Grand… par le TALENT

Après Monte-Carlo, il était 33e mondial : son meilleur classement.

Quoi qu’il advienne du reste de la saison, Olivier Rochus se souviendra à jamais de 2005. Il a profité des 6 premiers mois pour s’emparer de la place de numéro 1 belge au classement mondial. Mais de son propre aveu, cet honneur ne l’intéresse guère. On peut le comprendre. Le souvenir marquant de sa sixième année sur le circuit pro restera son meilleur classement obtenu à ce jour : une 33e place atteinte en avril, juste après Monte-Carlo.

Quand il commença à jouer au tennis à 6 ans sur la terrasse familiale avec son frère aîné Christophe, il ne se doutait pas qu’un jour, il incarnerait la locomotive du tennis masculin belge. Né le 18 janvier 1981 à Liège, il sera très vite repéré par la fédération. Dès l’âge de 12 ans, il entrera au centre AFT de Mons où il combinera tennis de haut niveau et études secondaires. Suivi dès son arrivée au sein de l’élite francophone (où il côtoiera notamment Justine Henin) par Thierry Van Cleemput, Olivier se fera petit à petit un nom sur le circuit Junior. A 14 ans, il remportera notamment l’Orange Bowl, l’officieux championnat du monde des jeunes.

De sa jeunesse, il garde en mémoire les remarques continuelles des journalistes, des entraîneurs voire même de ses connaissances au sujet de sa petite taille (1m65). Combien de fois n’a-t-il pas entendu qu’il avait beau être superbement doué, il était trop petit pour arriver à faire une brillante carrière ?

 » J’aimerais avoir 20 cm de plus…  »

Le guide des médias de l’ATP mentionne le détail suivant : quand il était enfant, Olivier avait pour ambition… d’être grand !  » Ma petite taille m’oblige à courir deux fois plus que mes adversaires « , répète-t-il encore aujourd’hui.  » Evidemment, j’aimerais avoir 20 centimètres de plus et du coup un service qui me permettrait de gagner les points plus facilement, mais ce ne sera jamais le cas. Je fais avec. Aujourd’hui, je me concentre davantage sur les qualités inhérentes à ma taille. Parce que je suis petit, je peux prendre la balle très tôt après le rebond et m’appuyer sur une plus grande mobilité « .

Quand il s’associe à Julien Hoferlin en septembre 2003, Rochus est classé 48e à l’ATP. Une périostite aux deux tibias viendra très vite empêcher le nouveau couple de progresser. Olivier achèvera la première saison à la 66e place. Une fois débarrassé de ses tracas physiques, il se remettra lentement mais sûrement en marche.

Elément fondamental chez lui, la confiance agit comme un moteur. Hoferlin l’aide à prendre conscience de ses qualités. Petit à petit, une structure se bâtit autour de sa personne, qui comprend entre autres un préparateur physique, un conseiller sur le plan du mental et un diététicien chargé de solutionner les crampes dues au stress dont il est inévitablement victime lors des matchs en 5 sets. Le travail, s’il est accompli dans la bonne humeur contagieuse du coach, devient également plus professionnel.

Il est difficile de déterminer quelle a été la victoire qui a servi de déclic dans sa carrière. Mais celle face à Marat Safin au deuxième tour à Wimbledon en 2002 est l’une des plus importantes. Une autre date importante est sa première victoire chez les pros. L’événement se produisit à Palerme en 2000. Sur la route du succès, Olivier avait battu Christophe Rochus en demi-finale avant de défaire le vétéran italien Diego Nargiso en finale. Un Belge n’avait plus remporté un tournoi de l’ATP Tour depuis Filip Dewulf en 1995.

A quand un deuxième titre ?

L’évocation de son frère aîné rappelle qu’Olivier doit beaucoup à son frangin qui lui servit de modèle pendant de nombreuses années. Dotés de caractères différents (Christophe a l’âme d’un solitaire tandis qu’Olivier est plus ouvert), les deux frères n’ont cessé de se tirer l’un l’autre vers le haut. Ce n’est pas un hasard si Christophe réussit cette année la plus belle saison de sa carrière, connaissant lui aussi le meilleur classement de sa vie.

Un deuxième titre serait le bienvenu dans le palmarès d’Olivier. Finaliste à deux reprises à Copenhague (en 2002 et 2003), il se hissa également au stade ultime du tournoi d’Auckland en janvier 2005 mais le Chilien Fernando Gonzalez l’empêcha de mener son entreprise à bien. Cette belle performance faisait suite à la demi-finale atteinte une semaine plus tôt à Adélaïde, avant d’être elle-même suivie du huitième de finale atteint à l’Open d’Australie (une performance déjà réussie à Wimbledon 2003 et à l’US Open 2004).

La semaine dernière, à Wimbledon, Olivier Rochus tomba face à Max Mirnyi après avoir écarté l’Américain Goldstein. On connaît l’efficacité de Mirnyi sur gazon : elle lui fut fatale.

Florient Etienne

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