GORDAN VIDOVIC

Le vieux pirate s’est définitivement retiré. Gordan Vidovic (36 ans) était arrivé au Canonnier en 1995. Il avait déjà pas mal bourlingué. La guerre civile qui endeuilla son pays natal le précipita sur les chemins de l’exil en même temps que ses deux amis et équipiers de Zeljeznicar Sarajevo : Suvad Katana et Mario Stanic. Après un crochet en Suisse, à St-Gall, Gordan se retrouva à Tirlemont, à Capellen puis à Mouscron et parmi les Diables Rouges.

Avez-vous été ému par les marques de sympathie de l’Excelsior, vendredi, avant le coup d’envoi du match contre Anderlecht ?

Gordan Vidovic : Tout à fait, cela prouve que j’ai laissé une trace dans ce club qui a tellement signifié pour moi et, finalement, pour ma famille. Partir, mettre un terme à ma carrière, songer à autre chose car il me devenait impossible de continuer, c’est pas évident. Mon corps a décidé au début de cette saison. Inutile de prendre des risques insensés pour l’avenir. Il y a encore une vie après le football. Près de neuf ans à Mouscron, la montée en D1, mon passage de l’attaque à la défense, l’Europe, l’équipe nationale : tout cela est repassé devant mes yeux pendant cette cérémonie d’hommage du président Jean-Pierre Detremmerie, du coach, Georges Leekens, de mes désormais anciens équipiers, du public. Je n’oublierai jamais tout cela.

Georges Leekens était là lors de votre arrivée au Canonnier, il l’était aussi pour vos adieux : que retiendrez-vous de lui ?

Si quelqu’un a joué un grand rôle dans ma carrière, c’est lui. Il m’a permis de négocier des virages très importants. Il m’a bonifié, m’a permis de prendre confiance en moi. Mais je ne suis pas le seul, loin de là. Il suffit de regarder ce qui se passe aujourd’hui à Mouscron. C’est maintenant à mon tour de lui renvoyer l’ascenseur.

En devenant le scout international de l’Excelsior ?

Les choses n’ont pas encore été réglées dans les détails. Je dois voir prochainement Georges Leekens et Jean-Pierre Detremmerie à ce propos. J’ai déjà effectué des missions de scouting en Bosnie-Herzégovine pour l’Excel. Je suis à Sarajevo en ce moment pour les mêmes raisons. Il y a du talent, financièrement abordable, en ex-Yougoslavie, en Afrique, en Scandinavie mais aussi en Belgique, c’est évident, si on ouvre bien l’£il. Je préfère travailler de la sorte que d’être un agent de joueurs : cela colle mieux à ma personnalité.

(P. Bilic)

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