» Il n’y a pas deux attaquants comme moi en Belgique « 

Ton rappel en sélection t’a-t-il surpris et fait plaisir ?

Emile Mpenza : Les deux. J’ai été surpris et content. Je ne m’attendais pas à être sélectionné aussi vite. Je pensais qu’on me laisserait m’adapter encore un peu au championnat suisse. Je revenais de loin. Frankie Vercauteren m’a alors repris et j’ai été encore plus étonné que Dick Advocaat me fasse confiance.

Pourquoi ?

Au début, je pensais qu’Advocaat ne m’appellerait pas. Avec Vercauteren, j’avais fini sur le banc et en Espagne, on ne m’a même pas fait jouer. Je pensais que j’étais là pour mon nom, pas pour mes qualités. Advocaat voulait des gagneurs et je pensais ne pas correspondre à ce profil. Mais aux entraînements, je l’ai convaincu. Il a vu que je pouvais faire partie de cette équipe-là.

Qui est venu te voir à Sion ?

Vince Briganti. Et Advocaat juste après sa nomination. Cela m’a fait plaisir.

Etais-tu animé d’un sentiment de revanche ?

Un petit peu. Contre la Turquie, j’étais concentré et je voulais prouver que j’avais toujours mes qualités et qu’il n’y avait plus de petit championnat. Marc Wilmots m’a permis d’aller vers l’avant. Lui me connait. Il me dit toujours qu’il n’y a pas, en Belgique, deux attaquants comme moi. Et c’est vrai : personne n’a mon style de jeu. Advocaat l’a confirmé en disant – Emile, on peut l’utiliser en profondeur et on n’en a pas beaucoup comme lui. L’entraîneur ne m’avait pas choisi par hasard. Le niveau que j’ai atteint lors de mes deux rencontres valait celui des autres joueurs sélectionnés.

Dans quel état d’esprit es-tu arrivé chez les Diables ?

Je regardais du coin de l’£il pour voir comment cela se passait. A part l’un ou l’autre joueur comme Daniel Van Buyten, je ne connaissais pas grand monde. J’ai dû m’adapter à eux. Mais ils m’ont mis à l’aise. Des gens comme Kevin Mirallas ou Roland Lamah m’appellent tonton. Cela montre qu’il y a un énorme respect dans ce groupe. Parfois, je suis ému quand ils me parlent de la sorte car je ne pensais pas que des jeunes évoluant déjà à un haut niveau me respecteraient. Moi, à leur âge, j’étais encore au Standard !

As-tu eu peur de ne pas avoir le niveau des autres sélectionnés qui évoluent à Arsenal, Everton, Bayern… ?

Non. Je suis passé par là et je savais que je pouvais encore avoir ce niveau-là. Didier Tholot, le coach de Sion, me l’avait dit avant que je parte. Il trouvait tout à fait logique que je sois retenu. Et lui me voit tous les jours.

As-tu senti une différence entre les Diables version Vercauteren et ceux de la version Advocaat ?

Oui. Surtout au niveau de l’engagement à l’entraînement. Advocaat a directement imposé sa marque et sa discipline. Il manquait de tout. Il y avait du laisser-aller. Ceux qui étaient certains de jouer ne se battaient plus. Et puis, il y avait des clans. Aujourd’hui, tout le monde est réuni.

Qu’est-ce qu’il manquait aux Diables ?

La rage. Choisir Advocaat et lui adjoindre Marc, cela ne peut être que positif.

Où situes-tu cette génération dans ton parcours ?

Ce n’est pas la plus talentueuse mais…

Quelle était la plus talentueuse ?

Celle de mes débuts avec Enzo Scifo et Luis Oliveira. L’actuelle n’est pas encore à ce niveau-là mais elle peut l’atteindre.

Quels sont les joueurs qui t’ont impressionné ?

Eden Hazard et Kevin Mirallas. J’aimerais bien jouer avec Mehdi Carcela. On s’aperçoit, à la télévision, qu’il a quelque chose.

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