Hamilton n’a jamais été aussi bon

On a demandé à Niki Lauda, conseiller de Mercedes, quel était à ses yeux l’événement le plus remarquable de la saison de F1. Le triple champion du monde n’a pas dû réfléchir. Il a constaté avec satisfaction que la concurrence régnant entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg avait permis de retirer le maximum de l’auto. Ce développement se traduit en chiffres : 16 victoires en 19 courses. Et Lauda d’ajouter que l’arrivée d’Hamilton chez Mercedes avait enfin donné des ailes à Rosberg et l’avait obligé à donner le meilleur de lui-même.

Si, malgré 11 pole-positions, l’Allemand n’est pas champion du monde, il est le seul coupable. Il ne semblait pas avoir conçu de véritable plan pour obtenir ce couronnement ultime. Hamilton n’a pas été plus rapide mais il a été plus agressif. Il a mieux dépassé ses concurrents et surtout, il a retiré de l’énergie positive du fameux incident ayant émaillé le GP de Belgique, fin août, quand Rosberg l’a éliminé de la course en négociant mal un dépassement. Ce crash léger a eu de lourdes conséquences. Lewis Hamilton a alors carburé à la rage, comme il l’a reconnu sur la BBC. Il comptait alors 29 points de retard sur Rosberg. Avant la finale d’Abu Dhabi, il avait 17 points d’avance.

Cette année, le titre s’est joué sur des détails. Nico Rosberg est le roi de la technique, bien plus que le Britannique. Il adore analyser les courses en compagnie des ingénieurs. Il n’est pas près d’oublier qu’au GP des Etats-Unis, il a appuyé sur le mauvais bouton, diminuant ainsi la puissance de son bolide. Hamilton a mis le moment à profit pour le dépasser, battant Nico Rosberg sur son terrain. Le Britannique affirme n’avoir jamais été aussi bon. Cette saison, il a roulé avec une passion qu’il espère partager avec le public. Il est en tout cas devenu le pilote le plus populaire du circuit, une sorte de pilote hollywoodien, une star du rock sur quatre roues qui fait parler d’elle à cause de sa turbulente romance avec la chanteuse américaine Nicole Scherzinger.

Lewis Hamilton ne cesse de repousser ses limites. Il était déjà ainsi fait à dix ans, quand il est devenu le plus jeune champion britannique de karting. Son père, issu de Trinité et Tobago, combinait alors plusieurs boulots pour financer le coûteux hobby de son gamin. Ses succès en karting lui ont valu un contrat chez McLaren à treize ans et son passage chez Mercedes l’a propulsé au plus haut niveau.

Lewis Hamilton veut étaler cette domination en 2015 aussi. Nico Rosberg sera son principal rival, bien plus que Sebastian Vettel, dont le passage très médiatisé chez Ferrari ne constitue pas une garantie immédiate de succès. D’après les observateurs, l’écurie transalpine n’aura pas de véhicule compétitif en 2015. Même si elle a engagé pas moins de 60 techniciens pour améliorer l’auto.

PAR JACQUES SYS

Lewis Hamilton carbure à la rage.

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