Gerrard ne voulait pas du banc

LA Galaxy sera donc la nouvelle équipe de Steven Gerrard. (34 ans). Après Frank Lampard (36 ans), qui rejoint New York, une autre icône quitte le football anglais. L’un a été la figure de proue de Liverpool, l’autre celle de Chelsea (et de Manchester City à présent). Tous deux s’accommodent mal de leur statut de réserve de luxe.

Lampard peut encore être champion avec City. Il devait en principe rejoindre New York en ce début janvier mais les Anglais ont prolongé sa location de six mois. Gerrard ne peut convoiter de titre. Comme durant toute sa carrière chez les Reds, il devra se contenter d’une coupe. La semaine dernière, il a été décisif contre Wimbledon en Cup et il peut encore l’être mardi prochain et le suivant, face à Chelsea, en demi-finales de la Coupe de la Ligue. Le vainqueur du duel affrontera Tottenham ou Sheffield United.

Les coupes, Gerrard en a quelques-unes. A ses débuts à Liverpool, le 29 novembre 1998, les Reds rêvaient encore du titre. Leur dernier remonte à 1990 mais ils y croyaient, à commencer par les Gerrard. Les scouts de Liverpool ont recruté Steven à l’âge de huit ans. Il a donc passé sa vie en rouge et blanc, sur les traces de légendes comme Kenny Dalglish, KevinKeegan, IanRush et GraemeSouness. Médian offensif, avant en décrochage, médian défensif, Gerrard, un arrière droit de formation, pouvait occuper tous ces postes. L’été dernier, on a encore spéculé sur une prolongation de son contrat mais le club ne lui a rien proposé. Le médian a discuté avec Brendan Rodgers en novembre. Le coach lui a dit qu’il pouvait rester mais en lui prédisant moins de temps de jeu. Il était déjà resté sur la touche contre le Real. La goutte de trop. Gerrard ne pouvait se faire à l’idée de jouer moins.

Entre-temps, Liverpool ne rêve plus du titre. Le club que Gerrard va bientôt quitter, après plus de 500 matches, n’est plus qu’un membre de second rang de la Premier League. Il pointe le bout du nez de temps en temps, comme la saison dernière, qu’il a terminée en deuxième position, comme en 2009 et en 2002, mais il a été plus souvent absent du top trois ou quatre : septième, huitième, sixième et pour le moment, il est aux alentours de la huitième place. Gerrard était le dernier pilier d’une équipe en régression. Les Reds ne peuvent rivaliser financièrement avec Chelsea ni avec les deux clubs de Manchester. Il a essayé dans le courant de la dernière décennie, en se tournant vers l’Amérique. Pendant un demi-siècle, Liverpool a été aux mains de la même famille, les Moores, qui a vendu ses parts en 2007. Sans succès. En 2010, le club, endetté, a été revendu.

Liverpool n’est plus une équipe de champions. Il se rabat sur les épreuves de coupes. La Coupe de la Ligue en 2012, la Cup en 2006. Et même la Ligue des Champions en 2005, au terme d’une finale mémorable à Istanbul. Il était mené 0-3 par l’AC Milan. Les dés semblaient jetés quand le capitaine a marqué puis est revenu en courant et gesticulant dans le rond central. Tout restait possible. Cette finale est devenue celle de JerzyDudek, qui a miraculeusement empêché AndreïShevchenko d’inscrire le 4-3 et qui a ensuite intercepté son tir au but.

PAR PETER T’KINT

Etre sur la touche contre le Real, c’était la goutte de trop pour Steven Gerrard.

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