HANNI, LE TRANSFERT QUI CACHE LA FORÊT MAUVE

A Saint-Trond, Anderlecht pouvait encore (éventuellement) avancer l’excuse du terrain synthétique pour expliquer la supériorité technique d’un adversaire qui ne devrait normalement pas être capable de rivaliser. A Eupen, le week-end passé, il n’y avait plus cette excuse. Eupen a été meilleur, point à la ligne. Anormal. Et ça tracasse.

Evidemment, c’est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions, mais je vois que, jusqu’à présent, Anderlecht ne sort pas du tout renforcé de son mercato. Steven Defour et Dennis Praet s’en vont, ce n’est pas la faute de René Weiler. Par contre, quand Stefano Okaka et Sebastian De Maio sont poussés vers la sortie, c’est pour son matricule, ce sont des décisions qu’il a lui-même provoquées.

Les noms, même les grands noms, il s’en tape. La réputation et le passé de chacun, ça ne l’intéresse pas. Quelque part, c’est bien, ça met tout le monde sur le même pied, tout le monde peut recevoir sa chance. Mais quand ton équipe ne tourne pas, comme c’est le cas depuis le début du championnat, ça peut te revenir au visage. Un boomerang. Et ça risque de revenir très vite à la tête du coach.

Sofiane Hanni fait le boulot. Lui, il n’a pas eu besoin de dix matches pour qu’on puisse le considérer comme un très probable transfert réussi. Concernant tous les autres, je reste sceptique. On a vu ce qu’a donné l’expérience De Maio, ça a été très bref… Maintenant, il faut encore que des gars comme Alexandru Chipciu, Diego Capel et Lukzasz Teodorczyk prouvent qu’ils ont assez de qualités pour rehausser le niveau de l’équipe.

On dit que le Polonais est plus fort qu’Okaka ? On verra. Quand je regarde jouer ces trois-là, je ne me dis pas, en tout cas, qu’il y en a au moins un qui rapportera une grosse somme à Anderlecht dans un ou deux ans…Il reste quelques jours à Herman Van Holsbeeck pour corriger le tir, et pour Weiler aussi, ça doit maintenant aller vite. Il doit faire tourner une nouvelle équipe, instaurer une nouvelle philosophie, et là encore, il a intérêt à obtenir des résultats sans tarder.

Il doit aussi clarifier les choses dans l’entrejeu et trouver un patron parce que dans le domaine du leadership, c’est clair que Defour va manquer. Youri Tielemans ? Oui, il est bon comme footballeur. Mais comme boss, c’est encore autre chose. Dans le match de dimanche, c’est la fraîcheur des joueurs d’Eupen qui m’a bien plu. Ça sait jouer au football. Leur victoire contre Westerlo les avait boostés et ils ont entamé ce match sans complexe.

They are Anderlecht ? Et alors ? … J’attendais de voir Eupen contre une équipe du top, ce premier examen est une belle réussite. Il y a toujours une grosse mentalité, mais aussi des qualités techniques. J’en ai déjà vu plus que lors de la première et brève expérience de ce club en D1. C’est un mix de nationalités mais ça ne se voit pas. Ça communique, ça sait s’entendre. A la place d’équipes comme Waasland Beveren, Westerlo ou Saint-Trond, je me ferais du souci parce que cet Eupen ne devrait pas être un oiseau pour le chat – ce qu’on pensait pourtant pendant l’été.

Anderlecht aurait pu se détacher à 1-3 mais Eupen aurait aussi pu faire 2-1. Au bout du compte, le point n’est pas volé. Anderlecht a assuré sa qualification pour les poules de l’Europa League en se baladant à Prague, mais il y a des retours sur terre qui peuvent être rapides. Et inquiétants.

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE

René Weiler se moque des noms, c’est bien. Mais ça peut vite lui revenir comme un boomerang si les résultats ne suivent pas.

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