HIGHFIELD ROAD

Club : Coventry City

Inauguration : 1899

Capacité : 23.662 places

Record d’assistance : 51.455 spectateurs contre Wolverhampton

le 29 avril 1967 (pour le titre en D2)

Cher Magazine,

Dans la galerie de plus en plus fournie des âmes disparues, va bientôt prendre place une enceinte chère à Cédric Roussel et Roger Van Gool ( Philippe Clement, Laurent Delorge et Régis Genaux, y ont probablement des souvenirs plus mitigés) : Highfield Road, l’antre des Blues de Coventry, qui a vécu, le 30 avril dernier, ses dernières vibrations footballistiques contre Derby County. Une ultime animation, musicale celle-là, y aura lieu le 11 juin lors d’une soirée intitulée Goodbye Highfield Stadium and ERA concert. Et c’est à Elton John que reviendra le triste privilège de chanter l’extrême-onction.

Le gazon étant toujours plus vert ailleurs, les huiles de l’ancienne formation des Gary McAllister, Moustapha Hadji ou Gordon Strachan ont donc voulu, eux aussi, un jouet identique à leurs voisins insulaires. Certes, les espaces commerciaux, la salle de concert, le casino, l’hôtel, le restaurant, les salles d’expositions et de conférences y engendreront de meilleurs profits et le confort y sera d’un niveau supérieur. On peut néanmoins regretter une nouvelle disparition d’un stade de caractère, qui plus est au profit d’un projet architecturalement insipide dans lequel les Sky Blues ne seront que locataires. L’abandon de l’ancêtre ressemble d’autant plus à une envie capricieuse qu’on ne le remplissait qu’en de très rares occasions. Et pour l’avoir visité de fond en comble très récemment, nous lui avions encore trouvé une très bonne mine.

Finie, l’agréable sensation que donnait le centenaire en étalant sa mer de sièges bleu ciel et bleu marine. Dans la Ricoh Arena, le team de la mascotte Blue Elephant Sam a même déjà vendu son âme, puisque c’est le nom du sponsor nippon (matériel informatique) qui s’inscrira en lettres géantes de couleur rouge sur fond blanc.

Connue pour son ambiance familiale, la vieille arène avait pourtant déjà résisté à de nombreuses tempêtes et transformations au cours de son histoire : l’érection d’une toiture d’occasion en provenance de Twickenham (le temple du rugby londonien) en 1922, des bombardements allemands en 1940 (Coventry recelait d’importantes usines d’armement), un incendie en 1968, d’importants travaux visant à limiter le champ d’action des hooligans en 1981 (réduction du nombre de places de 38.500 à 20.616) et un envahissement de terrain précipitant la réintroduction des barrières autour de la pelouse en 1984.

A voir le condamné en pleine forme, avec son visage extérieur en brique rouge, sa houppe arrondie, sa petite tribune de coin coiffée du marquoir et ses petits rictus si personnels, l’émotion était palpable à l’issue du derby des Midlands, comme en témoignaient certains messages lus parmi les supporters : Never forget you, Highfield Road !

par Rudi Katusic

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