GEIR THORSTEINSSON (PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION) :  » SANS L’UEFA, NOUS N’EN SERIONS PAS LÀ. « 

Geir Thorsteinsson (51 ans), un ancien arbitre, fait partie de la fédération islandaise (KSI) depuis le début des années 90 et en est le président depuis 2007. Il a participé à l’évolution que le football islandais a connue au cours des dix dernières années.

 » Sans le soutien de l’UEFA, nous n’en serions pas là « , dit-il sans détour.  » C’est grâce aux fonds qu’elle a mis à disposition des petits pays comme l’Islande que nous avons pu investir dans les infrastructures et la formation. Le projet, que nous avons baptisé Hat-Trick, a eu des répercussions sur plusieurs plans. Des terrains synthétiques, des terrains dans les quartiers, des terrains couverts, de nouveaux stades… Tout le monde en a profité : les supporters, les clubs, les jeunes… En 2008, le pays a été frappé de plein fouet par la crise bancaire mais le soutien financier de la FIFA et de l’UEFA nous a permis de poursuivre le projet.  »

Selon vous, l’Islande vit son heure de gloire ou ce n’est que le début d’une nouvelle ère ?

GEIR THORSTEINSSON : L’Islande compte environ 20.000 affiliés, dont 70 % ont moins de seize ans. C’est déjà pas mal mais je pense que la participation à l’EURO peut encore faire en sorte que cela augmente. Nous disposons désormais des infrastructures et du savoir-faire, à nous d’entretenir cela. C’est surtout à Reykjavik qu’il y a encore du boulot : il nous faut plus de terrains couverts.

Et vous comptez toujours sur l’aide de l’UEFA ?

THORSTEINSSON : Oui. Chaque année, la KSI verse une partie de ces fonds aux clubs afin qu’ils investissent dans la formation mais les administrations communales y vont aussi de leur poche. En nombre, l’Islande ne parviendra jamais à concurrencer les autres pays d’Europe. Nous devons donc compenser par la formation.

L’équipe nationale actuelle peut encore faire mieux ?

THORSTEINSSON : Dans un petit pays comme le nôtre, il n’arrive que tous les 20 ans qu’on dispose d’autant de bons joueurs en même temps. C’est une génération exceptionnelle mais nos U21 se débrouillent très bien également. L’an dernier, ils ont battu la France, ce qui prouve que nos réserves de talent ne sont pas épuisées.

Qu’attendez-vous de l’Islande pour cette première participation à un EURO ?

THORSTEINSSON : Le fait d’être présent est déjà une victoire. Sortir des poules, ce serait un rêve. J’ai un peu peur que le stress nous joue des tours au cours du premier match. En tout cas, les joueurs seront soutenus par sept à dix mille supporters lors de chaque match. Il n’est jamais arrivé qu’autant d’Islandais se déplacent à l’étranger pour un événement.

Vous espérez convaincre Lars Lagerbäck de rester en poste après l’EURO ?

THORSTEINSSON : Il est convenu que son adjoint, Heimir Hallgrimsson, reprenne le flambeau mais Lars restera peut-être en tant que conseiller. Le duo fonctionne parfaitement. Lars est un grand tacticien – il a prouvé avec la Suède qu’il pouvait obtenir de bons résultats avec des moyens limités – et la mentalité suédoise est proche de la mentalité islandaise. Je savais donc qu’il n’aurait pas de difficultés à s’imposer mais de là à dire que tout irait aussi vite… L’arrivée de Lars a été cruciale pour l’évolution de notre équipe nationale.

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