Haute intensité

Le back droit bruxellois a foi dans son avenir en Premier League et auprès des Diables Rouges.

Comment va la santé ?

Anthony Vanden Borre : Après plusieurs titularisations, je suis sorti sur blessure face à Manchester United. Heureusement, c’est moins grave que prévu, mais néanmoins, un problème aux ischio-jambiers c’est une indisponibilité de deux à quatre semaines. Je vais essayer de me remettre le plus vite possible.

Après un début de saison difficile, tu as enfin reçu ta chance et le soutien du coach Avram Grant. Comment comprendre ce changement ?

Je mets ça sur le compte de 2010 ! Cela faisait plusieurs semaines que j’étais bien aux entraînements, où je faisais le maximum pour faire bonne impression, et ça a fonctionné. Grant, arrivé en décembre, a commencé à me faire confiance, et maintenant il me voit comme un titulaire en puissance. Il est clair qu’avec ma blessure actuelle, cela va profiter à Steve Finnan, l’ancien de Liverpool, mais je ferai le maximum pour retrouver ma place.

Portsmouth possède l’un des plus beaux noyaux de PL… et pourtant le club est dernier ! Pourquoi ?

C’est vrai, je n’ai jamais évolué dans un noyau aussi doué, cette équipe est bourrée de talents. Dans toute ma carrière pro, je n’ai jamais connu mieux. En plus, l’ambiance du groupe est excellente, le vestiaire est solidaire, on pratique du beau foot… mais dès qu’on encaisse, on perd nos moyens !

C’est en tout cas ta première expérience de lutte contre la relégation…

Ouais, à Anderlecht on jouait à chaque fois le titre, à la Fiorentina et à Genoa on jouait la qualification en Ligue des Champions et ici nous luttons contre la relégation ! Mais je le prends comme une expérience enrichissante dans une carrière, j’apprends beaucoup car jouer dans ce contexte engendre beaucoup de pression. Tu te dis tout le temps que la moindre erreur peut mettre l’équipe dans de gros problèmes.

Les énormes problèmes financiers du club sont-ils la source de tous les maux ?

C’est curieux, mais si c’est un problème qui fait la une de la presse, nous – en tant que joueurs – on ne le ressent absolument pas. Cela ne peut donc être une explication aux mauvais résultats. D’ailleurs, nous allons nous sauver ! Avec ce noyau, on ne peut pas faire autrement. Nous sommes à huit points du premier sauvé…. Tout est faisable !

Et pour le titre, qui vois-tu ?

Je pensais que Chelsea gagnerait facilement, mais après avoir été joué à Man U, je pense que nous aurons droit à un duel énorme entre ces deux équipes. Manchester est une machine, les noms sont peut-être un peu moins ronflants qu’à Chelsea, mais les Fetchers & Co, croyez-moi, ils font leurs matches !

Ton point de vue sur les Belges ?

Vincent Kompany revient à son meilleur niveau. C’est incroyable comme il est important à City ; ça se ressent sur le terrain, il a vraiment un statut d’indiscutable. On voit directement que Boyata fera une belle carrière ; contre nous il est monté et a fait de belles choses. Concernant Thomas Vermaelen, je le vois devenir le capitaine des Gunners d’ici deux ou trois ans. Quand tu deviens le chouchou de l’Emirates Stadium aussi vite, c’est dire le niveau ! Pour Fellaini, avant tout je vais insister pour lui offrir une tondeuse. Plus sérieusement, il est impressionnant, avec encore une grande marge de progression. Malgré la gravité de sa blessure, Chelsea ou Manchester United viendront bientôt frapper à sa porte, c’est sûr !

Un problème avec la presse belge ?

Pourquoi, la presse belge n’a jamais été tendre avec toi ; et ce depuis ton plus jeune âge ?

Je ne comprends pas pourquoi. Dès mon éclosion à 16 ans, ils m’ont collé une étiquette difficile à changer. Ils ne cherchent pas à savoir ce que c’est d’être médiatisé dès cet âge-là. C’est difficile pour tout le monde et moi, je venais de nulle part, je ne connaissais pas le milieu, j’ai dû m’adapter et me protéger des attaques de la presse. J’ai certainement commis des erreurs dans certaines de mes déclarations où j’avais du mal à faire passer le bon message, mais tout ça c’est derrière moi. L’important, c’est de me concentrer sur mon travail, et de progresser.

Tu as l’air beaucoup plus posé, plus serein. Quitter la Belgique t’as fait du bien ?

Je ne regrette en rien mes choix ! J’ai énormément appris en partant seul et très jeune à l’étranger. Ce n’est pas chose facile, mais ça m’a endurci. Je m’accroche, et j’espère en être récompensé un jour et ainsi faire taire tous les gens qui m’ont critiqué sans savoir ce qui se passait dans ma vie.

Que penses-tu du groupe de qualification pour l’EURO 2012 ?

J’entends que nous devons viser la deuxième place mais je ne suis pas d’accord. Avec l’équipe que nous avons, nous devons avoir comme objectif la première place. Nous en sommes capables !

Quels sont tes rapports avec Dick Advocaat ?

Pour l’instant, je n’ai pas de contacts avec lui mais je vais continuer à donner le meilleur de moi même et j’espère que je connaîtrai à nouveau les joies d’une sélection nationale.

Quels sont tes autres objectifs personnels pour cette deuxième partie de saison ?

Terminer la saison avec un maximum de matches comme titulaire et rester concentré sur Portsmouth. Je ne sais pas encore si je retournerai à Genoa la saison prochaine ou pas. Je suis donc 100 % Pompey et ça tombe bien. Cette Premier League me plaît beaucoup.

Comment vois-tu les différences entre les footballs anglais et italien ?

Ces deux championnats sont fantastiques et font partie des meilleurs du monde mais en Angleterre, c’est une bagarre constante durant 95 minutes. A l’inverse de l’Italie où, dans un match, l’intensité peut retomber, ici elle ne chute jamais !

par julien courtois

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