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 » Il a toujours quatre longueurs d’avance « 

Un Gantois, passionné par la Côte belge, qui reprend le plus grand club de la capitale ? Marc Coucke (52 ans), éternel étudiant et entrepreneur audacieux, est prêt à relever un nouveau défi.

Début décembre, trois heures et demie du matin. Marc Coucke pénètre dans la chambre d’Yves Lejaeghere, avec lequel il partage un chalet à Durbuy. Depuis 1999, les deux hommes y passent quatre jours, début décembre, avec huit autres copains qui se connaissent depuis leurs études à Gand. Marc Coucke est le seul de la compagnie à ne pas venir de Flandre occidentale mais ça ne le dérange pas. Lejaeghere se rendort. Il sait que Coucke a un autre biorythme, le Coucke-time, mais il se console en pensant que le Gantois ne le dérangera plus jusqu’à dix heures du matin.

A aucun moment, Herman Van Holsbeeck n’a été consulté quant à l’identité des repreneurs potentiels. Il ne savait même pas que Marc Coucke était candidat.

Le dernier jour, la bande se rend toujours dans les bois pour sa dernière activité : trouver un sapin pour la maison. Plus exactement un par maison et un pour l’entreprise. Ils occupent toute la remorque, prévue pour vingt sapins de Noël. Ensuite, le groupe fait un feu de camp et grille des saucisses. Une fois le feu éteint de manière naturelle, les copains se rendent dans un restaurant du centre de Durbuy, où se déroule l’assemblée générale de la société, avec des discours, le tout orchestré par Sam Sabbe, ancien directeur financier du Club Bruges et homme de confiance de Coucke depuis longtemps.

On passe en revue l’état financier – cette année, le solde affiche un bonus de 37,10 euros – et on présente éventuellement de nouveaux candidats. Les membres de la société portent un anneau à ses initiales. Pour être admis, il faut obtenir huit voix sur dix. Les membres proposent de préférence des candidats dont ils savent que l’un d’entre eux ne les supporte pas. Bref, c’est une soirée animée. Cris, rires, plaisanteries, chicaneries, boucan.

Cette année, les plaisanteries ont surtout porté sur la vente incessante d’Anderlecht. Coucke a rigolé avec les autres, sans rien montrer. C’est à ça que pense Lejaeghere en apprenant l’identité du nouveau propriétaire d’Anderlecht.  » Marc a vraiment dû s’amuser à Durbuy, sachant qu’il allait acheter le club alors que nous, les idiots, n’en savions rien.  »

Pas fan de La Gantoise

À la fin des années ’70, le perron de la gare Sint-Pieter est rempli de Gantois portant des écharpes bleu et noir. Ils ne sont pas très nombreux à se rendre à Gentbrugge pour les matches à domicile de La Gantoise, qui a quitté le premier peloton belge. Anderlecht et le Club se partagent le pouvoir. Ils visent même les demi-finales de Coupe d’Europe. Au moins. En 1974, quand on a introduit le football professionnel en Belgique, Gand est même descendu en D3 alors que l’AS Ostende a été promu en D1 et que le VG Ostende se produit en D2.

Fait étrange, Coucke n’a jamais été fan de La Gantoise, le club de sa ville.  » Mais bien du Club, après Ostende, toutefois.  » Ce n’est pas que Marc n’aime pas La Gantoise. Marc ne rejette rien ni personne, disent ses amis. Simplement, il ne connaissait pas le club. Quand La Gantoise jouait à domicile le week-end, il était à la mer. Le samedi midi, ses parents André Coucke et Liliane Van Lancker fermaient la pharmacie de la Kortrijkse Poortstraat de Gand et emmenaient chien et enfants à Ostende, où ils possédaient un appartement.

Sa principale qualité, c’est qu’il n’accepte de leçons de personne.  » Yves Lejaeghere

Le cadet des Coucke se rendait au cercle ostendais d’échecs en début de soirée et le dimanche après-midi, il accompagnait son père et son frère aîné au football. Une semaine à l’AS Ostende, aux couleurs vert et rouge, du Parc Albert, la suivante chez les rouge et jaune du VG, le Vanneste Genootschap qui jouait depuis 1921 dans le stade Armenonville, en bordure du parc Maria Hendrik, à l’emplacement de l’actuel hôpital Damien.

