Haut standing

On l’annonçait au Real Madrid ou au FC Barcelone, mais il est toujours au FC Valence. Où il cartonne. Bruges est prévenu : l’homme est dangereux.

Quelle bonne saison en ce qui vous concerne !

DavidVilla : Je ne peux pas me plaindre, en effet. Je suis très heureux à Valence et très satisfait de la manière dont les choses se déroulent.

L’un de vos rêves est de remporter le trophée du meilleur buteur, n’est-ce pas ?

Oui, même si je suis d’avis que les distinctions individuelles ne suppléeront jamais les prix collectifs. Mais il est exact qu’en tant qu’attaquant, j’aspire à décrocher cet honneur. Et pourquoi pas, cette saison ?

Le sens du but, on l’a ou on ne l’a pas. Vous êtes manifestement né avec…

Oui, c’est clair, mais il faut aussi travailler cet aspect du jeu durant de nombreuses années. Ensuite, il faut aussi avoir un peu de chances, se retrouver dans des conditions propices et rencontrer d’autres circonstances favorables également.

Etes-vous d’avis que les buts s’inscrivent souvent en séries et que les buteurs vivent de meilleurs moments que d’autres ?

Oui, tout à fait. Mais ces bonnes périodes sont souvent liées à la confiance. Il y a des moments où rien ne réussit, et d’autres où l’on propulserait le ballon dans le but les yeux fermés.

Personne n’imaginait Valence capable de réaliser une bonne saison, et pourtant…

Je pense que nous possédons une très bonne équipe et que le danger peut venir de partout, de l’entrejeu à l’attaque. Nous savons que, pour peu que la défense se montre inflexible, nous pouvons récolter les fruits de notre travail. Ce fut souvent le cas jusqu’à présent et j’espère que cela continuera.

Les péripéties de l’été sont oubliées

Votre été fut mouvementé. Ces péripéties appartiennent-elles au passé ?

Oui, tout cela est oublié. Même si beaucoup de gens sont encore là pour me rappeler qu’il y a eu l’un ou l’autre problème… Je leur réponds que ce n’est plus d’actualité. Je m’efforce désormais de profiter au maximum de mon métier, que j’adore, et de continuer à marquer.

On peut imaginer que seul vous et votre famille savent à quel point votre été fut pénible…

Oui. Ce fut surtout dur pour ma famille, qui n’était pas forcément au courant de tout. Je suis heureux de constater que, durant ces moments difficiles à vivre, j’ai réussi à conserver mon niveau sur le terrain.

Etes-vous déçu d’être resté à Valence ?

Non. Car Valence avait toujours été ma première option. On m’a informé que le club était quasiment dans l’obligation de me vendre, mais j’ai toujours espéré que je pourrais encore rester longtemps à Mestalla car je m’y plais beaucoup.

Votre v£u a été exaucé…

Au club, on a pris des décisions qui ont été modifiées par la suite. Ce fut un été très agité. J’ai toujours averti mes dirigeants que mes préférences allaient vers un bail prolongé à Valence. Je n’ai donc pas cherché à regarder ailleurs, même si l’on me répétait souvent que le mieux, pour le club, était que je m’en aille.

L’été dernier a été marqué par la  » danse des n°9  » : Zlatan Ibrahimovic, Samuel Eto’o, Karim Benzema. Mais vous n’avez pas dansé…

Tous les étés, il y a des bals de ce type. Les centre-avants sont les plus prisés sur le marché des transferts. Ceux pour qui les clubs sont prêts à délier les cordons de la bourse. Ce n’est donc que logique.

Parlons de vos concurrents. Que pensez-vous d’Ibrahimovic ?

C’est un joueur impressionnant, tant au niveau de ses qualités footballistiques que de ses qualités physiques. Il a débarqué dans un club qui joue très bien au football et il a dû s’adapter à ce style de jeu. Ce n’était pas facile, mais il a vite montré des éléments prometteurs.

Benzema, c’est un autre type d’attaquant ?

