» IL REVIENT EN RUSSIE QUAND IL VEUT « 

Dans la ribambelle de clubs entraînés par Slavo Muslin, il y a quatre équipes russes. Des expériences très contrastées. Le journaliste moscovite Boris Bogdanov se souvient de cet homme  » qui a laissé un excellent souvenir à beaucoup de monde. En général, les Yougos se sentent bien chez nous, aussi bien les coaches que les joueurs. Notamment parce que nos mentalités se ressemblent. Et pour eux, la langue russe s’apprend assez facilement. Muslin avait une très bonne relation avec la presse, ici. Il acceptait toutes les demandes d’interview, et surtout, il répondait franchement à toutes les questions, même les plus délicates. Pour nous, c’était chaque fois un bol d’air dans un milieu où c’est souvent le règne de la langue de bois, dans un monde où les gens ont peur de parler, par crainte de représailles de leurs employeurs. Partout où il est passé, Muslin a eu un bon contact avec ses joueurs, ils ne l’ont jamais critiqué. Par contre, son caractère fort et son entêtement font qu’il a eu quelques clashes avec ses patrons.  »

Bogdanov revient en détail sur chaque expérience russe du nouveau coach du Standard.

Lokomotiv Moscou : viré par Zulte Waregem

 » Tout avait très bien commencé pour lui là-bas, tout le monde était enchanté de son travail. Jusqu’aux matches européens contre Zulte Waregem. Pour les Russes, c’était un petit club belge semi-pro, au budget incomparable avec celui du Lokomotiv. La direction voulait vraiment réussir quelque chose en Coupe d’Europe, alors l’élimination a été vécue comme un traumatisme, une honte. Elle a été fatale à Muslin, qui faisait pourtant un parcours parfait en championnat. Quand on l’a mis dehors, le Lokomotiv était deuxième, dans la roue du CSKA Moscou.  »

Khimki : mission accomplie

 » C’était un petit club qui n’avait qu’une ambition : le maintien en D1. Quand il est arrivé à quelques matches de la fin, l’équipe était méchamment menacée, il l’a sauvée. Mais la saison suivante a très mal commencé et on l’a éjecté.  »

Krasnodar : malade… enfin presque

 » Quand il a signé, ce club n’existait que depuis deux ans. Il a commencé en D3 puis est arrivé très vite en D1. Muslin a terminé deux fois de suite dans le top 10 final, c’était remarquable, applaudi dans toute la Russie. Puis, il a commis une erreur stratégique : dans une interview, il a dit qu’il avait des soucis de santé. Les patrons du club, qui estimaient avoir besoin d’un autre entraîneur pour donner un nouvel élan à l’équipe, se sont servis de ce prétexte pour le virer. Officiellement, ils ont peur que ses problèmes soient graves et l’empêchent de bien travailler. C’était une explication très diplomatique. Muslin a donné le bâton pour qu’on le frappe. Et on a vite appris que ses soucis de santé n’étaient pas graves du tout.  »

Perm : un C4 qui fait plaisir

 » C’était un petit club rongé par les problèmes. Les joueurs n’étaient plus payés, le staff non plus. Il l’a dit dans les journaux, ça n’a pas plu à la direction et on l’a renvoyé. Le plus amusant, c’était son commentaire après ce C4 : il a déclaré qu’il était soulagé, que c’était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Il était fatigué de se battre tous les jours avec ses patrons. Ça a dû être une des plus mauvaises expériences de sa carrière d’entraîneur.  »

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