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Gérard Linard

Il s’exprime pour l’une des dernières fois en tant que président de l’Union Belge. Son mandat expire fin juin.

1 Pourquoi avez-vous refusé de remettre la Coupe aux joueurs de Malines ?

J’ai voulu montrer ma neutralité. Je ne me voyais pas serrer des mains et boire du champagne avec des gens cités dans des affaires. Je ne préjuge de rien. Oui, il y a la présomption d’innocence. De toute façon, n’importe quel choix que j’aurais fait aurait été critiqué. Si j’avais remis le trophée, des adversaires de Malines m’auraient reproché de prendre le parti de ce club. Je ne l’ai pas remis, alors on me reproche de prendre parti contre Malines.

2 Comment voyez-vous la suite des opérations ? L’avenir de Malines et de Waasland- Beveren ? La procédure de Malines au civil ? L’établissement de calendriers pour la saison prochaine ?

La fédération a établi un calendrier pour le traitement des cas de Malines et Beveren. Suivant ce calendrier, une décision aura été prise pour le 30 juin. Maintenant, il y a le risque que la justice civile nous impose de tenir un autre timing. L’Union Belge devrait s’y plier. Malines va en référé avec l’argument que notre timing est trop serré. Si une décision définitive n’est pas tombée pour fin juin, Malines jouera en D1A la saison prochaine, et aussi en Coupe d’Europe, sauf si l’UEFA le lui interdit.

3 Depuis un an, il y eu la campagne ratée des Diables en Ligue des Nations et le déclenchement des affaires. Vous auriez mieux fait de quitter la présidence en juillet 2018, dans l’euphorie de la Coupe du monde !

Non, je ne vois pas les choses comme ça. C’est vrai que l’échec en Ligue des Nations a fait mal. Parce qu’on pouvait viser le trophée dans la première édition de ce tournoi. Et aussi parce qu’une victoire aurait rapporté quelques millions. J’ai discuté du parcours des Diables avec Didier Deschamps, il m’a dit qu’il trouvait compréhensible que les équipes qui avaient fait une grosse Coupe du monde aient eu ensuite du mal en Ligue des Nations. Il explique ça, notamment, par une décompression tout à fait logique.

4 Vous avez rencontré beaucoup de dirigeants de fédérations en Russie. Combien vous ont dit qu’ils trouvaient aberrant que la Belgique n’accueille pas de match de l’EURO 2020 et soit incapable d’avoir un vrai stade national ?

Ça n’a vraiment pas été un sujet de discussion. Déjà, on a rencontré des délégations non-européennes qui ne sont pas au courant de ce problème. Pour les dirigeants panaméens, tunisiens, japonais ou brésiliens, le stade national de Bruxelles n’est pas une priorité ! Les Anglais, eux, sont les bénéficiaires du retrait de Bruxelles puisqu’ils ont hérité de matches qui auraient dû avoir lieu chez nous. Évidemment, c’est dommage qu’une génération pareille doive jouer dans un vieux stade. La fédération va maintenant essayer de continuer à convaincre le politique de transformer le Roi Baudouin. En tout cas, je vois que partout, c’est mieux qu’en Belgique. On est mieux assis à Chypre qu’à Bruxelles, c’est plus confortable en Écosse que chez nous, c’est plus accueillant même en Islande qu’ici. Et quand je vois ce que des pays de l’Est arrivent à construire comme installations avec des moyens bien inférieurs aux nôtres…

Si une décision définitive n’est pas tombée pour fin juin, Malines jouera en D1A la saison prochaine, et aussi en Coupe d’Europe, sauf si l’UEFA le lui interdit.  » Gérard Linard

5 Comment voyez-vous l’élection de votre successeur, dans un bon mois ?

Jusqu’ici, personne ne s’est encore déclaré officiellement. Pour le bon équilibre de la fédération, je trouverais bien que le futur président soit francophone, vu que le comité de direction est occupé par une grande majorité de Flamands. Pour le reste, le rôle du futur président sera surtout protocolaire, les nouveaux statuts de l’Union Belge le prévoient. La gestion journalière sera confiée à l’administration, c’est logique qu’elle soit confiée à des professionnels plutôt qu’à des bénévoles. Et il faut continuer le rapprochement entre les pros et les amateurs. Grâce à Bart Verhaeghe et Mehdi Bayat, on a réussi à ce que le bien du football belge soit prioritaire, avant les intérêts particuliers.

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