Hall of Fame

C’est officiel, l’Allemand fait partie des plus grands joueurs de l’histoire.

La carrière de Becker vient de lui valoir d’être introduit au célèbre Hall of Fame du tennis mondial où il côtoie désormais les plus grands noms de sa discipline. Et pourtant, rien n’était vraiment planifié.

Becker :  » Ma première victoire à Wimbledon en 1985 a été une énorme surprise, aussi bien pour moi que pour le public en général. J’étais même sous le choc et ça a duré jusqu’à l’année suivante, lorsque je me suis à nouveau imposé au All England Club. A partir de cet instant, j’ai su que j’allais durer dans ce sport et que j’étais un bon joueur de tennis. 1986 a été crucial parce je me suis prouvé que l’année précédente n’était pas un accident « .

Vous aviez en vous cette grandeur qui vous a permis de côtoyer pendant si longtemps les sommets ?

Boris Becker : Probablement oui, parce que le tennis repose beaucoup sur votre caractère et sur la manière dont vous gérez le stress. Cela n’a rien à voir avec le coup droit, le revers ou le service. McEnroe, Borg mais aussi Connors étaient des gars vraiment à part, chacun avec leur propre personnalité. Mais ils avaient une chose en commun : ils n’avaient pas peur de gagner ! Et cela ne s’acquiert pas. C’est inné.

Que faites-vous en ce moment ? Qu’est-ce qui vous motive encore depuis que vous avez raccroché ?

Le tennis fait toujours partie de ma vie. Je participe au Senior Tour et j’organise un tournoi de charité. Ma société représente et gère actuellement le tournoi masculin de Hambourg qui fait partie des Super 9 pour les deux prochaines années. Le mois de mai est fort chargé.

Que vous apporte le Senior Tour ?

Il me permet de rester en forme et de côtoyer des gens avec qui j’ai passé 15 années de ma vie. Ce sont tous des amis à présent et je regrette que nous ne nous voyions pas en dehors des tournois.

Les relations sont-elles meilleures aujourd’hui ?

Et comment ! Imaginez Becker et McEnroe ensemble il y a dix ans ! Maintenant, nous sommes presque devenus les meilleurs amis du monde ( Il rit).

Oui, celui de n’avoir jamais réussi à gagner un tournoi important sur terre battue. J’ai eu des balles de match à Monte-Carlo, j’ai plusieurs fois atteint les demi-finales à Roland Garros mais je n’ai jamais soulevé aucun trophée. Ayant grandi sur terre battue, c’est un peu contradictoire.

Qui sont les futurs grands ?

Au-delà des coups en eux-mêmes, il y a l’attitude, le charisme, la personnalité. Plusieurs joueurs actuels, parmi lesquels par exemple Andy Roddick, possèdent ces ingrédients. De là à dire qu’ils arriveront à faire en sorte que la mayonnaise prenne, c’est une autre histoire.

Pourquoi des joueurs non-Américains tels que Lleyton Hewitt ou Gustavo Kuerten, athlétiques et charismatiques, n’arrivent-ils pas à être célèbres ?

Je crois que Lleyton est une énorme star, surtout en Australie, mais aussi dans le monde du sport en général. Le gars n’a que 21 ou 22 ans. Je pense également que Gustavo est une star dans toute l’Amérique du Sud. En ce qui me concerne, je sais que Wimbledon était un endroit particulier pour m’imposer. Je venais d’Allemagne, j’étais le plus jeune et j’avais une façon particulière de jouer. Tout cela a joué en ma faveur, je ne sais pas…

Fin des problèmes privés

Vos problèmes fiscaux et familiaux appartiennent-ils désormais au passé ?

Oui et je me sens beaucoup mieux aujourd’hui que tout cela est derrière moi. Je peux me concentrer sur les bonnes choses de la vie.

Vous étiez surtout connu pour votre service. Comment avez-vous réussi à développer une telle arme ?

Cela avait à voir avec mon entraîneur, un certain Ion Tiriac. Il a été le premier à voir le talent que j’avais en moi. Ce que je faisais différemment par rapport aux autres était que je me penchais lentement. Je parvenais à produire la puissance grâce davantage à mes jambes que mes bras. Nous avons insisté sur ce détail très tôt. C’est pourquoi j’ai toujours eu ces bonnes grosses jambes ( Il rit).

Quelle était votre autre grande force ?

Mon attitude sur le terrain. Pour rien au monde je n’aurais abandonné un point à n’importe qui. Cette force de caractère était aussi puissante que mon service.

Du temps de votre splendeur, une rivalité s’est installée avec Michael Stich pour savoir quel était le meilleur joueur allemand. Comment vous vous entendez-vous aujourd’hui ?

Beaucoup mieux. Nous avons d’ailleurs disputé deux matches exhibitions en Allemagne. Les deux fois, le stade était bondé. Nous avons d’ailleurs l’intention de répéter ces expériences.

Parmi tous les matches que vous avez joués, y en a-t-il un qui sort du lot ?

Un match de Coupe Davis contre McEnroe à Hartford. C’était en 1987. Le match devait envoyer l’Allemagne ou les Etats-Unis en deuxième division. C’est sans doute le match le plus long, et le plus chargé d’émotions que j’ai jamais disputé.

Quel a été votre plus grand rival, celui qui vous posait le plus de problèmes sur le court ?

Quand je suis arrivé au milieu des années 80, Lendl était au sommet de son art. Pendant deux années, il fut mon plus grand rival. Il était le n°1 et moi le n°2. A la fin des années 80, Edberg est apparu et il fut mon plus grand concurrent jusqu’à la fin de ma carrière. Nous avons disputé trois finales consécutives à Wimbledon ainsi que beaucoup d’autres finales de grands tournois. Nous gagnions à tour de rôle…

 » Le tennis repose sur la manière dont vous gérez le stress. Cela n’a rien à voir avec le coup droit, le revers ou le service « 

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