GEOFFRAY TOYES ET ROBERTO BAGGIO

Geoffray Toyes :  » Contrairement à la plupart des footballeurs, je ne suis pas un grand collectionneur. C’est peut-être dû au fait que je n’ai jamais eu d’idole ou de modèle sur les terrains. J’avais peut-être un faible pour certains, mais de là à les vénérer, il y a un pas que je n’ai jamais franchi. Pour moi, les souvenirs se sont toujours attachés davantage aux événements qu’aux hommes. Il y a toutefois une exception qui remonte à l’époque de mes débuts chez les Girondins de Bordeaux. En 1995-96, suite à notre septième place en championnat la saison précédente, l’équipe était appelée à se produire en Coupe Intertoto.

Je ne me rappelle plus les adversaires que nous avions rencontrés au cours de cette compétition mais nous avions tenu la distance puisqu’au bout de trois tours, nous étions parvenus à décrocher notre place en Coupe de l’UEFA. Il est vrai que le onze de base bordelais avait plutôt fière allure : il s’appuyait, sur des garçons comme Bixente Lizarazu, Christophe Dugarry et, surtout, un certain Zinédine Zidane. Ces trois pièces maîtresses allaient d’ailleurs livrer, cette saison-là, leur toute dernière campagne au Parc Lescure avant d’émigrer sous d’autres cieux. Ils avaient marqué les imaginations tout au long de notre parcours sur la scène européenne.

En 32e de finale, l’opposition avait pour nom le Vardar Skopje, défait 0-2 et contraint au partage : 1-1. Au stade suivant, le Rotor Volgograd s’était dressé sur notre route et nous nous étions qualifiés 2-1 et 0-1. Au troisième tour, l’adversaire était déjà beaucoup plus corsé : le Betis Séville, battu 2-0 chez nous mais qui nous mena la vie dure dans ses installations, 15 jours plus tard : 2-1 en faveur des Andalous. En quarts, une affiche de rêve nous attendait : le grand AC Milan. A cette occasion, pour la première fois, je me suis dit que je devais garder une preuve matérielle de ce double affrontement et c’est pourquoi, dans l’ordre, j’ai quémandé les tuniques de Roberto Baggio à l’aller, à San Siro, et de Paolo Maldini chez nous.

Roby était celui qui, sur le terrain, s’était retrouvé le plus souvent dans ma zone. Au coup de sifflet final, il courait d’ailleurs à mes côtés. Dans ces conditions, ma proie était toute trouvée et je dois avouer que cette figure emblématique du football italien s’était exécutée sans broncher alors que mon nom, comparativement au sien, ne présentait sûrement pas les mêmes consonances familières. J’aurais fort bien compris qu’il préfère le maillot des trois stars de notre équipe. Mais non, il avait procédé à l’échange de façon spontanée.

Nous avions été battus 2-0 chez les Rossoneri et plus personne, bien sûr, ne s’attendait à ce que nous franchissions cet obstacle mais nous avons gagné 3-0 chez nous. Au retour, j’avais à c£ur d’obtenir la tunique d’une des autres vedettes transalpines, mais de la défense. Automatiquement, on songe à Franco Baresi ou Paolo Maldini et finalement c’est sur ce dernier que j’ai jeté mon dévolu. Un bon choix quand on sait que le gaucher des Milanais vient de fêter ses 20 ans de présence en Première là-bas. Le maillot de Baggio et celui de Paolo Maldini occupent une place de choix, aujourd’hui, dans ma maison en France. C’est bien simple, il s’agit là des deux seules vareuses que j’ai fait encadrer. C’est assez significatif, non ? »

par Bruno Govers

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