« IL FAUT GAGNER »

Pierre Bilic

Les Ecossais ne seront pas fatigués même s’ils ont joué contre la Croatie samedi.

Le nul blanc qui a clôturé Ecosse-Croatie aura-t-il un impact sur le match de ce mercredi?

Georges Heylens: Je ne pense pas. La donne est connue: les trois favoris se tiennent de près, n’ont signé que des matches nuls entre eux. C’est le moment de gagner une de ces affiches pour les Diables Rouges. Il ne faudrait pas croire un instant que les Ecossais seront fatigués. Ce serait une erreur mortelle car les Britanniques ont toujours enchaîné les matches sans le moindre problème. Ils ne sont jamais crevés. Les Ecossais vivent aussi une situation de défi. Cela me fait un peu penser aux Anglais qui étaient dans les cordes mais ont atomisé l’Allemagne (1-5) à Munich: il faut le faire, alors, méfiance, même si les Ecossais ne sont pas des Anglais, ils viennent des mêmes Iles et comptent de bons joueurs. Enfin, retenons que c’est une équipe à l’aise à l’extérieur où elle ne doit pas faire le jeu.

Il faudra marquer. Wesley Sonck a-t-il suffisamment de planches?

Si le coach fédéral l’aligne, c’est qu’il mise sur sa forme, sa réussite du moment. Wesley Sonck réussit tout ce qu’il entreprend au Racing Genk mais il aura tout de même des armoires à glace devant lui. Ils ne lui laisseront pas un centimètre de liberté. Je m’attends à un gros trafic aérien et si on ne parvient pas à poser le jeu, ce sera plus difficile pour Sonck et la taille de Bob Peeters sera alors utile. Marc Wilmots est notre leader. Le coach écossais s’est frotté les mains en juin quand il a appris que Marc devait être opéré. Mais les Ecossais n’ont pas peur de lui. Je ne conçois pas l’équipe belge sans Willy mais je crains quand même son manque de temps de jeu. Si on peut se ménager en championnat, même à Schalke 04, c’est différent en équipe nationale. L’absence d’Emile Mpenza laisse un vide car sa vitesse et sa puissance épuisent tout le monde.

Glen De Boeck devrait jouer aux côtés d’Eric Van Meir: un duo complémentaire?

Ils ne seront forcément pas unis par les mêmes automatismes qu’Eric Van Meir et Joos Valgaeren. Mais Glen De Boeck peut compenser par sa forme du moment et aussi par le fait qu’il a acquis une autre dimension. Glen est devenu un vrai patron et c’est la conséquence, je crois, de tous les matches qu’Anderlecht a livrés en Ligue des Champions la saison passée. A deux, ils sont peut-être un peu lents mais savent se placer. J’aurais aimé voir Bertand Crasson dans ce rôle d’arrière central car il est vif, très rapide, se retourne bien, etc. Mais, de toute façon, notre équipe devra attaquer et défendre en bloc. Il ne faudra pas accorder le moindre petit centimètre de liberté aux Ecossais sous peine de le regretter pour l’éternité. La vérité viendra aussi du milieu qui ne fut pas assez homogène à Helsinki. Les médians doivent s’écarter quand la Belgique attaque et se rapprocher les uns des autres quand on veut récupérer la balle.

La Croatie n’est-elle pas désormais la favorite de ce groupe?

Elle en a la certitude. Elle se met donc toute la pression sur les épaules. Tant mieux. Il faudra penser à la Croatie après avoir battu l’Ecosse, pas avant. A Glasgow, les Croates ont dominé sur le plan technique et ça n’a étonné personne. J’estime malgré tout qu’une équipe nationale qui aligne encore Robert Prosinecki à la manoeuvre, est forcément vieillissante. La Croatie est en déclin depuis la Coupe du Monde en France. Si on bat l’Ecosse, on aura déjà la certitude de jouer les barrages. Après, pour terminer en tête du groupe, il suffira d’un nul à Zagreb alors que les Croates devront gagner à tout prix.

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Pierre Bilic

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