« GENK M’A RASSURÉ »

Beveren est au bord du dépôt de bilan. Est-ce bien normal alors que ce club avait obtenu sa licence voici trois mois?

Georges Heylens: Il faut faire attention lorsqu’on fait appel à une aide extérieure et ne pas laisser la porte ouverte à n’importe qui. On a toujours intérêt à bien prendre ses renseignements. Beveren avait pourtant déjà eu un coup de semonce avec le Nazmi Karamantli. Faut-il croire Guillou lorsqu’il déclare qu’il n’y a que 2% de possibilités que Beveren aille jusqu’au dépôt de bilan? Son discours était surtout destiné à rassurer l’équipe.

A ces soucis financiers s’est greffé le conflit entre l’entraîneur et Bodart.

Un entraîneur a évidemment le droit de dire à un de ses joueurs, fût-il une personnalité aussi forte que Gilbert Bodart, qu’il n’est pas satisfait de son rendement. Mais ces choses-là ne doivent jamais sortir du vestiaire.

A La Louvière, après la dispute entre Filippo Gaone et Jean-Claude Verbist, voilà Daniel Leclercq qui présente sa démission.

C’est le signe que tous les petits problèmes n’ont pas trouvé leur solution. D’abord, je trouvais assez bizarre que Leclercq ait attendu septembre pour signer son contrat. Il y avait peut-être un contrat de confiance, mais dans un grand club, cela se serait passé différemment. Je connais Leclercq et je le considère comme un personnage correct. Il y a intérêt à éclaircir la situation très rapidement, car l’équipe est mal embarquée. Les joueurs français sont montrés du doigt? Ils sont arrivés avec un certain passé: ils ont conquis des lettres de noblesse dans un football supérieur au nôtre. Mais, s’ils n’ont pas trouvé d’embauche, ils doivent accepter de se remettre en question et ne pas prendre le championnat de Belgique de haut. Joly l’avait très bien compris. Ouédec pas encore, apparemment.

Cela gronde à Anderlecht également.

C’est un phénomène chronique: il réapparaît tous les cinq ou six ans. Cette fois, le mécontentent s’est fait jour après une lourde défaite en Ligue des Champions et un début de championnat laborieux. Les anciens ont rencontré la direction. Les escales lors des déplacements européens, ce sont des futilités. Un joueur professionnel perd-il à ce point ses qualités parce qu’il doit descendre d’un avion et patienter pendant une heure qu’on ait fait le plein de kérozène? Anderlecht a toujours tout fait, à tous les niveaux, pour mettre ses joueurs dans l’ouate. En ce qui concerne Anthuenis et Vercauteren: cela peut arriver d’avoir des idées différentes. Mais de la confrontation de ces idées naît aussi le progrès.

Ces problèmes n’ont pas trouvé leur prolongement sur le terrain, dimanche.

Non. Visiblement, chacun a fait son autocritique. Anthuenis prône la patience parce qu’il doit intégrer six ou sept nouveaux. C’est une excuse facile car c’est le lot de beaucoup d’équipes. Cela n’autorise pas Anderlecht à livrer des prestations aussi pâles qu’il l’avait fait jusqu’à présent. Il faudrait plutôt se poser des questions sur la qualité des nouveaux. J’estime qu’il y a toujours un danger de faire venir des joueurs d’un pays où le football est roi et où les salaires sont largement supérieurs. Quand on a gagné suffisamment d’argent, on n’a peut-être plus envie de se faire mal. Lorsque Crasson était revenu d’Italie, il lui avait fallu pratiquement deux ans pour se réhabituer à notre football.

Bruges a subi sa première défaite.

Jusqu’à présent, les Flandriens avaient emmaganisé les points sans bien jouer. Cette fois, la réussite ne leur a pas souri et ils ont payé les pots cassés. La Gantoise demeure donc la seule équipe avec le maximum de points. Quant à Genk: j’attendais de voir les Limbourgeois en déplacement. Ils ont réalisé un 4 sur 6 à l’occasion de leurs visites à Anderlecht et à Bruges. C’est un excellent bilan. C’est bon pour le championnat de revoir Genk à un niveau éléve.

Daniel Devos

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