Hé doc, quoi de neuf ?

Un transfert étonnant après une bonne saison à La Louvière. Mais c’est le club de son cour qu’il espère aider à monter.

On est tous un peu surpris de vous retrouver en D2 après 25 bons matches parmi l’élite et une victoire en Coupe de Belgique…

Alan Haydock : C’est évident que cela peut surprendre. Mais quand vous faites une bonne saison en D1, vous n’avez pas obligatoirement de garanties pour la suivante. C’est la crise qui veut ça. Les finances des clubs belges sont en mauvais état. Les réductions de budget sont… monnaie courante. Les clubs préfèrent maintenant acquérir de jeunes joueurs bon marché et sans prétentions salariales. De plus, ils sont généralement très motivés. Mais mon transfert au Brussels est aussi un choix. J’avais l’occasion de rester un an de plus chez les Loups mais ça ne m’intéressait pas. En mars, j’avais discuté avec Roland Louf, le manager, et nous sommes parvenus à un accord concernant les modalités de mon contrat. Il courrait logiquement sur deux ans. Mais on m’a demandé de patienter car bon nombre de rumeurs concernant la fusion avec Charleroi et peut-être Mons était de la partie. Malheureusement, la situation fatalement bloquée a perduré. Louf m’a ensuite annoncé que la durée de mon contrat avait subi une réduction d’une année. Il y avait donc maldonne. C’était apparemment une décision de la direction. Je ne suis pas rancunier mais ça m’avait fort refroidi. Actuellement, je ne sais toujours pas quelles ont été les motivations des dirigeants mais je n’ai aucun regret.

J’ai réalisé trois bonnes saisons chez les Loups et cela me suffit. Après cette expérience, je ne me voyais pas aller évoluer à Westerlo ou Beveren en n’y gagnant que des peanuts. Je voulais un club vraiment ambitieux et qui avait les moyens pour assurer son objectif. C’est pour cette raison que le Brussels et moi sommes vite tombés d’accord. Je n’ai pas eu beaucoup de contacts avec d’autres cercles. Désormais, c’est presque principalement les joueurs qui viennent frapper à la porte des clubs pour se faire engager. En plus, le président Johan Vermeersch et moi nous connaissons depuis longtemps. Il m’avait lancé à Diegem. Je lui dois donc beaucoup. A côté de ça, certaines personnes ont voulu expliquer mon transfert en avançant des arguments financiers. Mais c’était différent… Quand on sent qu’on ne compte plus vraiment sur vous, qu’on ne vous fait plus confiance, c’est très frustrant. Après la victoire en Coupe, j’espérais rester mais le sort en a décidé autrement.

Comment évaluez-vous le noyau ?

Sur papier, il est évident qu’on pos-sède une excellente équipe qui pour beaucoup aurait sa place en D1, mais ça ne démontre absolument rien. L’objectif annoncé est clairement la montée mais on ne peut la garantir. La plupart des joueurs ont un contrat de trois ans mais on peut être licencié si les résultats ne suivent pas. Cela renforce encore notre motivation. Quelques joueurs ne sont pas encore complètement adaptés au club car ils ont sans doute quelques problèmes avec la mentalité bruxelloise. C’est juste une question de temps. Il va falloir se battre pour récompenser Vermeersch pour son travail. Après la disparition du RWDM, beaucoup de joueurs se sont retrouvés à la rue mais tous les supporters aussi. Or, cet homme y a toujours pensé. Il a vraiment des projets intéressants pour le club et la commune. Je pense que certaines personnes vont commencer à venir aux matches pour le Stade Edmond Machtens lui-même. L’ambiance va monter au fil de la saison. Lors de notre victoire en match amical 2-1 contre Mons, j’ai été surpris par l’enthousiasme débordant du public. C’était très motivant et cela fait du bien. Il y a quelque chose qui revit et notre jeu devient de plus en plus attrayant. Une chose est sûre : en annonçant qu’on joue la montée, on va être attendu au tournant. Personnellement, j’ai fortement envie de participer à la promotion du Brussels et de recréer l’atmosphère que j’ai connue il y a quelques années.

Quels sont vos projets à long terme ?

Aujourd’hui, c’est difficile de se faire une idée de son avenir. En football, on n’est plus sûr de rien. Mon expérience à La Louvière illustre de manière flagrante cette situation. Mais je souhaite toujours progresser et évoluer avec le Brussels. A mon avis, je resterai si on est promu en fin de saison. Mais pour que les idées de Vermeersch se réalisent et que l’on survive, on doit impérativement se retrouver en D1. On possède presque toutes les caractéristiques d’un club de l’élite (le stade et le reste des infrastructures sont de très bonne qualité, beaucoup de joueurs ont déjà joué au plus au niveau et de ce fait, ont acquis de l’expérience qui se révèle souvent cruciale pour un club jouant le titre) mais on est toujours en D2. Il ne faut pas l’oublier.

Il parle de Ernst à Vermeersch

Vous retrouvez un Didier Ernst qui a évolué avec vous la saison dernière…

Oui. Ça me réjouit fortement. Didier est une personne dotée d’une excellente mentalité. On a les mêmes objectifs tous les deux. C’est presque une sorte de petite revanche pour nous. Il était également en très mauvaise posture au Tivoli. Aucune offre véritablement concrète ne lui avait été faite. A l’époque, j’avais déjà signé à Bruxelles et j’ai parlé de son cas à Vermeersch en avertissant Didier au préalable. J’ai aidé à ce qu’ils se rencontrent, quoi !

Comment allez-vous évoluer tactiquement ?

On devra inéluctablement faire le jeu si on veut avoir une chance de faire la course pour le titre. Le jeu va donc être porté vers l’offensive. Ce qui est évidemment très positif pour nos supporters. Le danger est toujours le fait qu’on peut se dégarnir derrière. Les résultats du début de la saison vont être déterminants. On est favori et on va donc devoir savoir gérer la pression. Mais cela ne suffit pas car il faut également rester motivés toute la saison. C’est une question d’attitude. Le Brussels n’a vraiment pas connu une saison paisible pour son premier exercice. La sauce n’a jamais prise et il y a eu un changement d’entraîneur. Cette année, on part sur de bien meilleures bases.

Vous êtes apparemment ravi d’être de retour, non ?

Oh que oui. C’est le club de mon c£ur. J’ai revu des gens que j’avais déjà rencontrés des tas de fois. C’est presque comme si rien n’avait changé. J’ai toujours habité tout près du stade mais cette année, j’ai déménagé à Hal, située à 15 kilomètres du stade. Selon moi, l’aspect strombeekois du club va disparaître au fil des mois. Il n’y a quasiment plus que quelques cadres strombeekois qui sont demeurés au club. Mais tout le monde est évidemment très reconnaissant envers le FC Strombeek. Sans lui, rien n’aurait pu se réaliser.

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