Ici ou ailleurs

11 joueurs, soit une équipe entière, arrivent en fin de contrat. Qui restera, qui partira? Certains sont fixés, d’autres pas encore.

Alors que d’autres clubs mettent le couteau sous la gorge de certains joueurs pour qu’ils resignent un an avant la fin de leur contrat, histoire de retirer un petit bénéfice en cas de départ, l’Excelsior Mouscron semble plutôt enclin à laisser ses footballeurs arriver tranquillement à la fin de leur bail. Ceux qui démontrent leur utilité se verront proposer une prolongation. Les autres pourront se chercher un autre employeur. Au début de cette année, ils sont onze dans l’expectative. Une équipe entière, donc, puisqu’on dénombre un gardien de but dans le lot. Certains sont déjà pratiquement fixés sur leur sort. D’autres abattront leurs dernières cartes au cours des semaines et des mois à venir.

« J’ai eu une discussion individuelle avec chacun d’entre eux lors du stage à La Manga », déclare LorenzoStaelens. « Ce qui s’est dit doit rester entre quatre murs. Si les joueurs veulent s’ouvrir, libre à eux. Personnellement, je ne divulguerai rien ».

Qui sont-ils?

Les « bannis »

En début de saison, trois joueurs ont été relégués dans le noyau B: DavidCrv, DejanMitrovic et ZoranBan. Ce dernier était pourtant encore sous contrat jusqu’en juin 2004, mais on ne veut plus de lui au Canonnier et il est prié de se chercher un autre club. Pas simple car il dispose d’un beau contrat et il ne souhaite pas perturber la scolarité de ses deux filles en déménageant dans un pays exotique. Un contact avec l’Apoël Nicosie a échoué en août. Un autre contact avec le Karpaty Lviv, ce mois-ci, n’a pas connu une issue plus favorable. « Je me suis entraîné pendant deux jours avec cette équipe pendant son stage en Espagne », explique-t-il. « Mais les discussions concernant le contrat ont tourné court. J’ai aussi pris le pouls d’un joueur yougoslave qui a évolué là-bas et qui m’a décrit les conditions de vie à Lviv. Si j’avais signé, je serais parti tout seul en Ukraine et j’aurais laissé ma femme et mes filles retourner en Croatie. Je ne pouvais pas les obliger à vivre sur un… autre continent ( sic). Si c’était le Dynamo Kiev, passe encore, mais en province? Je suis donc toujours dans une impasse. L’Excel perd de l’argent et moi ma condition. Mon manager continue à chercher, mais le marché est très calme ».

Dejan Mitrovic, dont le contrat expire en juin 2003, est également prié de se trouver un nouvel employeur. La semaine dernière, il est allé passer un test à Chypre.

David Crv a été prêté à Malines pour les six derniers mois de la saison. « Je dois remercier les dirigeants mouscronnois d’avoir consenti ce geste en ma faveur », dit-il. « C’est une belle opportunité qui m’est offerte pour retrouver le rythme et me mettre en vitrine. Dans le noyau B, sans matches et avec seulement quatre entraînements par semaine, je risquais de tomber dans les oubliettes et de perdre toutes mes sensations. C’était déjà un peu le cas: en fin de match, à Charleroi, j’avais des crampes. C’est normal après être resté plus de six mois sans jouer. J’espère retrouver progressivement mon niveau d’autrefois et être épargné par les blessures, afin de pouvoir me présenter sous mon meilleur jour sur le marché de l’emploien juin ».

Les jeunes Africains

BevanFransman et AsandaSishuba sont arrivés l’été dernier, dans la foulée de GiovanneRector, dans le cadre de l’accord de collaboration existant entre l’Excelsior Mouscron et le FC Fortune, club formateur de D2 sud-africaine. Le premier est un jeune défenseur inexpérimenté qui a alterné le bon et le moins bon. Le second est le roi du dribble. Souvent utilisé comme joker, il a parfois été décisif. Mais il est inconstant et encore immature dans le repositionnement défensif. Mouscron possède une option qui doit être levée au 1er mars. Le club s’accorde encore un délai de réflexion, mais on peut penser qu’elle le sera.

