Gladiator

Encore inconnu en début de saison, le puissant numéro 6 carolo s’est érigé en valeur sûre de la défense de Felice Mazzu. Rencontre.

Si, à l’heure actuelle, Divock Origi est le seul Belge à faire les beaux jours de Lille en Ligue 1, le puissant Carolo Sébastien Dewaest (1m88, 88 kg) était, lui aussi, prédestiné à porter les couleurs des Nordistes. C’est au FC Nieppe, petit club français où son père était coach de l’équipe première, qu’il use ses premiers crampons. Repéré à l’occasion du tournoi international organisé chaque année par le club, il n’a que huit ans lorsqu’il signe son affiliation au LOSC.

 » C’était facile, à 20 minutes de chez moi. J’ai eu la chance d’y faire toute ma formation. Je suis de la génération quatre-vingt-onze (sic) comme Eden Hazard ou Gianni Bruno avec qui j’ai joué « . Mais, contrairement à eux, Dewaest n’entre pas dans les plans du club lillois. Trop peu utilisé à son goût en équipe réserve, il met fin à l’aventure chez les Dogues à 19 ans.

 » On en a beaucoup discuté avec mon père et mon agent, Philippe Coosemans, le père de Colin, le gardien de Waasland-Beveren, et j’ai décidé de rompre mon contrat pour signer à Roulers, en D2, où on me garantissait du temps de jeu. Je me suis dit que si j’avais suffisamment de qualités, un club de D1 finirait par me remarquer.  »

Booba et le maillot de Ruytinx

De fait, après deux ans et demi passés dans l’antichambre, plusieurs cercles de D1 sont sur la balle pour attirer ce fan avoué du rappeur Booba :  » On a analysé les projets sportifs présentés et j’ai opté pour Charleroi. C’est là que j’avais le plus chance de jouer « . Pourtant, ses débuts dans le Hainaut ne sont pas idylliques : lors des cinq premières rencontres de championnat, Dewaest alterne entre la tribune et le banc sans jamais monter au jeu.

 » C’était une période assez difficile mais je ne suis pas du genre à lâcher. J’ai discuté avec Felice Mazzu et j’ai travaillé encore plus à l’entraînement et ça a fini par payer « . Entré au jeu lors de la sixième journée face à Genk suite à la blessure de Steeven Willems, il n’a, depuis lors, plus raté la moindre minute de jeu avec les Zèbres et ses performances font l’unanimité tant dans le staff que chez les supporters !

Mieux encore, il trouve rapidement le chemin des filets contre le Cercle (2-0) puis au Standard (2-2) :  » Un premier but en D1, ça ne s’oublie pas. Ça m’a permis de me sentir encore plus en confiance et d’oser plus mais j’étais quand même déçu après le match à Sclessin parce que même si j’avais mis un but, j’avais perdu mon duel avec Jelle Van Damme sur le premier goal du Standard alors que le jeu de tête est mon gros point fort avec ma puissance « .

Un impact physique bien nécessaire pour lutter contre les gros calibres de la Jupiler League comme Hamdi Harbaoui ou Bjorn Ruytinx :  » J’aime bien affronter ce genre de joueur. D’ailleurs, j’ai demandé à Ruytinx son maillot après le match contre Louvain. C’est quelqu’un avec une grosse mentalité et j’apprécie ça. On avait déjà joué l’un contre l’autre en D2 et on discute parfois ensemble sur les réseaux sociaux !  »

Fana de boxe et d’arts martiaux

Ambitieux, Dewaest déclarait lors de son arrivée à Charleroi vouloir inscrire cinq buts et viser les PO1.  » Je ne suis encore qu’à deux buts, ça va être difficile d’y arriver mais j’aime bien me fixer des challenges, c’est ce qui me fait avancer. C’est vrai que notre classement actuel est assez décevant mais on a perdu beaucoup de points bêtement en fin de match ou à cause d’erreurs d’arbitrage.

Je pense que si on additionne tout ça, on ne serait pas si loin du top 6. Maintenant, place aux PO2, il n’est pas question de se laisser aller. Il y a peut-être une place européenne au bout du compte et puis, il faut se donner à fond pour nos supporters qui nous ont soutenus tout au long de la saison.  »

Récemment prolongé jusqu’en 2017, Dewaest sera toujours carolo la saison prochaine :  » L’année de la confirmation m’attend. Je ne suis pas du genre à partir à la première offre venue. Je ne veux pas qu’on dise que je suis parti me remplir les poches au Qatar à 22 ans puis que j’ai disparu de la circulation. Je veux m’inscrire dans l’histoire du foot, qu’on puisse parler de moi en bien à la fin de ma carrière.  »

D’ici là, celui que les supporters carolos surnomment Gladiator devra faire une croix sur sa seconde passion : les sports de combat.  » J’ai fait quatre ans de boxe anglaise, un peu de boxe thaï et un peu de MMA (NDLR : arts martiaux mixtes) mais quand le club l’a appris, les dirigeants m’ont demandé d’arrêter à cause des risques de blessure. Je l’accepte, j’ai choisi le foot mais c’est clair que quand je vois des combats à la tv, ça me démange de reprendre ! « 

PAR JULES MONNIER – PHOTO: BELGAIMAGE

 » J’ai demandé à Ruytinx son maillot après le match contre Louvain. On discute parfois ensemble sur les réseaux sociaux !  »

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