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Grand écart entre le Japon et le Limbourg

Deux ans après le chamboulement du Stayen par les Japonais de DMM.com, Saint-Trond connaît plusieurs troubles de croissance.

Vendredi, il y aura exactement deux ans que le STVV a été repris par DMM.com. Durant ce laps de temps, le club s’est mué en membre du deuxième peloton qui tente de disputer les PO1. Les Japonais ont établi un plan, à partir d’un constat : pour beaucoup de footballeurs, la Belgique est un pays de transit. D’emblée, le projet japonais a été clair : former des jeunes et générer une plus-value sur les transferts.

Après deux ans, on peut dire que le projet total de DMM.com connaît des maladies d’enfance. Le Japon vient à peine de s’ouvrir au monde extérieur. Depuis cet été, il y a même un accord de libre échange entre le Japon et l’Union Européenne. Les Japonais sont manifestement en train d’opérer une reconnaissance du monde mais Saint-Trond a pu constater que le gouffre culturel reste considérable.

Les jeunes travailleurs japonais ont un profond sens du devoir et font preuve d’un grand respect pour leurs compatriotes plus âgés. Le processus décisionnel est très lent selon les normes européennes ou belges. Alors que les Belges tranchent rapidement, les Japonais prennent le temps de tout analyser et étudier avant de prendre une décision.

En novembre 2018, le président David Meekers a assisté à une réunion de douze personnes à Osaka. Tout s’était déroulé à la perfection, dans une excellente ambiance, on avait posé des questions avec beaucoup de politesse mais quant à savoir si cette réunion allait aboutir à quelque chose… Le CEO Takayuki Tateishi avait reconnu qu’il ne le savait pas…

Cette différence de vision est encore apparue la semaine passée quand la presse a spéculé sur l’avenir de Marc Brys. Les articles sur la précarité de sa situation ont fait l’effet d’une vraie bombe auprès des Japonais. Ils ont eu le sentiment que quelqu’un essayait de déstabiliser le club.

Les propriétaires sont très sensibles aux critiques et les prennent personnellement. Les employés qui expriment des remarques trop critiques à l’extérieur ou même en interne sont personae non gratae. Le STVV a publié un communiqué démentant fermement les spéculations de la presse.

 » Le club est surpris par les comptes rendus de divers médias sur la position de Marc Brys. Jamais il n’y a eu de problèmes entre le club et le staff. Club, entraîneur et joueurs sont unis par un respect réciproque. Le club a foi en son staff technique et en tous ses joueurs. Nous sommes convaincus que l’équipe est même plus forte que la saison passée.  »

Fin septembre, dans une interview accordée à Sport/Foot Magazine, Meekers a dû reconnaître qu’il régnait une tension saine entre Brys et les décideurs. Brys est docile. Il a collaboré avec le club sur les dossiers des transferts de Yohan Boli (finalement resté), Takehiro Tomiyasu et Roman Bezus mais il a quand même jugé bon d’exprimer son mécontentement pendant la préparation, quand l’acquisition de nouveaux joueurs a tardé.

Brys a dû se contenter de onze jeunes et de dix joueurs dont la plupart n’étaient pas titulaires la campagne précédente pour son stage à Horst, aux Pays-Bas. Il ne restait donc pas grand-chose de l’équipe qui avait loupé de justesse les PO1 en mars. En fin de mercato, Brys a fini par obtenir les renforts désirés mais il n’a pu faire appel à eux qu’à partir de la septième journée.

Le duo Andre Pinto-Takayuki Tateishi avait fini son travail mais celui de Brys commençait à peine. Il a dû préparer physiquement les nouveaux à notre championnat et ils ont aussi eu besoin de temps pour assimiler les consignes tactiques. Le sept sur neuf obtenu par les Limbourgeois contre Gand, Malines et Ostende démontre que le STVV progresse et justifie les choix sportifs de Brys mais le processus décisionnel a été beaucoup trop lent.

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