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SÉLECTIONNEUR: BERND STORCK

BERND STORCK – 53 ans – A porté le maillot du Borussia Dortmund six ans. Il en a pris congé en 1989 avec une victoire en Coupe d’Allemagne. Il a été adjoint au Hertha Berlin, au VfL Wolfsburg, au FK Partizan et au Borussia Dortmund. De 2008 à 2011, il a travaillé au Kazakhstan. En 2015, il a succédé à Pal Dardai au poste de sélectionneur de la Hongrie.

Que pensez-vous de l’élargissement du tournoi à 24 équipes ?

BERND STORCK : Nous lui devons largement notre qualification, bien que ce ne soit pas un terminus. Notre pays possède une énorme tradition footballistique et nous avons l’occasion d’écrire un nouveau chapitre. Le football redevient populaire et les joueurs deviennent de plus en plus des modèles. Ces dernières années, la fédération et le gouvernement ont libéré des moyens pour soutenir le football. Nous avons de nouveaux centres et les clubs peuvent mieux travailler grâce à des infrastructures de meilleure qualité. Ces efforts-là ont également contribué à notre qualification.

Quel est votre objectif, si vous restez réaliste ?

STORCK : Nous espérons être parmi les seize derniers en terminant troisièmes de notre poule mais je ne veux pas placer les joueurs sous une pression excessive car nous devons déjà être contents d’aller en France. Le reste n’est que du bonus.

Vous êtes sélectionneur et directeur technique de la fédération. Quels sont vos objectifs à court et à moyen terme ?

STORCK : Les clubs doivent profiter du succès de l’équipe nationale, même si ça devrait être l’inverse. Je pense que les supporters aimeraient mieux voir leur club en Ligue des Champions ou en Europa League. Nous avons besoin de gaillards qui évoluent sur la scène européenne. Pour le moment, 50 % de nos internationaux jouent en Hongrie. Nous devons donc examiner comment d’autres pays, confrontés au même problème que nous, ont changé. Nous avons dix ans de retard sur les autres pays de notre groupe. Combien de joutes européennes ont déjà les joueurs autrichiens ou portugais dans les jambes ? Même la plupart des internationaux islandais jouent à l’étranger.

Nous avons déterminé nos objectifs sans nous tracasser si nous ne les atteignons pas. C’est un raisonnement nouveau pour le football hongrois car les gens vivent encore dans le passé. Les joueurs doivent avoir la chance de poursuivre leur progression sans être constamment confrontés à ce passé. Nous voulons améliorer le football à tous les niveaux afin d’être meilleurs sur le plan international. De toute façon, nous allons avancer pas à pas.

La Hongrie est numéro vingt mondial. Est-ce un reflet réaliste de votre équipe nationale ?

STORCK : Nous devons ce classement à nos résultats au tour préliminaire mais ça n’a rien à voir avec notre développement. Nous avons rattrapé une grande partie de notre retard tactique mais l’importance du physique ne cesse de croître. Combien de kilomètres un joueur peut-il abattre en 90 minutes, à quelle intensité, à quelle vitesse ? C’est là une tâche importante pour nos clubs. Nous ne pouvons pas renforcer le physique des joueurs en équipe nationale.

ANALYSE ÉQUIPE TYPE 4-2-3-1

Nommé directeur sportif de la fédération hongroise de football en mars 2015, Bernd Storck a dû prendre la relève de Pal Dardai en juillet, celui-ci ne parvenant plus à combiner son mandat de sélectionneur avec l’entraînement du Hertha BSC. L’ancien défenseur allemand du VfL Bochum et du Borussia Dortmund a mis en place un staff à temps complet et est même parvenu à interrompre le championnat pour les barrages contre la Norvège.

Storck est audacieux. Il a surpris en reprenant Laszlo Kleinheisler (22 ans), un médian de Videoton, qui a eu une part importante dans la qualification, alors qu’il est débutant. La stratégie défensive, basée sur une grande discipline, a été établie par Dardai mais Storck a aidé Gabor Kiraly à se sublimer. Il dispose en Balazs Dzsudzsak d’un joueur décisif, imprévisible et difficile à neutraliser.

Il procède généralement en 4-2-3-1, avec des lignes très rapprochées et beaucoup de mouvements offensifs, pour déstabiliser l’adversaire. Son objectif est de multiplier les infiltrations près de l’avant-centre. Storck ne veut pas que le jeu soit complètement calqué sur le capitaine Dzsudzsak, qui aime quitter son flanc droit pour l’axe, avant de laisser parler son fameux pied gauche. L’ailier doté d’une technique de frappe raffinée a également un rôle crucial sur les phases arrêtées.

