Gentil petit entraîneur ?

ManuelPellegrini réussira-t-il au Real Madrid ? Son parcours à Villarreal plaide pour lui. Durant cinq saisons, il a placé la modeste formation parmi les meilleures d’Espagne et même d’Europe, en pratiquant un football offensif de grande qualité, sur base d’une circulation du ballon très fluide. Mais, si l’entraîneur chilien n’a encore recueilli que des éloges jusqu’ici, rien ne dit que cela continuera. Son image d’homme sérieux, cultivé et bien éduqué, qui connaît tous les musées de Madrid, lit quatre livres à la fois et a obtenu un diplôme d’ingénieur, n’est pas davantage une garantie de réussite. Certes, il sera capable de soutenir des conversations philosophiques avec JorgeValdano et de discuter des dernières évolutions économiques avec FlorentinoPérez, mais son message passera-t-il auprès des joueurs ?

Si certains ont applaudi à l’idée de Pérez de faire de Pellegrini le Pep Guardiola de la Maison Blanche, d’autres craignent que le nouveau président du Real ne se retrouve bientôt Grosjean comme devant. C’est que, au milieu de toutes ces stars, Pellegrini fait un peu office de gentil petit entraîneur au profil bas.

Si l’on avait effectué un sondage parmi les socios pour savoir quel entraîneur aurait leur préférence pour cette deuxième ère galactique, le nom de Pellegrini serait rarement sorti de l’urne. Ils auraient plutôt voté JoséMourinho, ArsèneWenger, RafaBenítez ou CarloAncelotti

Pour autant, il ne faut pas considérer la nomination de Pellegrini comme une cause perdue d’avance. Sur quoi peut-on se baser, alors, pour savoir si l’entraîneur chilien empruntera le chemin vers la gloire ou si, au contraire, il connaîtra l’enfer au stade Santiago Bernabeu. C’est très simple : il faut se rapporter à ce que l’on peut appeler  » l’effet Riquelme « .

A Villarreal, Pellegrini avait pu compter sur le soutien de tous les dirigeants du club lorsque la star argentine avait dévié du droit chemin, avait commencé à louper des entraînements et était entraîné dans un conflit avec l’entraîneur. Riquelme avait été l’un des grands artisans de l’accession de Villarreal aux demi-finales de la Ligue des Champions, mais avait également brisé le rêve en loupant un penalty à ce stade de l’épreuve. Dès le début, le président FernandoRoig avait joué à fond la carte Pellegrini : c’était lui le décideur, et s’il y avait des oppositions, d’où qu’elles viennent, il aurait le dernier mot. Il n’a jamais failli à la règle qu’il s’était fixée et cette prise de position avait été bénéfique pour l’équipe.

Mais qu’adviendra-t-il au Real si, d’aventure, CristianoRonaldo – ou un autre galactique – entrait en conflit avec l’entraîneur ? Ce n’est pas une hypothèse émise à la légère : à Manchester United, le Portugais avait eu de sérieux différents avec SirAlexFerguson. Si cela se passe à Madrid, Pérez prendra-t-il également la défense de l’entraîneur, au détriment d’une star grassement payée et qui est censée rapporter gros au niveau merchandising ?

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