Quand Coucke a dix ans, en 1975-1976, l’ASO est douzième sous la direction de Norberto Höfling. Jan Simoen, surnommé Gerd Müller, est deuxième au classement des buteurs, derrière Alfred Riedl, l’avant autrichien du Standard. Le vif ailier gauche José Mortier,d’Aalter, et le Néerlandais Hennie Heijt l’approvisionnent. L’équipe aligne beaucoup d’hommes du Littoral, parmi lesquels le défenseur ostendais Roger Coenije.

Pendant des années, Coucke travaille l’été sur la plage. Il place les transats et les bâches de protection.  » C’était très mal payé mais les gens me donnaient des pourboires.  » À 18 ans, Coucke entame ses études de pharmacie à Gand, bien qu’il rêve de devenir professeur de math. Il passe même l’examen d’entrée destiné aux ingénieurs civils et il réussit.

 » J’ai toujours aimé travailler avec des chiffres mais j’ai opté pour la sécurité.  » La raison est simple : au début des années ’80, le chômage fait des ravages parmi les jeunes, qui deviennent fatalistes. Coucke se dit donc :  » Mon père possède une pharmacie à Gand. Donc, si j’effectue les mêmes études que lui, je pourrai la reprendre plus tard et je serai sûr d’avoir un emploi.  »

Une vie estudiantine animée

Coucke continue à vivre chez ses parents mais ça ne l’empêche pas de profiter pleinement de la vie estudiantine. Il a décidé de ne rater aucun cours et aucune fête.  » J’ai toujours essayé de faire de mon mieux tout ce que j’entreprenais.  » Pendant cinq ans, donc, il arrive souvent aux cours les paupières lourdes. Il passe trois soirées par semaine dans des cafés de l’Overpoortstraat. C’est au Café Palletier, chez Georges, qu’il fait la connaissance de sa future femme, Nathalie. Le mardi et le jeudi, il fréquente le Salamander de Rita et Luc, surnommé Pottie.

Monter sur un podium quand on chante faux, il faut oser. Moi, je ne le ferais pas. Mais Marc, il ose tout.  » Eddy Vergeylen, président d’honneur du KV Ostende

Le couple tient le bistrot depuis 1979 et est toujours derrière le comptoir. Coucke est un client apprécié, avec sa casquette et surtout son répertoire de chansons estudiantines. À l’arrière du café, il y a une petite salle où, pendant quatre ans, il présidera les réunions du présidium de la pharmacie.  » On y apprend énormément de choses qui sont utiles plus tard dans le monde des entreprises. Un présidium vous apprend à travailler en équipe, à établir un plan de business et en plus, on s’y amuse.  »

Dans le courant des années ’80, pendant les études de Coucke, la hiérarchie du football belge a changé. La Gantoise a retrouvé la D1 et même l’Europe alors que l’AS et le VG Ostende ont chuté en division trois, où ils fusionnent en 1981 pour former le KV Ostende, qui se produit dans le stade de l’AS, avec le matricule 31 du VG. En 1987, Eddy Vergeylen, un fabricant de tapis alostois, sponsor du club depuis 1982, assume sa présidence.

En 1990, un camarade d’études de Coucke, Yvan Vindevogel, persuade le fils de pharmacien d’entrer dans une nouvelle société, pendant son service militaire. Vindevogel fabrique du shampooing dans le hangar de ses parents et le duo le vend aux pharmacies l’après-midi. Ça leur inspire leur premier slogan à une bourse :  » De pharmaciens pour des pharmaciens.  »

Les premières années, ils ne se versent aucun salaire. Ils veulent d’abord réaliser un budget de 50 millions de francs (1,25 million d’euros). En 1994, une société néerlandaise propose cinq millions d’euros pour Omega Pharma. Vindevogel veut vendre, pas Coucke. À 29 ans, il se retrouve donc devant ce qu’il considère comme le choix le plus difficile de sa vie : vendre la boîte et empocher 2,5 millions ou racheter les parts de son associé et se retrouver avec une dette colossale. Il choisit la voie la plus difficile et reste seul à la tête d’Omega Pharma.

Bar à champagne

Eddy Vergeylen remarque Coucke lors des matches à domicile d’Ostende. Dans un coin du bâtiment central, Vergeylen a fondé le Club 31, un bar à champagne que Coucke fréquente en compagnie de Philippe Develter, le vice-président, ami de Vergeylen et pharmacien.