PaulClaudelAlo’oEfoulou, un jeune Camerounais, est le dernier transfert réalisé par HugoBroos avant son départ pour Anderlecht. Lorenzo Staelens l’a relégué dans le noyau B lors de son intronisation avant d’aller le repêcher lorsque l’équipe Première s’est trouvée en panne d’attaquants. Efoulou fut le premier à tromper la vigilance de DanyVerlinden au stade Jan Breydel cette saison. Un but qui, malheureusement pour lui, ne sera pas validé car le joueur n’était pas en possession de la licence pro ce jour-là. Il fit d’autres apparitions dans l’équipe, sans réellement convaincre. Comme pour les Sud-Africains, Mouscron possède une option qui doit être levée au 1er mars.

« Il s’agit d’une option pour une prolongation de trois ans », précise-t-il. « J’espère qu’elle sera levée, car j’ai atterri dans un club très familial où je me plais beaucoup. Les premiers mois furent difficiles. Au niveau climatique, c’est une sacrée différence avec le Cameroun. Mais j’ai déjà beaucoup progressé depuis que je suis à l’Excel. Que ce soit sur le plan tactique, physique ou mental ».

Sa jeunesse plaide pour lui, ses prestations pas encore.

Claude Bakadal

Le Franco-Camerounais dispute sa troisième saison à l’Excelsior. Il était arrivé durant l’été 2000, précédé d’une flatteuse réputation: celle de troisième buteur du championnat français de National, l’équivalent de notre D3. Mais les blessures ne l’ont pas épargné. Au cours des deux premières saisons, il a davantage fréquenté l’infirmerie que le terrain. Cette saison, enfin guéri, il a explosé en début de championnat. On se souvient d’un match contre Charleroi où MboMpenza et lui s’étaient partagé six buts. Depuis lors, les ennuis physiques l’ont rattrapé. « J’ai souffert d’une déchirure aux ischio-jambiers », précise-t-il. « J’ignore si c’est une conséquence de mes blessures précédentes et je ne veux pas le savoir ».

Plus que pour tout autre joueur, sans doute, la prolongation de son contrat dépendra de son rendement au cours des prochains mois et de sa complète guérison. « La teneur des propos que m’a tenus Lorenzo Staelens en Espagne reste confidentielle. Je ne dirai pas un mot à ce sujet. L’échéance de mon contrat approche à grands pas, mais je ne m’inquiète pas trop. Je n’ai jamais été du genre à me prendre la tête. Mon seul souci, pour l’instant, est de retrouver les sensations que j’avais en début de saison ».

Marco Casto

Il dispute sa sixième saison à l’Excelsior. Sa dernière? Voici dix jours, à l’occasion de la visite du Standard, il a effectué un retour un peu inespéré dans l’équipe. Au demi gauche, la place qu’il occupait jadis à Charleroi. Sa prestation encourageante est-elle de nature à modifier le point de vue des dirigeants mouscronnois ou s’est-il résigné à quitter le club en fin de saison?

« Pour l’instant, je vis au jour le jour », rétorque-t-il. « Si l’Excel souhaite prolonger, je suis ouvert à la discussion. Si je dois partir, je m’en ferai une raison. Quelle que soit l’option choisie, je continuerai à m’investir de la même façon jusqu’au bout, que ce soit à l’entraînement ou en match. A La Manga, j’ai eu une discussion relativement claire avec Lorenzo Staelens. Il m’a expliqué qu’il comptait encore sur moi jusqu’à la fin de saison et que, pour la suite, tout dépendrait de mes prestations ».

A 30 ans, MarcoCasto n’incarne pas l’avenir dans une équipe qui souhaite jouer la carte de la jeunesse. Les quelques petits incidents qui ont émaillé son parcours pourraient également lui être préjudiciables. « Je trouve que l’on a beaucoup exagéré ces petits incidents », s’offusque-t-il. « Je suis un râleur, d’accord, mais d’autres joueurs écopent de trois ou quatre cartons rouges sur la saison sans qu’on en fasse tout un plat. Je n’ai jamais cassé la jambe à personne. J’écope annuellement d’une dizaine de cartons jaunes, mais les années où j’étais titulaire, j’ai toujours disputé 30 des 34 matches. Lorsque les circonstances sont devenues moins favorables pour moi, j’ai toujours témoigné d’une bonne mentalité et je me suis mis au service de l’équipe. J’ai fait toutes mes classes à La Louvière, puis j’ai passé dix ans à Charleroi et six à Mouscron. Si j’étais aussi ingérable qu’on veut bien le dire, je n’aurais pas eu une telle longévité dans tous les clubs que j’ai fréquentés ».

