GO REDS, GO !

Après six mois à Beveren et 18 à Metallurg Donetsk, le défenseur ivoirien avait débarqué à Anvers il y a un an où il se sent comme chez lui.

I gor Lolo (24 ans) n’oubliera pas de si tôt ce début de saison. Une semaine après avoir été le héros de son équipe en inscrivant deux buts quasi identiques contre Mons, l’arrière droit s’effondra lors du match contre Saint-Trond. Aujourd’hui encore, il est bien incapable de raconter ce qui s’est produit exactement :  » Je ne savais plus si j’étais sur le terrain ou non. J’avais complètement perdu la mémoire. On a pratiqué un examen complet mais les tests n’ont rien décelé. Ce malaise était sans doute la résultante d’un coup sur la tête contre Mons et d’une accumulation de fatigue. Un concours de circonstances « …

Rien de grave mais une belle frousse tout de même :  » Le football comporte des risques et je n’étais pas rassuré. J’ai eu peur pour la suite de ma carrière et j’ai donc demandé que l’on procède à des examens complets « .

Après une semaine de repos total, Lolo put reprendre les entraînements et il tourne à nouveau à plein régime et a retrouvé sa place au Germinal Beerschot, un club où il se sent comme chez lui. A plusieurs reprises, au cours de l’entretien, il fait référence à l’esprit de groupe qui y règne :  » Je me sens très bien ici, un peu comme dans une famille. Et le plus important, pour un joueur, c’est d’être bien dans sa tête. C’est le cas ici. Nous formons un groupe homogène dans lequel tout le monde s’entend bien. Les différentes nationalités ne posent aucun problème, le langage du football est universel et, sur le terrain, nous nous comprenons parfaitement « .

L’ambition dont le club fait preuve plaît également beaucoup à Lolo. Au Germinal Beerschot, on n’en fait pas mystère : à court terme, le club doit être capable de terminer dans le Top 5. Un rêve que Lolo veut concrétiser :  » J’aimerais disputer la Coupe UEFA et devenir un des piliers de l’équipe. Et pourquoi ne pourrions-nous pas remporter une nouvelle Coupe de Belgique ? Je rêve d’un transfert, c’est ma priorité. Des amis à moi disputent la Ligue des Champions et je serais très heureux de pouvoir les imiter « . De préférence avec un club anglais. Depuis des années, il adore Liverpool et Jamie Carragher est son modèle :  » Je regarde tous les matches des Reds à la télévision pour apprendre, surtout. J’essaye de me mettre à la place des joueurs. Dans ma tête, je suis sur le terrain et j’essaye de trouver des solutions « .

Fan de l’Ukraine

Si l’Ivoirien a quitté l’Ukraine, c’est donc uniquement parce que ce pays n’exerce aucun attrait sur le plan international. Même si, selon lui, le cham-pionnat ukrainien est très compétitif et que certains de ses clubs pourraient faire des dégâts sur la scène européenne. Il n’a pas non plus été frappé par le racisme ou la pauvreté :  » J’aimais y jouer. On peut comparer le football ukrainien au football anglais. Les arbi-tres sifflent moins vite et distribuent moins de cartes. Lorsque je suis revenu ici, j’ai dû me réadapter « . Et ce ne fut pas facile. Au cours de ses premiers matches la saison passée, il fut exclu à deux reprises. Ce qui lui a valu une réputation de joueur méchant.  » Le football que l’on joue ici est très différent de celui que l’on pratique en Ukraine… Heureusement, j’ai pu compter sur l’aide des entraîneurs, des gens du club et même des autres joueurs pour retrouver mon niveau. J’ai continué à travailler et je me suis réadapté. Aujourd’hui, je récolte les fruits de ce labeur. Un défenseur doit être suffisamment puissant. Pas pour faire mal, mais pour montrer qu’il est là. C’est une forme d’agressivité, dans le bon sens du terme. Petit à petit, j’ai commencé à mieux jouer en Belgique mais je continue à apprendre chaque jour et à travailler car ma marge de progression est encore importante. Je sais que cela va porter ses fruits « .

Lolo se souvient avec bonheur de Donetsk où il veut même terminer sa carrière. Et c’est avec autant d’amour dans la voix qu’il parle de son club précédent : Beveren. Il y était arrivé en août 2003 et l’avait quitté six mois plus tard pour l’Ukraine, où ses bonnes prestations n’étaient pas passées inaperçues. Le club du Freethiel garde une place spéciale dans son c£ur.  » Je suis tous ses résultats. J’y ai encore beaucoup d’amis que je vois souvent « .

Rien sans Guillou

Depuis son départ, pourtant, pas mal de choses ont changé à Beveren. Jean-Marc Guillou a été prié de s’en aller et le club veut retrouver ses racines flamandes :  » Guillou a amené de bons joueurs à Beveren. Au point que plusieurs d’entre eux jouent aujourd’hui dans de grands clubs. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé car Guillou n’a jamais voulu en parler en détail mais sa mise à l’écart m’a touché. Il nous a formés pendant sept ans. Quand on collabore avec quelqu’un pendant aussi longtemps, on se sent terriblement proches. Guillou nous a toujours conseillé de travailler pour progresser. Il ne peut pas nous suivre partout mais il nous envoie des messages et téléphone régulièrement. C’est un père pour moi. En 1992, je suis entré à son académie où j’ai commencé comme médian et j’ai effectué mes débuts en championnat de Côte d’Ivoire en 1999. J’ai été cham-pion et j’ai remporté la Coupe. J’ai également disputé la Ligue des Champions d’Afrique et plusieurs tournois en Europe. Je n’ai donc pas été complètement dépaysé lorsque je suis arrivé ici en 2003. C’était juste un rêve qui se réalisait « .

Son avenir se situe-t-il en Belgique ?  » J’aime bien votre pays. Anvers et Bruxelles sont des villes extraordinaires. J’aime aussi la mentalité : les gens ne sont pas égoïstes et ils vous disent ce qu’ils pensent. C’est quelque chose que j’apprécie « .

LEEN MALLEZIE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire