Grégoire

Impossible qu’Anderlecht ne regrette pas ce gaucher de 27 ans… Car Christophe, devenu le capitaine de la Gantoise, a transité à Bruxelles six mois début 2005

Le jeu de tête

Pour un joueur qui ne possède pas un physique de déménageur, il maîtrise très bien le jeu aérien. D’ailleurs, s’il était moins utilisé pour donner les coups de pied arrêtés sur les flancs, il se montrerait encore plus prolifique à la finition. Sa taille de 1m86 est un atout dans les airs mais son manque de gabarit ( 74 k) est par contre un désavantage. Son timing et sa détente sont nettement au-dessus de la moyenne et lui permettent de rivaliser avec les meilleurs.

Le mental

Il est devenu un des leaders naturels de son équipe par son jeu, mais au niveau mental, ce n’est certainement pas un leader. On ne risque pas de le voir haranguer ses coéquipiers. Son renoncement rapide à Anderlecht vu qu’il n’y perçait pas et son départ vers Gand démontrent probablement un mental quelque peu déficient. Avec ses qualités, il aurait peut-être dû se montrer plus patient chez les Mauves et redoubler d’ardeur car sa chance serait assurément venue.

La marge de progression

S’il confirme tout au long de la saison l’efficacité qu’il a démontrée dans les premiers matches de cette saison, il pourra envisager un transfert vers un championnat plus huppé. Dommage son échec à Anderlecht, car s’il s’y était imposé cela l’aurait propulsé en équipe nationale.

L’expérience

A 27 ans, on peut dire que Christophe est dans la plénitude de l’âge et de ses moyens. Avec environ 150 matches de D1 au compteur, on ne peut pas dire que le Liégeois regorge d’expérience mais il est maintenant arrivé à pleine maturité. Paradoxalement, son échec dans la capitale lui a peut-être fait du bien car il était revanchard lors de son arrivée à Gand et son rendement y fut directement excellent.

La position sur le terrain

Sa place de prédilection est le flanc gauche de l’entrejeu et pour bien faire, dans un système avec deux attaquants dotés d’un bon jeu de tête pour profiter des centres de l’ancien Mouscronnois. Il a étoffé son jeu en rentrant plus souvent dans le jeu. Parfois, il change carrément de flanc ce qui le rend dangereux quand il peut armer une frappe, même à distance. Du côté droit, ses centres deviennent alors rentrants et il suffit de les effleurer pour conclure.

Le travail défensif

C’est un domaine où il a beaucoup progressé et c’est pour cette raison qu’il joue régulièrement 90 minutes. Son repositionnement est devenu très bon et il ne rechigne pas dans les tâches défensives. Toutefois, il n’aura jamais les aptitudes d’un vrai défenseur et d’ailleurs on ne lui demande pas. Son travail en perte de balle est plus un rôle de recul frein et de fermeture du flanc devant son défenseur latéral. Ce bon placement lui permet d’être directement disponible en cas de récupération du ballon par un coéquipier.

La qualité des centres

Il a l’art de délivrer de véritables caviars pour ses partenaires et on le retrouve dans le top des donneurs d’assists. Il maîtrise à la perfection les centres enroulés de l’intérieur du pied gauche et il parvient à mettre énormément de force dans ses ballons. La tâche de ses attaquants est facilitée puisqu’ils n’ont plus qu’à couper les trajectoires pour marquer comme à la parade. La précision de ses centres rend l’intervention du gardien adverse extrêmement difficile.

L’élégance

On pourrait le comparer au niveau du style de jeu à Benoît Thans, à sa meilleure époque. Il recherche toujours le beau geste, même s’il a gagné en efficacité. Il reste un joueur dont on apprécie la pureté des mouvements et sa manière de courir est d’une élégance rare. A ce titre, il a besoin derrière lui d’un arrière gauche très discipliné. Cela reste de toute façon un véritable plaisir pour les yeux de disséquer individuellement son jeu pendant 90 minutes.

Le pied gauche

C’est bien évidemment son arme numéro 1. Il a une telle maîtrise de son pied gauche que, comme pas mal de gauchers, il contourne volontiers son pied droit pour son maître-atout. Contrôles, dribbles, centres, toute la panoplie du parfait gaucher y passe. Il est efficace aussi bien en mouvement que sur phases arrêtées et dans l’axe que sur le côté, même si c’est le flanc gauche qui reste sa position de prédilection.

par étienne delangre

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