Il faudrait un Nowitzki en Belgique

John Van Crombruggen, qui a travaillé deux ans à Hagen et deux ans à Braunschweig, connaît parfaitement le basket allemand.

Voici dix jours, l’Allemagne est allée gagner en Croatie dans le cadre des éliminatoires de l’EURO 2003. Il y a quelques années, le basket allemand était pourtant du même niveau que le belge.

Il l’est toujours, du même niveau. Avec Liège, nous avons disputé plusieurs matches amicaux contre des équipes allemandes, cette saison. Nous avons à chaque fois fait au moins jeu égal. Le basket allemand est peut-être plus taillé pour les compétitions internations. En Belgique, il y a beaucoup de bons « petits » joueurs: des distributeurs, des shooting-guards. En Allemagne, on trouve surtout des joueurs de grande taille. La différence se situe aussi au niveau de l’organisation. L’équipe nationale allemande dispose d’un coach à temps plein. Des stages de préparation sont mis sur pied. Et puis, il y a de véritables stars en Allemagne. Autrefois c’était Detlef Schrempf, aujourd’hui c’est Dirk Nowitzki. Le public s’identifie à ces joueurs. Parce qu’ils jouent bien, mais aussi parce que ce sont des « vrais » Allemands: grands, blonds, courageux, fiers de lutter pour leur patrie.

L’équivalent d’un Dirk Nowitzki, c’est ce qui manque au basket belge?

Oui. Un Eric Struelens en NBA. Un gars pour lequel le public accourt. Eric Struelens est le meilleur joueur belge, mais il n’est pas apprécié. Parfois, j’ai même l’impression qu’on le déteste. Y compris au sein du giron fédéral. Avez-vous vu la tête du président Cyrille Coomans lors de l’émission de la VRT consacrée aux Belgian Lions? A mourir de rire! Trois jours plus tard, lors de Basket One diffusé sur la RTBF, Jacques Ledure -le futur patron de l’équipe nationale- a déclaré qu’il envisageait une participation aux Jeux Olympiques… On peut toujours rêver! On a battu le Danemark, mais certains pensent qu’ils ont battu la Yougoslavie… Il y a de bons joueurs en Belgique, et en travaillant bien avec eux, on pourrait encore élever leur niveau de jeu, mais avec les gens qui dirigent la fédération, on n’est pas sorti de l’auberge. On peut nommer Lucien Van Kersschaever, Giovanni Bozzi ou Eddy Casteels au poste de coach national, cela n’y changera rien.

Vous n’êtes pas candidat pour le poste?

Le président fédéral ne m’apprécie guère. Pourtant, j’ai le profil pour être coach national. Je parle quatre langues, j’ai un palmarès, j’ai de l’expérience… et je suis bon à travailler pendant deux mois. Pour cinq matches par an avec l’équipe nationale, cela devrait convenir! Je crois que j’ai plus de chances de devenir le coach de l’équipe nationale allemande que celui de l’équipe nationale belge. Outre-Rhin, mes qualités sont reconnues.

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