Lors de la première montée en D1 en 1993, Coucke devient même membre de l’ASBL. En 1998, quand Aimé Desimpel renonce au sponsoring du club, Vergeylen demande à Develter de sonder Coucke. Le Gantois n’était déjà pas un suiveur. Il donnait des impulsions, se souvient Vergeylen :

 » Je voulais bâtir un nouveau stade au Schorre mais Marc me l’a interdit. Il trouvait unique le fait que les gens puissent passer directement de la digue au stade. Je lui ai répondu que je n’avais encore jamais vu de cabillaud dans la tribune, pour lui faire comprendre que le club possédait un terreau peu fertile mais il m’a demandé de ne plus tenir ce genre de propos. Il a rappelé que Monaco et Barcelone se trouvaient également en bord de mer. Bref, il était possible de connaître le succès au littoral.  »

Après quelques belles années, Ostende descend en D2 puis 3. Coucke s’en va. Vergeylen le comprend :  » Marc aime l’élite et nous n’en faisions plus partie.  » Coucke le reconnaîtra plus tard :  » Quand le KVO a sombré en D3, il ne constituait plus une plate-forme intéressante pour inviter des clients.  » À cette époque, c’est à Bruges qu’il sort. Il invite parfois ses amis brugeois du café de Vuurmolen à assister à un match d’Ostende tandis qu’eux l’emmènent au Club Bruges. En 2003, son ami Sam Sabbe devient membre du Club puis directeur financier. Coucke intègre l’ASBL. Il loue une loge pour chaque match européen. Après, la bande se rend au café De Reisduif, où Coucke se glisse dans la peau du DJ pour jouer ses morceaux préférés.

C’est tellement amusant que, dès le match suivant, la plupart des personnes présentes réserveront une chambre pour la nuit. Au bout de quelques années, Coucke se considère supporter du Club.  » Mais plus comme un garçon qui supporte une équipe. Quand je veux être un vrai supporter, je vais à Ostende.  »

Il dépeint le Club comme une entité très proche du peuple.  » Il est facile de trouver des clients prêts à venir au Club. Nous devons refuser du monde. Il y a des listes d’attente mais il est grand temps que Bruges ait un nouveau stade. Le service proposé n’est plus de ce temps. Les loges sont vite remplies et il n’y a pas assez de parkings.  »

Amour du cyclisme

Pourtant, en 2006, il affirme que le cyclisme reste son premier amour.  » Le cyclisme, c’est le combat de l’homme contre la nature alors que le football, c’est une lutte hommes contre hommes. Je cherche des Flandriens en football aussi. Gert Verheyen les personnifie.  » Il s’est impliqué en cyclisme dès 2002, d’abord chez Quick Step, avec Davitamon. En 2011, son Omega Pharma occupe la première place du classement UCI grâce à Philippe Gilbert mais il est temps de revenir au football.

Yves Lejaeghere, qui fait partie de l’ASBL du Club, découvre Ostende via Marc Coucke, qui l’invite à un match à domicile. Quand Ostende est lanterne rouge en D2, Eddy Vergeylen se lasse de son yoyo. Lejaeghere est intéressé par la présidence et il songe à un retour en D1.  » Ostende est la huitième ville du pays, après tout. Je voulais ramener le club parmi l’élite en cinq ans, puis le vendre. Dans les divisions inférieures, il faut sortir 200.000 euros de sa poche, ce qui était à ma portée, mais en D1, on parle de millions et je ne disposais pas d’un capital pareil.  »

En 2013, Ostende est promu et Lejaeghere vend comme prévu le club, dépourvu de dettes, à Patrick Decuyper, qui a travaillé à Zulte Waregem les saisons précédentes. Il annule la vente quand il apprend que Decuyper veut déménager le club à Anvers.  » J’avais reçu deux millions : un en cash, un en parts. Marc a apprécié ce que j’avais fait pour sa petite équipe.  »

Coucke a alors une révélation. Il est fatigué du sponsoring cycliste et il a remarqué le tapage fait autour du déménagement d’Ostende. Il lance une bouée de sauvetage à son ami :  » Devenir président d’Ostende me plairait.  » Coucke rachète 60 % des parts pour un million d’euros puis en acquiert encore 30 %. Depuis son arrivée, il a dépense vingt millions, dont douze pour la rénovation du stade.

