Hazard et les Diables :  » On va redevenir la Belgique des années 80 « 

Venons-en au chapitre Diables Rouges. Tu as débarqué en équipe nationale au moment où c’était un peu…

Eden Hazard : Le bordel, c’est cela ? Oui, on peut le dire. Mais on a parfois exagéré aussi. Après la déroute en Bosnie-Herzégovine, où l’on n’a pas été bon, j’en conviens, on a écrit tout et n’importe quoi, et surtout des mensonges.

Tu ne t’es jamais demandé où tu avais mis les pieds ?

Non. De toute manière, c’est trop tard pour revenir en arrière, maintenant. J’ai joué des matches officiels pour la Belgique, je n’ai plus la possibilité d’opter pour la France comme on me l’a un jour proposé, il y a quelques années. Je suis d’un naturel optimiste. Les équipes nationales fonctionnent souvent par cycles, et les Diables sont descendus dans le creux de la vague. On va remonter, j’en suis sûr. Le nouveau coach a redressé les lignes, espérons qu’on va enfin décoller. On dit depuis trop longtemps qu’il y a du potentiel, mais les résultats ne suivent pas. Un peu plus de discipline s’impose.

C’est à ce niveau-là que l’apport de Dick Advocaat est le plus marquant ?

Il y a la discipline, mais pas uniquement. Il nous a aussi redonné l’envie. Cela se remarque déjà à l’entraînement : il y a plus de mouvement, on rigole. L’apport de Marc Wilmots est important aussi, surtout pour les joueurs francophones. A fortiori ceux qui, comme moi, ne pigent pas un mot de néerlandais. Il faudra que je m’y mette, si je veux devenir un vrai Belge. C’est important pour l’esprit de groupe. Sur le plan footballistique, c’est bien de pouvoir travailler avec des gens de ce calibre, qui ont un vécu, qui savent ce qu’une Coupe du Monde représente.

La ponctualité est devenue une règle, Vincent Kompany l’a appris à ses dépens…

Je trouve qu’Advocaat s’est montré un peu trop dur envers Kompany. Après tout, il enterrait sa grand-mère, un petit retard était excusable.

Advocaat t’a aussi remonté les bretelles, après une petite talonnade jugée inutile à l’entraînement…

C’est sûr, mais quelques jours tard, je refaisais la même talonnade en match et il ne m’a rien reproché.

Es-tu d’accord de simplifier ton jeu ou aurais-tu alors l’impression de jouer contre nature ?

Il faut qu’une talonnade rapporte quelque chose, qu’elle permette de débloquer une situation par exemple, je suis d’accord sur ce plan-là. A l’entraînement, je l’ai tentée alors que j’avais d’autres solutions. J’aurais pu m’en passer, mais cela fait partie de mon jeu. Je ne serais pas Eden Hazard si je n’assurais pas ma part de spectacle.

Lorsqu’Advocaat a signé, il avait déclaré qu’il connaissait tous les internationaux sauf… Hazard !

Aujourd’hui, je pense qu’il me connaît. C’est un grand entraîneur et j’espère qu’il nous emmènera très haut.

D’aucuns te considèrent presque comme le sauveur de la nation, cela ne te met pas trop la pression ?

La pression ? Non, au contraire, j’en suis fier. C’est à moi de prouver que je peux répondre aux attentes.

Car jusqu’ici, ton bilan en équipe nationale est aussi décevant…

J’attends toujours mon premier but avec les Diables, en effet. Par contre, j’ai déjà adressé plusieurs passes décisives. Encore lors du dernier match, contre le Qatar. J’ai déjà montré certaines choses, mais je dois encore en faire plus.

Je suppose que tu n’imagines pas d’arrêter ta carrière sans avoir participé à une Coupe du Monde…

Bien sûr que non. J’ai même très envie de la… gagner ! Pour cela, il faut d’abord se qualifier. Le mauvais ranking FIFA ne nous place pas dans des conditions idéales lors du tirage au sort. Toutefois, la qualification de la Slovaquie pour la Coupe du Monde 2010 démontre que les surprises restent possibles. Jadis, une qualification belge n’était pas une surprise ? Soit. Mais il faut y croire. On va redevenir la Belgique des années 80, c’est moi qui vous le dis !

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