Histoire belge en Thaïlande

Le parcours de YayaSoumahoro n’aurait sans doute pas été possible sans RobertProcureur, un Belge de 50 ans émigré en Thaïlande où il est propriétaire du club de Muong Thang avec le soutien financier d’un groupe thaïlandais spécialisé dans les médias.

 » Lorsque j’étais jeune, j’ai joué à un niveau modeste : Racing White, Auderghem et quelques clubs de Provinciale « , explique-t-il.  » J’ai ensuite quitté le milieu du foot pour faire carrière dans d’autres domaines, dont la télécommunication. Via des amis communs, je suis entré en contact avec JeanMarcGuillou, qui m’a présenté à ArsèneWenger. Lorsque j’ai voulu me remettre dans le foot, j’ai accepté de m’occuper de l’académie qui allait être créée en Thaïlande. Il y a encore beaucoup à faire dans ce pays, qui possède un potentiel inexploité. Les jeunes Thaïlandais qui intègrent l’académie se voient offrir l’éducation gratuite. Parallèlement, on a créé le club de Muong Thang. Il y a trois ans, on a été champion en D3, puis en D2 et l’an passé en D1. Pour élever le niveau, j’ai fait venir quelques jeunes joueurs ivoiriens, mais aujourd’hui diverses nationalités se côtoient : outre quatre Ivoiriens et sept internationaux thaïlandais, on a un Nigérien, un Japonais et un Brésilien. On avait aussi un Allemand, mais qui a pété les plombs. On a joué les tours préliminaires de la Ligue des Champions asiatique : on a éliminé un club vietnamien, puis on a été sorti par un club de Singapour et on a été repêché en Coupe d’Asie (l’équivalent de l’Europa League) où, après avoir éliminé le club qatari d’Al Rayyan (avec l’ancien international brésilien Juninho), on s’apprête à affronter un club syrien en quarts de finale. J’ai engagé René Desaeyere comme entraîneur pour sa connaissance de la mentalité asiatique : il a déjà travaillé au Japon et en Corée du Sud. Le préparateur physique est Belge lui aussi : Julien Depré, qui a notamment travaillé au RJ Wavre. Les premiers joueurs du club commencent à être mûrs pour l’Europe : outre Soumahoro, on a envoyé KafoumbaCoulibaly à Nice. La saison dernière, un joueur thaïlandais, Winothai, a également été envoyé au Lierse, alors en D2, mais cela n’a pas été une réussite : il a très peu joué. Soumahoro et Coulibaly devront jouer le rôle d’ambassadeur, en démontrant qu’il est possible pour un joueur débarquant du championnat de Thaïlande de réussir sur le Vieux Continent. Que vaut ce championnat ? A mon avis, son niveau peut être comparable au haut de la D2 belge, voire au bas de la D1. Une chose est sûre : les Thaïlandais sont dingues de foot. Lorsqu’on diffuse un match de Ligue des Champions, ils se précipitent là où l’on peut trouver un écran de télévision. A Muong Thang, les assistances sont en hausse constance. De 500 spectateurs en D3, on est passé à 1.500 en D2 et on accueille aujourd’hui entre 15 et 18.000 personnes en D1.  »

Pour Procureur, La Gantoise ne devrait représenter qu’une étape pour Soumahoro.  » Il a les qualités pour évoluer à un niveau supérieur. C’est un ailier gauche très rapide, qui est capable de dribbler à l’arrêt et de produire une accélération soudaine, qui possède un bon centre et inscrit de nombreux buts. Je le verrais bien aux Pays-Bas, dans une équipe comme l’Ajax Amsterdam. « 

Procureur espère, via son club de Muong Thang, faire progresser le niveau général du football thaïlandais.  » Mon rêve, c’est de voir la Thaïlande se qualifier pour la Coupe du Monde 2018… en Belgique ! « 

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