Au moment de la reprise, Ostende a un budget de quatre millions. Quatre ans plus tard, il s’élève à quinze millions. Le KVO n’est bénéficiaire qu’à ce moment : la saison 2016-2017 génère un bonus de 2,8 millions, essentiellement grâce à la vente de Jordan Lukaku (cinq millions) et de Landry Dimata (dix) à la Lazio et à Wolfsburg.

Ambianceur à Anderlecht aussi

Coucke se retrouve dans un nouveau magasin de jouets à Anderlecht, bien plus vaste qu’à Ostende, avec lequel il conserve des liens car il y connaît tout le monde. Quand il se mêle au kop, il y retrouve des gens aux côtés desquels il était il y a vingt ans.

Mais Coucke n’est pas qu’un blagueur. Il sait compter. S’il y avait une discipline olympique en entreprenariat, il gagnerait la médaille d’or. Yves Lejaeghere :  » Marc est un joueur d’échecs. Il veut être le meilleur dans tout ce qu’il entreprend. Il a toujours quatre longueurs d’avance sur les autres. Marc est beaucoup plus intelligent que les autres. Aux sports d’hiver, une fois, nous avons fait un concours de poésie.

En dix minutes, nous avions composé quelque chose mais Marc, lui, avait fait un poème en français et un en anglais en plus. En même temps, il est très sociable. Cette empathie est rare chez les personnes dotées d’un QI élevé. Il fréquente tout le monde. Aux sports d’hiver, nous allions au café et après une demi-heure, il était derrière la console, à chanter des hits flamands. Il entraînait tout le monde.  »

En ce sens, Coucke est un dirigeant très différent de Roland Duchâtelet, auquel il est apparenté. Le grand-père de Coucke était le frère de la grand-mère de Roland. Mais alors que Duchâtelet a étudié l’économie footballistique d’un angle stratégique, Marc suit son instinct.

Il n’hésite pas à faire preuve de brutalité mais il sait encaisser, raconte Lejaeghere.  » Marc n’épargne personne mais il s’en tire toujours. Si j’éprouve de la honte à partir de six sur dix, lui continue jusqu’à neuf. Il ose dire tout haut ce que nous osons à peine penser tout bas.

Sa principale qualité, c’est qu’il n’accepte de leçon de personne. Les gens croient qu’il n’osera pas lancer une farandole à Anderlecht ? Allez voir dans un an. Anderlecht ne sera plus le même. Ce sera un club avec beaucoup d’ambiance.  »

Etre le numéro 1

Coucke est aussi un parfait caméléon.  » Il suffit qu’il passe une semaine à Anderlecht pour devenir Mauve corps et âme.  » La présence de 50 journalistes et de quinze caméras lors de sa conférence de presse ne l’a pas effrayé le moins du monde. Plus il attire l’attention, plus il est content. Lejaeghere :  » Il adore ça. Être au centre de l’attention. C’est aussi pour ça qu’il était toujours président à l’université. Il veut être le numéro un. Il est capable de tenir ce rôle et d’entraîner les autres.  »

Au fond, y a-t-il quelque chose que Coucke ne sait pas faire ? Lejaeghere sourit :  » Chanter !  » Eddy Vergeylen, président d’honneur d’Ostende, relève deux autres caractéristiques de Coucke :  » Sa prescience et son audace. Il faut oser passer d’Ostende à Anderlecht. Tous les entrepreneurs ne sont pas aussi audacieux. Alexandre Van Damme n’a pas repris Anderlecht, hein.  »

Vergeylen lui gréé bien son départ, même s’il lui fait mal.  » Marc a toujours été Marc.  » Le président d’honneur se rappelle encore la vidéo du mariage de Coucke, quand les invités dansaient sur les tables en agitant leurs mouchoirs. Des années plus tard, Coucke continue à amuser des salles, même s’il n’est pas un chanteur talentueux.  » Monter sur un podium quand on ne chante pas bien, il faut oser. Je n’oserais pas mais Marc, lui, a toutes les audaces.  »

Il a amené la moitié de la Belgique au Littoral :  » Marc est un aimant. Il attire les gens. Je parvenais à mobiliser tout Ostende mais Marc Coucke est capable de mobiliser toute la Flandre. Pour moi, il est le Messie qui a débarqué à Ostende.  »

 » Anderlecht va s’adapter à Coucke « 

La semaine passée, Marc Coucke avait le coeur serré en se rendant au match Ostende-Genk, qui allait finalement être reporté. C’était le premier match à domicile du KVO depuis qu’il avait repris Anderlecht et il était curieux de voir la réaction des supporters et des gens qu’il avait lui-même attirés au Parc Albert ces trois dernières années. Ça s’est bien passé.