Marco Casto a déjà noué quelques petits contacts durant la trêve hivernale, qui n’ont débouché sur rien. « Trois ou quatre clubs se sont renseignés à mon sujet, mais ils ne pouvaient pas m’offrir de garanties sur la durée du contrat. Dans ces conditions, je n’avais pas trop envie de partir dès à présent. Un prêt ne m’intéresse pas ».

Pascal Renier

Engagé en début de saison, après beaucoup d’hésitations, suite au départ de MichalZewlakow pour Anderlecht et à l’indisponibilité temporaire de Marco Casto, il a très peu joué et a passé beaucoup de temps à l’infirmerie.

« Je me suis occasionné une nouvelle blessure durant le stage en Espagne », relate-t-il. « Il s’agit d’une grosse contracture qui me gêne énormément. J’ai essayé de courir la semaine dernière, mais la douleur était vive. Je dois passer une résonance magnétique. En ce qui concerne la prolongation de mon contrat, j’en ai discuté avec le coach: on attendra ma guérison pour me juger et décider éventuellement de lever l’option de trois ans ».

Compte tenu de son âge et de ses problèmes physiques récurrents, la tendance n’est pas à l’optimisme pour l’instant.

Cleiton

Arrivé de Denderleeuw durant l’été 2000 en compagnie de deux autres joueurs de D2, ChristopheGrégoire et David Crv, il n’a pas totalement réussi à s’imposer. Actuellement sur la touche en raison d’un hématome à la cuisse, il devrait revenir dans trois ou quatre semaines. Il ignore encore de quoi son avenir sera fait.

« Lorenzo Staelens a parlé avec la plupart des joueurs en fin de contrat, pas encore avec moi. Je reconnais que, dans l’ensemble, mon bilan mouscronnois n’est pas positif. La saison dernière, je commençais lentement à percer sous la direction d’Hugo Broos, mais cette saison, la poisse ne m’a pas épargné. Durant l’automne, j’avais souffert d’une infection aux yeux qui s’était déclarée au retour de Prague, probablement suite à un coup. Ce mois-ci, j’ai dû retourner en clinique pour un autre problème. J’attends impatiemment de retrouver le terrain pour plaider ma cause. Au cas où mon contrat ne serait pas prolongé, j’ai déjà noué quelques petits contacts. Je ne suis pas réfractaire à l’idée de retourner en D2. Cela dépendra des conditions que l’on me proposera ».

Kurt Vandoorne

Il était arrivé en 2000 d’Harelbeke. La première saison, il profita de la blessure de Francky Vandendriessche pour disputer un championnat quasi complet. Mais, depuis deux ans, Vandendriessche est de retour et c’est lui-même qui se retrouve à l’infirmerie plus souvent qu’à son tour.

« Je me suis cassé le bras en début de saison, puis j’ai rencontré un problème de calcification et j’ai été replâtré pendant six semaines. Je dois revoir le médecin au début février afin d’obtenir le feu vert pour reprendre les entraînements collectifs. J’ignore de quoi mon avenir sera fait. Je ne pense pas que le club ait l’intention de prolonger mon contrat, et de mon côté, je me suis mis en quête d’un nouvel employeur ».

KurtVandoorne a souvent déclaré qu’il espérait, durant ces trois années à Mouscron, devenir un meilleur gardien de but grâce aux entraînements de DidierVandenabeele, afin de tenter ensuite sa chance ailleurs avec davantage d’atouts dans son jeu.

« Et, effectivement, j’ai le sentiment d’avoir progressé. Mouscron est un club fantastique, mais j’ai besoin de jouer ».

Daniel Devos

« Si les joueurs veulent en parler, libre à eux. Moi, je ne divulguerai rien » (Lorenzo Staelens)

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