu au nid et Denis n’avait pas raté son entrée au Tivoli.

Ces derniers temps, on entendait beaucoup parler de ses problèmes privés. Denis avait divorcé et menait grand train avec sa nouvelle amie, une jeune femme du cercle de connaissances d’Allatta. Ainsi, ils ont laissé une note d’hôtel de 7.000 euros à Trond Sollied après cinq jours de folie à Athènes. Des clubs comme Gand et Anderlecht, qui avaient souvent fait appel à Denis, ont renoncé à ses services. Misson, son ancien maître, avait senti venir les problèmes. Il a toujours trouvé Denis moins brillant qu’un autre de ses stagiaires, Jean-Louis Dupont.  » Il se brûlera les ailes tôt ou tard « , avait prédit Misson il y a peu, en présence d’intimes.

La défense de Denis est assurée par Marc Uyttendaele, l’époux de Laurette Onkelinx, ministre PS de la Justice.

Allatta s’est retrouvé sans le sou quand sa femme est partie avec son comptable, à l’été 2004. A cause de diverses condamnations, l’entreprise au nom de laquelle il facturait son travail footballistique, Kit Car Management, était au nom de sa femme, comme l’argent, donc. Le couple vivait dans une maison simple à Chapelle-les-Herlaimont, à une rue de chez Jean-Claude Verbist, un dirigeant de la RAAL.

Verbist est revenu l’année dernière à La Louvière, après avoir été limogé une première fois de son poste de manager par Gaone. Il a émigré à Mons, où il a retrouvé Allatta et Stéphane Pauwels. Le frère d’Elio di Rupo, un entrepreneur, est aussi le voisin d’Allatta. Il a même été le président du club local de football, un moment.

Après sa séparation, début 2005, Allatta a déménagé dans la luxueuse villa qu’il avait fait construire dans la même entité pendant son mariage mais qu’il n’avait jamais habitée avec son épouse. Jeudi, il n’y était pas quand le parquet a entamé sa perquisition.

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