Heusden-Zolder et le Cercle condamnés

Sans préjuger de ce que l’Affaire Wauters (voir en page 18) comportera comme inconvénients pour le Standard (un club apparemment en très bonne santé), trop de clubs belges souffrent pour l’instant, c’est bien connu.

Récemment, on a appris qu’Anderlecht avait demandé une avance à sa banque. Rien de grave apparemment, l’autre Sporting – celui du Pays de Charleroi – souffre bien plus. La dette globale est impressionnante : 12,5 millions d’euros. Mais si les Zèbres trouvaient 5 millions d’euros pour le début juillet, ils vivraient une saison tout à fait tranquille. 5 millions d’euros, ce n’est pas le Pérou mais ça ne se trouve pas non plus sous le sabot d’un canasson, en pyjama ou pas. La preuve, Charleroi n’a pas le premier cent de cette somme et le ministre président de la Région Wallonne monte au créneau pour lancer une opération de sauvetage qu’il espère déterminante.

J ean-Claude Van Cauwenberghe nous a exposé ses idées (voir en page 26), mais elles font plus penser à de la propagande perso qu’à une prise de taureau par les cornes. Que restera-t-il de cette interview ? A notre sens, une image encore plus noire d’un club qui fait peur à tout investisseur potentiel et certainement quelques ponts brûlés entre le président iranien et la politique locale.

Abbas Bayat a été accueilli comme un sauveur et le voilà maintenant tellement critiqué qu’il se demande si son propre personnel lui est toujours loyal.

Le Cercle Bruges et Heusden-Zolder sont donc montés en D1. Félicitations mais ils sont déjà visés pour la descente en D2 ou – pire – par un refus d’octroi de Licence Pro et direction D3 ou – encore pire – une mise en faillite. Eupen ne court aucun risque économique pour l’instant et le football continuera à lui donner du plaisir.

La raison disait aux Frontaliers de ne pas monter en D1 mais ils y sont presque parvenus sur le terrain. On ne saura jamais dans quelle mesure l’inconscient aura joué un rôle dans le fait de ne pas s’être imposé dans le tour final, mais Eupen vivra une saison tranquille.

On en est beaucoup moins sûr en ce qui concerne les Limbourgeois et les Brugeois. Cela fait belle lurette, déjà, qu’on s’est rendu compte que pour tirer le football vers le haut, il fallait commencer par ne pas avoir deux clubs de D1 dans la même ville. Le RWDM n’a pas tenu le coup face à Anderlecht, le FC Liégeois face au Standard, l’Olympic de Charleroi face au Sporting. A Anvers, on vit encore une exception avec l’Antwerp et le GBA, ce qui fait dire aux nouveaux dirigeants du FC Strombeek-Molenbeek Brussels (retenez Brussels c’est plus facile) qu’il est possible de taquiner Anderlecht.

En Hainaut, les problèmes engendrés par la proximité géographique de Mouscron-La Louvière-Charleroi-Mons sont bien connus.

Heusden-Zolder vit actuellement sur un petit nuage en comptant d’ores et déjà sur la générosité du grand frère du RC Genk qui met à sa disposition un stade superbe et lui loue ses joueurs excédentaires sous contrat. Des conditions qui ont aidé Heusden-Zolder à monter en D1 alors qu’un des deux clubs fusionnés était encore en Provinciale il y a sept ans.

Mais Genk a déjà déclaré – comme tous les autres clubs de D1 – qu’il devrait limiter les dépenses. Il ne louera donc certainement plus ses joueurs à des conditions plancher à ses voisins. D’ailleurs, ce n’est pas à l’homme d’affaires Jos Vaessen qui dirige Genk d’expliquer qu’il vaut mieux ne pas avoir de concurrence quand il s’agit d’obtenir les faveurs des sponsors et du public. Les moyennes de spectateurs sont diamétralement opposées entre Genk et Heusden-Zolder, mais ce n’est pas faire de la paranoïa que d’être persuadé que partager rend moins riche.

Le Club Brugeois l’a déjà compris depuis longtemps et a déjà déclaré urbi et orbi qu’il ne verserait pas un sou au Cercle du fait d’une rivalité ancestrale.

par John Baete

Pour tirer le football vers le haut, il faut commencer par ne pas avoir deux clubs de D1 dans la même ville.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire