Georges Heylens :  » Sans foot, je suis bon pour le cimetière « 

Les bons mots de Georges Heylens sont désormais destinés à convaincre les joueurs de Namur qu’ils sont capables de sauver leur peau en D2. Le monde à l’envers pour celui qui a l’habitude de dégainer sur tout ce qui ne fonctionne pas dans le foot belge.

Être entraîneur et consultant pour la presse : est-ce vraiment compatible ?

D’un point de vue pratique, oui. Mon fils enregistre toutes les émissions qui passent à la télé, que je regarde ensuite jusqu’à deux ou trois heures du matin. Et vu que Namur joue le samedi soir ou le dimanche après-midi, j’ai le reste du week-end pour me consacrer à ma tâche de chroniqueur.

Et d’un point de vue formel ? Revenu dans le milieu, on se dit que vous allez forcément atténuer le ton de vos critiques.

Je ne compte pas changer. Je peux être virulent mais je n’ai jamais tué personne. Et à ceux qui mettent en doute mes capacités, je réponds que je connais le monde du foot. J’ai encore mes entrées. Quand je me rends à Lille ou au PSG, il y a toujours un carton d’invitation pour Georges Heylens. Actuellement, je suis en train de lire un document de 200 pages sur mon ordinateur qui traite de la préparation physique. Je pense que c’est ce genre de détails qui ont convaincu les dirigeants de Namur.

Si Namur ne tourne pas rond, c’est vous qui allez subir les sarcasmes et les ricanements.

Je n’ai pas peur du qu’en dira-t-on. Dans la vie, il y a ceux qui t’aiment, ceux qui ne t’aiment pas et ceux qui te donnent envie de t’améliorer. Je ferai le tri entre ce qui est fondé et ce qui ne l’est pas. J’ai l’habitude. Sur internet, on m’a encore épinglé en disant que j’étais responsable de la faillite d’Ath.

Cette réputation d’entraîneur qui pense à l’argent vous colle un peu à la peau, non ?

Si quelqu’un a perdu de l’argent à Ath, c’est moi. Quand le bourgmestre d’Ath m’a demandé de bâtir une équipe digne de la D3, j’ai répondu que cela allait coûter. Il a acquiescé. J’ai donc utilisé mes contacts pour amener des joueurs comme Roch Gérard, Edmilson,… Mais au final, je n’ai reçu aucune aide de la ville. Je devais payer le noyau avec la recette de la buvette ou bien via mes fonds. Au total, j’ai dû y laisser 15.000 euros.

Certaines personnes l’ignorent : vous entraînez aussi une équipe féminine, le Femina Woluwé (D1).

J’entraîne ces filles par plaisir et pour rendre service à une personne qui m’est chère. Je leur consacre du temps après les entraînements à Namur, ce qui rend les journées bien chargées. Mais si on m’enlève le foot, je suis bon pour le cimetière.

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