Georges pour un long bail,… ou comme à Al-Hilal ?

Pour me rafraîchir le cigare à propos des 29 matches du premier passage de Georges Leekens comme coach national, j’ai reparcouru mes bafouilles entre janvier 1997 et août 1999. Wouaw, cela a donc duré deux ans et demi, ce qui n’est pas peu pour un entraîneur réputé volage… et qui fut limogé : sans ce C4, maintenu jusqu’à l’Euro 2000 pour lequel nous étions qualifiés d’office, il aurait battu tous ses records de longévité chez un même employeur ! A croire qu’il aime se tailler quand tout baigne, mais adore rester lorsque pleuvent les critiques. Grand maso, va !

Voir Leekens lâcher Mouscron fut jadis pour moi ahurissement triste. A mi-championnat, convoiter un titre avec un petit et malgré les grands, y’avait pas de bonheur de coach plus énorme : et même s’il qualifiait les Diables pour le Mondial français, ce serait à mes yeux beaucoup plus banal qu’être devenu champion de Belgique avec les Hurlus. Mais bon, aujourd’hui autant qu’hier, comme Dick Advocaat, Georges est de ces entraîneurs aimant arroser l’arroseur : basta les serments quand un challenge en efface un autre, on ne va quand même pas se gêner pour entuber ces dirigeants qui vous virent à la première contrariété…

Moralité mise à part, le Leekens d’hier savait déjà tirer le maximum sportif de ce qu’il avait sous la main, fallait donc le laisser bosser. Ce ne fut guère le cas en Belgique francophone, j’avais même créé via cette chronique le M.L.L.T.P. (Mouvement pour laisser Leekens travailler en paix) dont je suis resté seul membre. L’enfoncement médiatique eut lieu en trois temps.

1. D’abord durant la succession de Wilfried Van Moer pour boucler les poules du Mondial 98 : redressement impeccable, 5 victoires en 7 matches, mais Long Couteau snobe Philippe Albert qu’on ne reverra plus ; et Enzo Scifo, qui n’a pas été titulaire systématique, boude les matches de préparation entre mars et mai avant de faire amende honorable.

2. Deuxième phase restée dans toutes les mémoires : trois partages insuffisants au Mondial français, avec en point d’orgue l’historique remplacement d’Enzo contre la Corée du Sud, alors que nous menons 1-0 à la 66e.

3. Tertio, 11 amicaux sans résultat pour préparer l’Euro 2000 : dont 5 défaites consécutives par 1-0, et une vingtaine de nouveaux capés… trois fois plus souvent flamands que wallons ! The end for Mc the Knife.

Aujourd’hui, quoi de différent ? Pour info, le tarif, Advocaat l’inflatoire étant passé par là : sans lui, l’URBSFA aurait pu n’aligner Georges que sur les émoluments déjà effarants de René Vandereycken. Mais bon, c’est fait, c’est fait… Concernant l’intéressé, trois choses.

Un, il est toujours aussi apte à maximaliser un potentiel/joueurs : il l’est même davantage, un vieil entraîneur est comme le bon vin.

Deux, il sort d’une décennie de caresses dans le sens du poil wallon : comme l’a dit parfaitement Jean-Marc Ghéraille dans Sud Presse :  » Georgescu est devenu l’ami Georges, manipulateur sympa, francophonissime avec les médias du sud du pays « . Mais surtout, Georges le roublard sait parfaitement que le cheptel wallon est bien meilleur qu’en 1998. Au Mondial français, Marc Wilmots était son seul titulaire indiscutable, Bertrand Crasson et Eric Deflandre se disputaient le poste de back droit, Scifo ne l’enthousiasmait pas, puis c’était rideau ! Aujourd’hui, au sein d’une trentaine de postulants/Diables communément admis, c’est kif 50/50 entre Flamands et Wallons : ce qui change tout quand tu débarques comme coach au pays du surréalisme !

Trois, reste une inconnue : Long Couteau aime-t-il toujours surprendre, comme il le fit via Chris Janssens, Wilfried Delbroek et une flopée d’autres ? Alors que les prétendants sont déjà légion au portillon, osera-t-il sortir de son chapeau un Hans Cornélis qui irritera le sud si les résultats foirent, ou un Laurent Ciman qui irritera le nord ? Mystère, mais aimerions-nous encore le foot sans ces mystères futiles ? Ce qui menace en tout cas, c’est qu’après nous avoir naturalisé Goran Vidovic voici douze ans, Georges peut nous refaire le coup avec Nebosja Pavlovic, lequel est à ses basques depuis des années ! Chiche ?l

par bernard jeunejean

« J’avais même créé le M.L.L.T.P. (Mouvement pour laisser Leekens travailler en paix) dont je suis resté seul membre. « 

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