» Happel, le Goethals offensif… « 

 » La venue de l’Autriche en Belgique fait évidemment penser aux belles heures du football de ce pays. Des joueurs de ce pays ont brillé chez nous : Karl Kodat (Antwerp), Alfred Riedl (Saint-Trond, Antwerp, Standard), Eddy Krieger (Club Bruges), Richard Niederbacher (Waregem), Bobby Böhmer (Sporting et Olympic Charleroi), etc. Anderlecht a eu un gardien autrichien ( Friederich Koncilia) qui n’y a pas fait son trou. C’est une liste d’artistes avec une mention spéciale pour Kodat, attaquant de classe, et Böhmer, poète et play-boy. L’élégant Bobby aurait pu vivre une grande carrière mais préféra les beaux côtés de la vie.

Il y a aussi eu des entraîneurs autrichiens en Belgique comme Harry Aurednik (Charleroi) et surtout le légendaire Ernst Happel (Club Bruges, Standard). Ce dernier était un phénomène que j’ai eu la chance de connaître et d’affronter comme adversaire en tant que coach. Happel, c’était le Goethals offensif. Il fumait autant que Raymundo et adorait son sport au point de dire : – Un jour sans football, c’est un jour sans vie. Happel n’aimait pas le blabla. Il s’imposait sans problème et rien qu’à voir sa tête, la discipline régnait dans le vestiaire. Son seul souci était de marquer des buts. C’était le tout à l’attaque avec des renversements de situation et des coups de poker. Cet ancien arrière du Rapid Vienne et du Racing Paris (une saison en 1954-55) a été 51 fois international et troisième de la Coupe du Monde en 1954. Comme entraîneur, il a empoché 17 trophées avec ses clubs (Rapid Vienne, La Haye, Feyenoord, Club Bruges, Standard, Hambourg, FC Tirol, etc.) dont la Ligue des Champions avec Feyenoord et Hambourg. Dans cette liste sans fin, il ne faut pas oublier, entre autres, les trois titres du Club Bruges (1976,77, 78), la Coupe de Belgique avec ce club (1977) ou le Standard (1981), les finales de la Coupe de l’UEFA 1975-76 (3-2 à Liverpool, 1-1 en Belgique) et de la Ligue des champions 1977-78 (1-0 à Londres) face aux mêmes Reds.

En 1978, il coacha les Pays-Bas lors de la finale de la Coupe du Monde contre l’Argentine (défaite 3-1). Décédé en 1992 à l’âge de 67 ans, Happel s’est certainement fâché au paradis des entraîneurs en voyant comment les Pays-Bas s’y sont pris face à l’Espagne en Afrique du Sud. Le football lui a tout donné, raconte la légende. Happel n’a pas eu une enfance heureuse, élevé par sa grand-mère (qui possédait une épicerie près du stade du Prater qui porte dé-sormais son nom) après le divorce de ses parents. Il adorait les vedettes du fameux Wunderteam autrichien des années ’30. Comme joueur, il débuta en D1 à 16 ans. Happel est un des plus grands entraîneurs de tous les temps. « 

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

propos recueillis par pierre bilic

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