Georghes Heylens

J’ai aimé L’idée d’un premier Belgique-Congo

Si Dick Advocaat accepte d’entamer son règne par un match Congo-Belgique, le 3 mars 2010, au Stade des Martyrs de Kin-shasa, ce sera un moment très fort et chargé d’une forte symbolique, 50 ans après la déclaration d’indépendance du pays hôte. J’imagine la passion qu’un tel match déclencherait à Kinshasa. Je connais le Stade des Martyrs qui peut abriter une telle rencontre sans problème. J’ai coaché le Congo durant un match (face au Liberia de George Weah, 0-0) avant que des événements politiques secouent le pays. J’aurais aimé y rester longtemps. Les footballeurs congolais sont nombreux en D1. Ils apportent du soleil sur nos pelouses. On parle beaucoup, à juste titre, de Dieumerci Mbokani.

J’ai coaché autrefois Jacques Kingambo et Eugène Kabongo à Seraing. Plus loin, durant les années 50, Léon Mokuna à Gand et Paul Bonga-Bonga au Standard ont épaté tout le monde. Saint-Trond et le défunt Daring misèrent sur d’excellents joueurs congolais : N’Dala, Lolinga, Assaka, Mayunga, etc. Ils ont enrichi le football belge. Mais je songe surtout à un autre joueur de très haut vol : Julien Kialunda. Ce beau technicien avait fait son trou en tant qu’attaquant à l’Union Saint-Gilloise. Blanchette, comme on l’appelait, était arrivé chez nous en 1965. Après l’accident mortel de Laurent Verbiest, le 2 février 1966, notre coach, Pierre Sinibaldi, a dû réorganiser sa défense. Ce n’était pas rien car Lorenzo-le-Magnifique était une star hors norme . Juju a réussi à le remplacer et a constitué un bel axe central avec le solide Jean Plaskie. Emporté par le sida, Julien est mort en 1987 et repose au cimetière d’Anderlecht. Il a coaché, me semble-t-il, l’équipe nationale de son pays.

j’ai pas aimé Le dédain à l’égard de la Supercoupe

Le foot belge n’aime pas revêtir un smoking. La Supercoupe est considérée comme un match amical, pas comme des retrouvailles importantes avant la reprise du championnat. La remise des prix a été plus  » classe  » que la saison passée mais il y a encore des progrès à faire. La Supercoupe française entre Bordeaux et Guingamp (2-0) s’est déroulée au Canada, à Montréal. Notre foot ne jouit pas du prestige bleu-blanc-rouge mais on avancerait déjà dans la bonne direction si les deux équipes prenaient les choses au sérieux. Le Standard l’a fait, Genk un peu moins quand même. La saison passée, le Standard s’est appuyé, en partie, sur son succès en Supercoupe contre Anderlecht (3-1) pour confirmer la confiance affichée lors de la conquête de son titre, bien entamer la saison, perfectionner son jeu avant ses premiers rendez-vous européens, etc.

Laszlo Bölöni ne lâche rien et sait que le gain d’un trophée, même le plus modeste, est toujours le bienvenu pour le moral des troupes. Les observateurs estiment que le Standard sera moins saignant que la saison passée. Ce n’est pas mon avis après avoir vu la Supercoupe à la télé. Cette équipe a du dash. Genk a mieux joué après le repos mais cela ne suffit pas. Il fallait y aller à fond durant 90 minutes pour bien tester le 3-4-3 que Hein Vanhaezebrouck prône. On ne sait pas ce qui se serait passé. Genk aurait pu encaisser deux buts de plus ou, pourquoi pas, gagner 3-2. A mon avis, le nouveau coach de Genk aura finalement tiré moins d’enseignements de la Supercoupe que Bölöni. Le Standard a gagné deux Supercoupes et deux titres en deux ans. Cela devient une habitude et j’appelle cela la culture de la victoire. Même s’il n’a eu que deux ou trois interventions, Sinan Bolat a fait preuve de la même maestria que la saison passée. Il fait partie de la lignée des grands gardiens de l’histoire du Standard. né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing).

propos recueillis par pierre bilic

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