Eddy Vergeylen :  » Marc m’a dit : – Je suis content que tu veuilles encore me serrer la main. Il s’attendait à plus de réticences et il a été soulagé par les réactions des gens mais elles sont quand même logiques. Marc a amené dans on sillage une flotte d’investisseurs. S’il n’était pas venu, où en serions-nous ? J’ai dit aux gens que nous devions avant tout être reconnaissants à Marc pour tout ce qu’il nous avait permis de vivre. La situation aurait été pire s’il s’était écrasé contre un arbre. Il va continuer à nous aider. Il a déjà dit qu’il achèterait des business-seats la saison prochaine. Je lui ai soumis le contrat avant qu’il ne se ravise !  »

Vergeylen ne peut pas se fâcher contre Coucke.  » Mon coeur de président d’honneur saigne mais ça devait arriver. Marc était ici à bord d’un tortillard. Quand il a vu le TGV Anderlecht foncer, il a sauté dessus. Marc est le champion des reprises. Il est constamment en quête d’opportunités. J’imagine que c’est ce qui s’est passé avec Anderlecht. Il a appris ce que les autres proposaient, il a réfléchi, il n’a rien dit à ses amis et a repris l’affaire, d’un coup.

A-t-il entendu la rumeur selon laquelle Coucke voulait reprendre le Club Bruges mais s’était abstenu en constatant que Bart Verhaeghe s’y investissait à fond ? Non, dit Vergeylen, sans certitude.  » Quand Marc ne fait pas quelque chose, il se tait et on ne connaîtra jamais le fin fond de l’affaire.  »

N’empêche, lors d’un déplacement d’Ostende au Club, Coucke a quand même lâché un jour :  » Nous aurions dû le reprendre.  » Le Club aurait été son biotope, l’endroit idéal pour s’amuser et étendre son réseau.

Vergeylen ne pense pas que Coucke va se casser la figure dans le monde si différent de Bruxelles.  » Marc va reconnaître le terrain puis se profiler. Ne pensez surtout pas que Marc va s’adapter à Anderlecht. Ce sera l’inverse. Anderlecht va s’adapter à Coucke.  »

Histoire d’oeufs

Indépendamment de son implication en Flandre, Marc Coucke s’est lancé aussi à corps perdu dans des reprises en Wallonie. En juin 2016, il a ainsi acheté la société Durbuy Adventure, propriété d’un homme d’affaires local, Joseph Charlier, et de sa femme. Durbuy Adventure était à vendre depuis 2010. La manière dont Charlier et Coucke ont fait connaissance est typique de Coucke.

Un soir, on frappe à la porte du chalet où Coucke et ses potes passent leur traditionnelle semaine de décembre. Charlier se demande qui loue son chalet depuis six ans. Au début, il n’a aperçu que de modestes voitures dans l’entrée mais le parc automobile est devenu de plus en plus impressionnant au fil des années. Charlier se dit qu’il ne s’agit pas de simples citoyens.

 » Entre et bois un verre avec nous « , l’invite Coucke. La soirée est conviviale. Coucke lâche qu’il est prêt à payer 10.000 euros s’il peut casser deux oeufs sur la tête de quelqu’un. Charlier se propose. Il ôte son veston et Coucke casse un oeuf sur son crâne. Pendant que le jaune dégouline sur son visage, il veut savoir quand Coucke va casser le second.  » Ah non, hein « , sourit le Gantois.  » Je perdrais 10.000 euros !  »

En compagnie de Michel Verschueren dont le fils, Michael, figurera dans le futur organigramme d'Anderlecht.
En compagnie de Michel Verschueren dont le fils, Michael, figurera dans le futur organigramme d’Anderlecht.© BELGAIMAGE
Marc Coucke a déjà assuré le show lors de son premier speech à Anderlecht.
Marc Coucke a déjà assuré le show lors de son premier speech à Anderlecht.© BELGAIMAGE

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