L’âge de certains titulaires constitue un handicap, de même que le fait que plusieurs joueurs n’ont pas décollé du banc dans leur club ces derniers mois.

THE VOICE

ISTVAN B HAJDU DUNA MEDIA

 » La Hongrie baigne dans l’euphorie depuis sa qualification. Nous voilà dans la phase de reality check. Une victoire peut nous permettre de nous qualifier pour le tour suivant. Pas plus que le Pays de Galles ne redoute l’Angleterre, nous ne craignons notre confrontation avec l’Autriche. C’est un duel qui possède une longue histoire. Les gens se souviennent encore de la défaite 6-0 contre l’Union soviétique au Mondial 1986 mais ils ont oublié les deux autres matches : le succès 2-0 contre le Canada et la défaite 3-0 contre la France. « 

À SAVOIR

– Les Magyars magiques participent à leur premier EURO depuis 1972. La Hongrie a éliminé la Norvège aux barrages. Le sélectionneur-adjoint n’est autre qu’ Andreas Andy Möller, champion du monde 1990 avec la Mannschaft et lauréat de la Ligue des Champions avec Dortmund sept ans plus tard.

– Gabor Kiraly joue tous les matches avec un training usé, un talisman pour le gardien de 40 ans, qui va devenir recordman des capes. Zoltan Gera (37 ans) et Roland Juhasz (32 ans, ex-Anderlecht) ont déjà mérité leurs galons aussi.

JOUEUR: BALAZS DZSUDZSAK

Vous avez débuté en 2007, à vingt ans, en équipe nationale. Qu’est-ce qui a changé en l’espace de neuf ans ?

BALAZS DZSUDZSAK : Nous avons atteint un certain niveau physique qui nous permet, grâce à notre caractère, de nous mesurer à d’autres équipes. C’est ce que les supporters attendent de nous : que nous abordions chaque match positivement, en sachant que tout est possible. Les infrastructures se sont nettement améliorées. Notre complexe d’entraînement supporte la comparaison avec celui des plus grands pays : superbes terrains, aussi bons que les anglais, une salle de fitness comme au Real ou dans les clubs de Bundesliga.

Vous avez subi les raclées 6-1 et 8-1 infligées par les Pays-Bas. Pareils revers sont-ils impensables avec votre mentalité actuelle ?

DZSUDZSAK : En tout cas, je ne veux plus revivre ça. Nous ne pouvons plus tomber aussi bas. Quelle que soit la force de l’adversaire, il faut avoir assez de fierté pour éviter pareils blâmes.

Le coeur de l’équipe est formé par des joueurs avec lesquels vous avez débuté il y a dix ans – Zoltan Gera, Roland Juhasz, Gabor Kiraly – mais les jeunes sont inconnus à l’étranger. Cette nouvelle levée forme-t-elle la base pour les années suivantes ?

DZSUDZSAK : Attila Fiola, Tamas Kadar, Adam Nagy et Laszlo Kleinheisler ont du potentiel mais les plus anciens n’ont pas le sentiment que la porte se referme sur eux. Nous n’avons pas assez de jeunes qui jouent dans de grands championnats. D’un autre côté, le nôtre s’améliore d’année en année de sorte que les footballeurs hongrois veulent même revenir au pays après quelques saisons à l’étranger. Je constate aussi que les jeunes talents quittent trop tôt la Hongrie.

Vous n’aviez que vingt ans en 2007 lors de votre transfert de Debrecen au PSV. Après quatre belles saisons à Eindhoven, vous avez transité par Anzhi, le Dinamo Moscou et, cette saison, Bursaspor, un cran en-dessous. Quel regard portez-vous sur ces transferts ?

DZSUDZSAK : Je ne peux pas me plaindre. J’ai commencé à jouer dans une petite ville, Nyirlugos. Je n’osais pas imaginer me produire à l’étranger ! Je regrette quand même n’avoir jamais joué dans un tout grand championnat européen et n’avoir participé qu’une fois à la Ligue des Champions. Ça viendra peut-être car j’ai l’intention de jouer encore quelques années à l’étranger.

Qu’espérez-vous de l’EURO ?

DZSUDZSAK : Comme toujours, l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, la France et l’Italie sont favorites. J’espère que nous pourrons créer la surprise mais nous devons être réalistes. Nous devons nous battre pour l’honneur du football hongrois et nos supporters. Si nous y parvenons, nous pourrons compter sur leur soutien à l’avenir aussi. La France doit être le début d’une belle période, pour ne plus devoir attendre trente ans une nouvelle qualification. Nous n’avons plus joué de tournoi depuis le Mondial 1986, c’est beaucoup trop long.

 » Notre pays a une énorme tradition footballistique. Nous pouvons écrire un nouveau chapitre en France.  » BERND STORCK

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