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Hollerback ?

Le Mouscron sans coach enchaîne les défaites. Et les questions sans réponses.

La scène est probablement passée inaperçue chez les abonnés TV. Fin décembre, avant le dernier match de Mouscron en 2019, à domicile contre Malines, ce n’est pas Bernd Hollerbach qui a donné l’interview classique, une heure avant le coup d’envoi. Il était remplacé par un de ses adjoints. La raison ? Le T1 allemand des Hurlus se sentait déjà très mal à ce moment-là. Il était affalé sur un canapé de son bureau, emballé dans une épaisse couverture, frigorifié et grelottant. Lui-même ne pensait pas que c’était sérieux, il croyait commencer une simple grippe.

Mouscron – Malines 1-2. Gand – Mouscron 3-1. Mouscron – Saint-Trond 1-3. Anderlecht – Mouscron 1-0. Entre cette absence à l’interview officielle Pro League et aujourd’hui, les Mouscronnois ont enchaîné les défaites. Et ils n’ont plus de T1, plus de repères.  » L’absence du coach joue « , a déclaré Frank Boya dans Sudpresse après la contre-performance face à Saint-Trond.  » Hollerbach est le boss, il est le seul à avoir l’expérience pour mener l’équipe. Quand il reviendra, il pourra redistribuer les cartes à chacun et on pourra retravailler plus sereinement.  »

Quand il reviendra… Son retour a été plus d’une fois annoncé, avant d’être chaque fois postposé. Après le match contre Malines, Bernd Hollerbach a directement consulté un médecin en Belgique, puis il est rentré en Allemagne, dans la région de Munich, pour des examens plus approfondis. Il a été hospitalisé là-bas, on lui a diagnostiqué une pneumonie. L’info sur le diagnostic a eu du mal à sortir. Parce que Hollerbach lui-même n’a pas souhaité qu’on communique sur son état de santé (et continue à ne pas le souhaiter), alors qu’au club, on aurait aimé qu’il donne son feu vert pour une communication transparente. Le week-end dernier, on attendait son retour dans le courant de cette semaine. Sans aucune certitude. Pendant ce temps-là, des rumeurs faisaient état de discussions entre la direction de Mouscron et Felice Mazzù. Et en Allemagne, un autre bruit circulait : Bernd Hollerbach envisagerait de s’engager dans une nouvelle structure avec Felix Magath, son guide.

Quelques jours avant le déclenchement de sa pneumonie, Hollerbach avait fait venir Rudi Vata, un ancien international albanais avec qui il avait sympathisé du temps où ce Vata jouait en Allemagne. Dans un rôle de conseiller sportif chargé de préparer le mercato de janvier. Mais Vata n’a pas eu beaucoup de temps pour réfléchir à des renforts parce qu’il a dû assumer la préparation de l’équipe, dès le stage de début d’année, en compagnie des autres têtes du staff – Dennis Schmitt, Lamine Cissé et Eric Deleu. Surtout, Hollerbach a fait de Vata son relais privilégié. Ils se parlent au téléphone tous les jours. À 800 bornes de Mouscron, le T1 en incapacité continue à préparer l’équipe. Impossible pour lui de revenir plus tôt chez nous, même pour travailler à temps partiel, parce que ses médecins lui ont interdit de voyager, que ce soit en voiture ou en avion.

Rudi Vata prend place sur le banc. Il n’est normalement pas autorisé à le faire, vu qu’il ne dispose pas du diplôme requis. Pour qu’il puisse s’y installer, l’Excel a demandé une dérogation à la fédération. Officiellement, pour les archives, c’est Schmitt qui fait actuellement office de T1. La situation n’est idéale pour personne. Quelques joueurs reconnaissent qu’ils sont un peu perdus.  » Ne pas avoir l’entraîneur attitré, ça reste quand même un manque pour une équipe « , a lancé Franky Vercauteren en fin de semaine dernière, en préfaçant Anderlecht – Mouscron. Vata, qui n’avait jusqu’ici qu’une courte expérience d’entraîneur principal, a dit récemment qu’il vivait une des plus belles expériences de sa vie avec cette promotion inattendue. Avant d’ajouter que ce n’était  » pas évident  » parce qu’il n’était  » pas venu pour entraîner. « 

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