Ibricic, le roi du Stade Poljud

Même si Galatasaray est disposé à dépenser huit millions d’euros pour s’offrir ses services, Senijad Ibricic (25 ans) préfère rester à Split :  » Je suis heureux et, si c’est possible, je souhaite même y terminer ma carrière.  » S’il acceptait l’offre du géant turc, Ibricic empocherait 20 % du montant du transfert.

Marié à Anita et papa d’une petite Lelja depuis un mois, le meneur de jeu d’Hajduk et médian en vue de l’équipe nationale de Bosnie-Herzégovine, cet homme discret est adoré sur les rives de l’Adriatique. Une enquête du quotidien Slobodna Dalmacija a révélé que les supporters souhaitaient ardemment qu’il reste au moins jusqu’en 2018. Ibricic a d’ailleurs été élu joueur de la décennie. Issu d’une famille de six garçons, il s’est révélé au NK Zagreb. En 2008, il passe des tests au Dinamo Kiev et à l’AS Monaco. Ces clubs estiment qu’il est trop cher et Hajduk Split se lance dans la bagarre.

 » Cette possibilité m’a tout de suite intéressé. « , dit-il. Pour lui, c’était un retour après avoir fréquenté les équipes de jeunes de Hajduk.  » Il y avait un projet, une ambition et une totale confiance à mon égard. Je savais que ce défi me conviendrait : et ce fut tout de suite le cas.  » Split dépensé 1,8 millions d’euros pour réaliser ce transfert. Son salaire est progressivement passé de 180.000 à 350.000 euros par saison, ce qui est appréciable en Croatie. Les supporters ont immédiatement apprécié son style de jeu osé, spectaculaire et technique et Ibricic est désormais le roi du stade Poljud.

Gentil, il va à la rencontre des gens, rend visite à des enfants malades, etc. Attentif, il est le premier à encourager ses équipiers. A l’AEK Athènes, il consola son gardien de but, Danijel Subasic, auteur de quelques interventions hasardeuses.

 » On peut le ranger sans problèmes parmi les plus grands joueurs de l’histoire de ce club « , affirme le journaliste Zdravko Reic.  » Le problème ne sera pas simple à résoudre quand viendra le temps de la séparation.  » Un autre journaliste, Ozren Marsic, approuve en précisant :  » Il est au sommet de son art. Ibricic traverse de plus la forme de sa vie. On l’encense pour ses créations et on oublie tout de suite ses erreurs, comme des pertes de ballons parfois évitables au milieu de la pelouse. C’est une artiste mais aussi un gros travailleur, une vedette qui ne roule jamais de mécaniques. A Split, les supporters (Torcida) adulent leurs joueurs. Mais en cas de performance indigne, les vedettes n’osent pas mettre le nez dehors…  »

Si Ibricic emmenait ses équipiers au-delà des poules de l’Europa League, certains n’hésiteraient pas à le comparer à Dioclétien, empereur romain né en Dalmatie dont le palais de Split vaut toujours le détour…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire