HERR GUARDIOLA

« C’Allemand ne s’occupe pas trop de la tactique. Il a une vision du jeu très physique, directe et rapide.  » Pour expliquer les critiques à l’encontre de PepGuardiola dans la presse ou les tribunes allemandes, KarlHeinzRummenigge évoque un style teuton presque trivial. Des longs ballons, des sprints et des centres.

L’ancien coach du Barça, lui, a débarqué avec ses recrues latines pour changer le langage footballistique du Bayern. Du moins, c’est la version la plus répandue de l’histoire. Mais il en existe une autre. Celle qui raconte que le jeu de Pep est devenu plus allemand.

Cette histoire-là s’écrit autour de quelques chiffres. Des 26,1 centres envoyés dans la surface à chaque rencontre européenne par les Bavarois cette saison, pour commencer. Les autres demi-finalistes sont loin de ces chiffres, qui exacerbent les qualités de ThomasMüller et de RobertLewandowski dans les seize mètres, mais aussi le sens du rebond d’ArturoVidal.

Le Chilien est un basketteur qui attend sous l’anneau, et se trouve toujours au bon endroit pour jouer le fameux deuxième ballon, ce moment de transition où la désorganisation d’un adversaire perdu entre attaque et défense est à son paroxysme.

Toujours amoureux des milieux de terrain, Guardiola a fait des concessions pour  » allemaniser  » son football. Avec ses 5,5 longs ballons par match, JérômeBoateng a également élargi le football guardiolesque à sa manière. Aucun autre central ne joue aussi souvent long parmi les demi-finalistes de la Ligue des Champions.

 » Je joue comme une sorte de quarterback « , explique l’intéressé à Bild pour définir ses transversales ravageuses.  » La longue passe fait partie de notre jeu, c’est quelque chose que nous avons renforcé.  »

Les chiffres viennent confirmer le discours du central du Rekordmeister : 8,4 % des passes bavaroises sont des longs ballons, contre 4 % l’an dernier. Cette saison, le Bayern d’Europe tente soixante longues passes par match, et en réussit les deux tiers.

Et derrière cette longue balle souvent ravageuse, le Bayern court. Beaucoup et partout. Avec 115,9 kilomètres parcourus par l’équipe lors de chaque rencontre, les hommes de Pep sont bien au-dessus de la moyenne de la compétition (108,8 kilomètres). Là encore, le rebond est primordial pour exploiter les duels aériens gagnés par Müller et Lewandowski ou les ballons mal dégagés par la défense adverse.

Avec son système proche d’un WM à l’ancienne, Guardiola a mis plus de monde devant et multiplie la présence des siens aux abords du rectangle. Sa possession sert souvent à isoler un centreur. Ce Bayern construit à l’espagnole, mais conclut à l’allemande.

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