C’est un excellent joueur, mais il faut être patient avec lui car il n’a que 22 ans. Le Real Madrid est un très grand club, et ce n’est pas facile de s’y imposer du jour au lendemain, mais je suis convaincu qu’il parviendra à triompher car il a toutes les qualités pour cela.

La Ligue des Champions comme objectif

Valence peut-il s’ériger en candidat au titre ?

L’objectif est de terminer dans les quatre premiers. Le titre, c’est l’affaire des grands. Savoir qui va remporter le titre cette année, c’est une discussion sans fin, mais il est trop tôt pour établir une hiérarchie claire. On essaiera de remporter le plus de matches possibles, et on verra dans quelques mois si l’on est encore en mesure de prétendre au titre.

Les mérites de Valence sont grands, car l’équipe continue à répondre présent malgré le départ de plusieurs joueurs, comme Raul Albiol…

Il y a eu des départs, c’est vrai, mais les nouveaux arrivés se sont très bien adaptés. Tout comme les joueurs qui avaient été prêtés la saison dernière et qui sont revenus : Ever Banega et David Navarro. Les acquisitions, comme Angel Dealbert, Jérémy Mathieu et Miguel Angel Moya ont déjà beaucoup apporté. Le départ le plus important fut effectivement celui d’Albiol. Je ne dis pas que Dealbert et Navarro l’ont déjà fait oublier, car on n’oublie pas Albiol, mais ils apportent certaines garanties eux aussi.

L’objectif minimal, c’est de se qualifier pour la Ligue des Champions ?

Bien sûr. Pour le club, c’est vital. Je suis convaincu que les problèmes financiers n’auraient pas été aussi graves si le club avait réussi à se qualifier pour la Ligue des Champions ces deux dernières années. Cela n’a pas été le cas et les difficultés se sont aggravées. Raison pour laquelle nous devons considérer qu’une qualification pour la Ligue des Champions est un objectif prioritaire.

L’équipe a-t-elle obtenu la stabilité nécessaire ?

Oui, et c’est très important, même si au niveau du club on entend que les problèmes ne sont pas totalement résolus. Il y a eu beaucoup de turbulences ces dernières années et on ne peut pas stabiliser tout l’édifice en aussi peu de temps. Il faut veiller à ce que des problèmes extra-sportifs n’apparaissent plus au grand jour, et pour l’instant, c’est le cas.

C’est donc positif ?

Oui. Il est important que l’entraîneur n’ait à songer qu’au football, et que les joueurs puissent se concentrer sur le prochain match sans avoir à régler d’autres soucis. L’ambiance en dépend, et de là les résultats…

Combien de temps à Valence ?

Avez-vous le sentiment que vous resterez encore de longues années à Valence ou n’envisagez-vous l’avenir qu’à court terme ?

J’ai encore de longues années de contrat devant moi à Valence, mais cela ne signifie pas que j’irai jusqu’au bout. J’ignore ce qu’il va se passer, si je serai toujours là l’été prochain ou si je prendrai une autre direction. Mon prochain objectif, c’est le prochain match. En espérant que l’équipe le remporte et que j’inscrive un ou plusieurs buts. J’espère que la saison se terminera bien et, pourquoi pas, que je puisse la couronner par un titre mondial en Afrique du Sud.

De toute façon, Valence ne pourra pas retenir éternellement l’un des meilleurs attaquants du monde, l’un des joueurs les plus prisés sur la planète foot ?

C’est plus le problème de Valence que le mien. Le club m’a aussi aidé à figurer parmi les meilleurs attaquants du monde, car si Valence n’avait pas évolué au plus haut niveau, on n’aurait pas parlé de moi. Je n’étais pas très connu à mon arrivée, et Valence doit donc être fière d’avoir contribué à mon éclosion. Je n’avais pas coûté très cher à l’achat, la plus-value sera donc importante.

Entre le Real et le Barça, c’est du 50/50

Qui, selon vous, a le plus de chances de s’approprier le titre : le Real ou Barcelone ?

