Hambourg SV

Des confins de Biélorussie, notre voyage nous mène vers une ville bien singulière. Deuxième plus grande cité allemande derrière Berlin, Hambourg cultive sa singularité. Son nom évoque un port bouillonnant qui, depuis la création de la Ligue hanséatique, sert de plaque tournante à l’économie allemande, au point que lors de la dernière guerre, il fut le théâtre d’un des bombardements les plus sanglants du conflit (40.000 morts).

Cette ville d’eau, de culture et de plaisirs aime se savoir à part et le faire valoir. Les plaques minéralogiques (HH) ne rappellent-elles pas l’indépendance acquise dans la Ligue Hanséatique ? Certains Allemands affirment même que cette ville traversée par l’Elbe est la plus moderne et innovante d’Allemagne.

Ses clubs de foot sont à l’image de cette singularité. Le FC Sankt Pauli a toujours mis en avant son côté rebelle et particulier. Quant au grand club de la ville, le HSV, il entonne un chant à la gloire de la cité portuaire à chaque match.  » Hambourg, tu es ma perle, ma cité merveilleuse. Tu es ma maison, tu es ma vie.  » Même si ce n’est plus vraiment le cas, le HSV se considère encore comme le grand qu’il fut dans les années 80. Et il n’a pas vraiment tort, lui qui demeure le seul club de Bundesliga à ne pas avoir connu la descente !

Oui mais voilà, à force de regarder dans le rétroviseur, le HSV a failli tout perdre en mai dernier. 16e de Bundesliga, en lutte toute la saison dans cette Abstiegskampf, le glorieux ancêtre avait dû passer par un barrage face à Greuther Furth pour rester dans l’élite allemande.

Et pourtant, malgré plus de vingt ans sans titre (le dernier est une Coupe d’Allemagne glanée en 1987) et une décennie compliquée, le HSV fait toujours partie du top-20 européen des clubs au plus gros chiffre d’affaires. En 2012-2013, le HSV a généré 134,5 millions de recettes.

A croire que le passé comme fonds de commerce, ça fonctionne ! Car tout le monde a encore en mémoire la fin des seventies et le début des eighties lorsque Günter Netzer instaura pour la première fois en Allemagne un management moderne, conduisant le club à trois titres de champion, une finale perdue de Coupe des Champions en 1980 et une consécration dans la même compétition en 1983. C’était l’époque d’Ernst Happel, arrivé en 1981 et qui resta sur les bords de l’Elbe six ans, devenant l’entraîneur le plus titré de l’histoire du HSV. Mais aussi celle de Kevin Keegan, Ballon d’Or en 1978 et 1979.

Mais le HSV, ce dinosaure aux multiples vies, ne se limite pas à cette période dorée. Avant cela, son histoire fut illuminée par Uwe Seeler, joueur de l’année en 1960, 1964 et 1970, qui fit toute sa carrière au HSV et refusa un pont d’or de l’Inter de Milan en 1961.

par stéphane vande velde

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