Herman, the man?

Le sort en a été jeté: Michel Verschueren a envoyé un communiqué de presse jeudi dernier en annonçant que son successeur était Herman Van Holsbeeck, actuel manager du Lierse. Ce dernier ne devrait commencer à Anderlecht qu’en juillet, août ou septembre prochain, le temps de permettre au Lierse de se retourner et ensuite à Verschueren de jouer au moniteur pendant six mois. Mister Michel a tenu parole: il ne travaillera plus après janvier prochain…mais il restera toujours au conseil d’administration du club. C’est-à-dire qu’il sera encore très présent, n’ayez aucune illusion à ce sujet.

48 ans contre 72 et une personnalité moins explosive. Mais autant de qualités? Roger Vanden Stock et Philippe Collin, le président et secrétaire général d’Anderlecht, pensent qu’ils ont gagné au change. Van Holsbeeck et Verschueren ont quasi le même parcours. Ils ont acquis une expérience extensive du football (l’un comme joueur et entraîneur, l’autre comme préparateur physique) avant de débuter, tous les deux, leur travail de manager à Molenbeek.

Verschueren débuta au Daring de Bruxelles en 1969. Précédemment, il avait été le préparateur physique d’Anderlecht pendant six ans, le temps de voir son club remporter six titres de champion. En 1975, le Daring fusionne avec le Racing White et Verschueren reste manager à Molenbeek jusqu’en 1980 (le temps de gagner le titre de 1975), quand il répond oui à ConstantVanden Stock qui l’appelle à Anderlecht. Depuis, les Mauves ont remporté dix titres, trois coupes de Belgique et la Coupe de l’UEFA 1983 (plus deux finales perdues de la même épreuve). Un palmarès en béton armé.

En 1999, Van Holsbeeck quitte son poste de manager du RWDM pour un rôle commercial au Lierse où le président Gaston Vets découvre les qualités du bilingue, efficace et discret Bruxellois. Il le nomme très vite directeur général : « Un vrai pro qui est devenu un ami. Il nous a beaucoup aidés au Lierse, mais on ne refuse pas deux fois une proposition d’Anderlecht ». A l’automne, dernier, RVDS et Collin l’avaient déjà approché…

« L’intérêt d’Anderlecht m’emplit de fierté, mais j’ai encore tellement de choses à faire au Lierse », commente Van Holsbeeck. Si les Anversois sont assurés de leur licence pour la saison prochaine, ils n’ont pas encore un ticket européen, alors… Mais Emilio Ferrera regrette tellement le départ du manager lierrois qu’il remet en question une éventuelle prolongation de son contrat Chaussée du Lisp… »Perdre Herman puis Emilio, ce serait inenvisageable », dit Vets.

Anderlecht a sans doute trouvé un bon manager pour l’avenir. Son duo dirigeant l’a également choisi pour son absence totale d’ambitions médiatiques. Van Holsbeeck se concentre uniquement sur son travail et son caractère lui interdit tout débordement sanguin. Cela devrait permettre à Anderlecht de connaître une paix interne qui l’aiderait à mieux affronter son terrible challenge: redevenir numéro un belge en assurant, enfin, des bons choix techniques à terme.

Le fait que Van Holsbeeck soit nommé à la succession de Verschueren quelques mois à peine après le départ d’ Alain Courtois (et plus rapidement si le nouveau manager l’avait voulu) confirme que la direction mauve s’était bel et bien trompée en ce qui concerne le nouveau candidat MR. Car si Van Holsbeeck ne ressemble pas à Verschueren, il n’a pas non plus le profil d’un Courtois qui sourit dès qu’il voit un objectif.

Van Holsbeeck fournira du bon travail s’il reste ce qu’il est et continue de fuir les feux de la rampe. La pression est déjà forte, évidemment, car tous les médias voudront le rencontrer. En permanence. Qu’il se contente de remplacer Verschueren là où il était réellement utile. Nul doute que le duo RVDS-Collin y veillera.

Van Holsbeeck fournira du bon travail s’il reste ce qu’il est et continue de fuir les feux de la rampe.

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