C’est toujours du 50/50. Barcelone a un style de jeu mieux défini, mais le Real Madrid possède un potentiel impressionnant. Les Madrilènes ont été la risée de tout le pays après leur déconvenue face à Alcorcón en Coupe du Roi, mais en championnat ils répondent présent. Le Real restera toujours le Real, et avec l’arsenal qu’il possède cette saison…

Certains pourraient penser que votre jugement est influencé par la manière dont ces deux clubs se sont comportés avec vous l’été dernier…

Je préfère ne plus parler de cela même si personne ne m’a fait de mal. Je ne suis pas d’un naturel rancunier, donc je ne nourris aucune ranc£ur à l’égard de personne. Chacun défend ses intérêts.

Avez-vous fermé les portes du Real et du Barça ?

Non, je ne ferme la porte à personne. J’ai 28 ans et personne ne peut prédire ce qu’il va se passer. Si je me fie au contrat que j’ai signé, je resterai au FC Valence jusqu’à mes 34 ans, mais tout cela n’est que théorique.

Vous êtes ambitieux !

Valence se doit de réaliser une bonne saison. Sur un plan personnel, j’espère inscrire de nombreux buts, utiles à l’équipe. Et si je peux ajouter l’équipe nationale à mes projets…

Champion du Monde ? C’est l’année ou jamais !

Pourquoi pas, après tout ? L’équipe nationale est engagée dans une spirale très positive, elle enchaîne les victoires…

Oui, aujourd’hui nous sommes tous très heureux de porter le maillot de la Selección.

Les chiffres démontrent qu’à l’heure actuelle, l’Espagne est n°1 au ranking FIFA.

Honnêtement, j’ai le sentiment que l’Espagne évolue à un niveau rarement atteint. Tout le monde le reconnaît, dans d’autres pays on se montre admiratif, mais cela ne signifie pas que cela perdurera éternellement. A nous de faire à sorte de conserver ce niveau, et même de l’améliorer, pour être compétitif au moment voulu.

Pensez-vous que la Coupe du Monde sud-africaine sera votre Coupe du Monde ?

Je pense, en tout cas, que l’Espagne n’aura jamais abordé une Coupe du Monde avec autant d’atouts. Espérons que, l’été prochain, nous serons aussi en forme qu’actuellement, et que nous pourrons au moins atteindre la finale.

Comment vous sentez-vous le plus à l’aise : seul en pointe ou membre d’un duo ?

Dans cette sélection, on se sent à l’aise dans n’importe quel système de jeu. J’ai déjà joué en étant un peu décalé sur la gauche, en étant positionné un rien en retrait, mais cela a toujours bien fonctionné, parce qu’on est alimenté par des milieux de terrain qui rendent la vie des attaquants plus facile.

C’est donc un bonheur ?

Je vous le concède, c’est un plaisir d’évoluer devant des milieux de terrain pareils. Ce sont des joueurs d’une qualité phénoménale et qui possèdent une passe d’une précision chirurgicale dans les pieds. Lorsqu’ils entrent en possession du ballon, il faut toujours être prêt à recevoir la passe qui vous isole face au gardien.

Avec Vicente Del Bosque, c’est aussi un plaisir de se rendre en sélection ?

L’ambiance est phénoménale, et c’est beaucoup plus gai de travailler dans ces conditions-là. Il arrive à Del Bosque d’effectuer des rotations, de laisser des joueurs importants sur le banc, mais personne ne tire la tête.

Vous êtes très complémentaire avec Fernando Torres…

Nous l’avons démontré en de nombreuses occasions. Nous formons une grande paire. Tout le monde, en Espagne comme à l’étranger, l’admet. Et cette complémentarité ne se limite pas au terrain, nous nous entendons aussi très bien en dehors.

par alfredo martinez (esm)

« Il y a eu beaucoup de turbulences à Valence et le club n’est pas encore entièrement stabilisé. »

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