HELMUT KRUG

La semaine dernière, Vince Briganti figurait parmi les 43.017 spectateurs du stadio Dell’Alpi de Turin, ce qui représente environ la moitié de la capacité de l’arène. On comptait quelque 4.000 mille supporters du Celtic. L’adjoint de Robert Waseige devait visionner Joos Valgaeren, en prévision du match crucial de qualification début du mois prochain, à Zagreb.

Ce ne fut pas la meilleure soirée de Joos. Il a été commis à la surveillance de Salas puis d’ Amoruso. Sur le premier but de la Juventus, le Chilien a livré un numéro qui rappelait Garrincha. On ne pouvait rien sur pareille action. Celle-ci s’est achevée par un centre millimétré dans les pieds de Trezeguet, qui a ainsi marqué le premier de ses deux buts. Valgaeren a encore été le dupe du winning-goal d’Amoruso. Le Celtic venait tout juste d’égaliser 2-2 sur penalty et il ne restait que quelques secondes de jeu. Brusquement, Amoruso s’est écroulé et l’arbitre Krug a sifflé un nouveau penalty. Valgaeren a aussi écopé d’un avertissement bien qu’ensuite, sur les images TV, on n’ait pu déceler la moindre trace de faute. Par contre, il était clair que l’arbitre allemand était très mal placé sur cette phase contestée.

Cette défaite inattendue et imméritée des Ecossais a fait sortir de ses gonds Martin O’Neill, leur entraîneur. Il a insulté le quatrième arbitre et a été renvoyé dans les vestiaires.

Le match Juventus-Celtic de la semaine dernière a fait un autre frustré. Il s’agit d’ Edgar Davids. Le médian batave a effectué son retour après sa suspension de quatre mois pour utilisation présumée de nandrolone. Alors que Marcello Lippi allait le remplacer, il a reçu un deuxième avertissement, à cause d’un de ses tackles. Une fois de plus, Helmut Krug a été inflexible. Beaucoup de clubs et de footballeurs doivent être heureux que Krug, un professeur en éducation physique de Gelsenkirchen, qui a fêté ses 45 ans en mai, en soit à sa dernière saison d’arbitrage au niveau européen. Il est le plus sévère de tous les arbitres en dix ans de Ligue des Champions.

La veille du match, Edgar Davids s’était exprimé face aux médias pour la première fois depuis cinq mois. Assez agressif, il avait exprimé son intention d’intenter une action en justice contre le Federcalcio et le CONI, le comité olympique italien. Bien qu’il ait été blanchi, il s’estime encore soupçonné par l’opinion publique et il veut se défaire de cette réputation. Il affirme être totalement innocent et n’être que la dupe d’erreurs.

Valgaeren, Davids et O’Neill, tous victimes de l’inflexibilité excessive de Helmut Krug, font donc l’objet d’un rapport à l’UEFA.

Lorsqu’il jouait pour Nottingham Forest, O’Neill a remporté la Coupe d’Europe des Clubs Champions contre le HSV à Madrid, avec John Robertson, son actuel adjoint au Celtic. Il était un footballeur très agressif, assez comparable à Davids. Peu après le match à Turin, il s’est repris, analysant calmement les événements qui avaient parsemé la rencontre. Sa colère était épuisée. Edgar Davids également a fait preuve de retenue après le match.

Compte tenu des circonstances et du déroulement du match à Turin, le Celtic a introduit une demande de grâce pour Valgaeren et O’Neill auprès de l’UEFA. Dans ce cas, la clémence aurait en effet dû être de mise mais l’UEFA est restée de marbre, suivant le point de vue de l’arbitre. Hier, O’Neill a dû rester en-dehors de la zone neutre, pour le match contre le FC Porto.

Le moindre geste de clémence à l’égard de Davids était encore moins pensable aux yeux de l’UEFA. Lors de son dernier match de Ligue des Champions, l’année dernière contre Hambourg, il avait reçu une carte rouge, comme Zidane. Ce n’était pas la première. De combien de matches de suspension va-t-il maintenant écoper?

Mick Michels

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