Il pourrait changer la mentalité des Diables de l’intérieur

C’est le 14 août 2000 qu’ Igor De Camargo a débarqué en Belgique. Une date qui restera à jamais gravée dans sa mémoire.  » Quand votre vie prend pareil virage, vous ne pouvez pas oublier « , dit celui qui, contrairement à la plupart des Brésiliens, n’est pas issu d’une famille nombreuse où chacun tente de rapporter un peu d’argent à la maison pour survivre.  » J’ai seulement une s£ur « , dit-il.  » Mais notre famille est très unie : grands-parents, oncles, tantes, cousins… nous passons beaucoup de temps ensemble. Mes grands-parents et ma tante habitent d’ailleurs dans la même rue que mes parents à Porto Feliz, une ville de l’intérieur de l’état de São Paulo qui compte 60.000 habitants.  »

Porto Feliz est connue pour ses plantations de canne à sucre mais, si le grand-père d’Igor a travaillé dans une usine de transformation de cet or blanc (on en fait même un carburant), son père est professeur de biologie et sa mère est secrétaire-comptable, tandis que sa s£ur étudie l’architecture. Lui avoue qu’il n’était pas doué pour les études. Mais qu’aurait-il fait s’il n’avait pas été joueur de football ?  » Peut-être chanteur de samba « , répond Giovanna, sa fiancée. Et Igor admet que la musique a toujours rythmé sa vie. Il joue d’ailleurs de plusieurs instruments à cordes et à percussions.

A Porto Feliz, Giovanna habitait aussi dans la même rue qu’Igor.  » Nous nous connaissons depuis dix ans mais nous ne sommes ensemble que depuis cinq « , sourit Igor.  » Avant, j’étais toujours dans les jupes de ma mère, c’était difficile de se parler !  » Aujourd’hui, Giovanna s’est établie à Liège où elle a repris des études d’esthéticienne.

C’est Domenico Lasalle qui avait amené De Camargo en Belgique. Comme il n’était pas agent FIFA, il avait cédé les droits à Paul Stefani, qui lui fit passer un test au Patro Maasmechelen. Il apparut rapidement qu’il était trop fort pour ce club de D2 et il signa donc à Genk.  » On m’a alors placé dans une famille d’accueil, les Van Rijswijck, qui m’ont accueilli comme leur fils. J’y ai appris le flamand et j’ai découvert les frites. Grâce à eux, je suis devenu un bon Belge.  »

Pour couronner le tout, il ne lui manque que la carte d’identité mais celle-ci ne devrait pas tarder.  » Mon dossier de naturalisation est en ordre. Il me reste à trouver… le courage d’aller à la poste.  » Cela lui permettra de bénéficier du statut de joueur communautaire, ce qui pourrait faciliter un transfert à l’étranger. Car n’est-il pas frustrant que Cédric Roussel se retrouve à Brescia après quelques bons matches avec Waregem ?  » Non ! Dieu sait ce qu’il fait et mon heure n’a pas encore sonné mais elle viendra. J’aimerais jouer en Espagne ou en Italie mais un transfert au FC São Paulo, le club de mon c£ur, ne serait pas pour me déplaire non plus.  »

Une naturalisation lui permettrait, aussi, de porter le maillot des Diables rouges. La Belgique possède pourtant de bons attaquants mais ceux-ci ne parviennent pas à s’imposer. Igor a sa petite idée sur la question.  » J’ai l’impression que pas mal de joueurs belges manquent d’amour pour le maillot de la sélection. On dirait qu’ils viennent plus par obligation qu’autre chose. Quelle différence avec le Brésil ! Pour moi, disputer une phase finale d’un grand tournoi, ça reste pourtant le summum d’une carrière de joueur. « 

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