HOME PARK

Club : Plymouth Argyle

Construction : 1903

Capacité : 20.134 places

Record d’assistance : 43.596 spectateurs contre Aston Villa le 10 octobre 1936

Cher Magazine,

Un beau stade de football, c’est un peu comme un coup de foudre au féminin : il plaît au premier coup d’iris. Mais que dire alors lorsque les préliminaires, la région et la ville, sont déjà un régal pour l’£il. Il en est ainsi de la Cornouaille et de sa capitale. L’autoroute devient un plaisir, elle qui serpente entre collines et paysages verdoyants. Un petit parfum d’Irlande… Plymouth, qui compte un nombre important de superbes bâtiments classés est, elle aussi, construite sur de multiples bosses et offre à nos yeux de véritables délectations visuelles. Vue en escalier panoramique, une simple succession de cottages prend des allures de chute de rein. C’est dans ce genre d’environnement que Home Park déploie ces charmes…

La créature a deux visages séduisants. Le plus important (par la surface occupée, c’est-à-dire trois tribunes sur quatre), est jeune et ne recèle pourtant rien de bien particulier. Sa forme, sa carrosserie métallique et la couleur verte de ses sièges en font même un genre de Celtic Park miniature. Mais c’est sans doute justement en raison de cette taille bien proportionnée, en plus d’une bonne proximité générale avec le gazon, qu’une impression d’intimité et de chaleur se dégage lorsqu’on pénètre dans l’arène…

L’autre face est une magnifique dame d’âge mur, avec toute l’expérience et la distinction requises. Là, je l’avoue, j’ai pris mon pied ! Ce genre de canon n’avait donc pas totalement disparu du pays des P’tites Anglaises ! Peut-être le dernier exemplaire des top-modèles du football de maman… Rien que par la décoration et le maquillage du fronton qui surplombe les vieux Turnstilles (tourniquets), elle fait tourner la tête. Un promenoir à faible déclivité, surplombé de deux niveaux de places assises dans le même alignement vertical : un régal purement british ! Hélas, comme partout ailleurs, il semble que les jours du Grand Stand soient comptés.

Comme la plupart des villes portuaires, Plymouth a subi de nombreux bombardements durant la Seconde Guerre mondiale et les installations des Pilgrims furent d’ailleurs partiellement détruites. De vieux trams remplacèrent les bureaux et des tentes de l’armée les vestiaires, mais ce fut surtout une catastrophe humanitaire car de nombreuses familles y avaient stocké leurs vivres.

En 1977, ce terrain connut même la coupe d’Europe, mais pas les Vert et Blanc locaux ! Ceux de Saint-Etienne y ont affronté Manchester United, ces derniers s’étant vus contraindre d’émigrer à plus de 200 miles en raison d’incidents survenus en France. Plus de 40.000 personnes se pressèrent néanmoins aux guichets pour voir les Mancunians cocufier Old Trafford, pour une relation d’un soir avec la beauté locale…

par Rudi Katusic

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