» Gebauer, le Zèbre venu d’Eupen « 

Pierre Bilic

 » Le Sporting de Charleroi a déniché un des meilleurs attaquants de son histoire au Kehrweg : Rainer Gebauer aujourd’hui âgé de 60 ans. En 1973-1974, les Zèbres et les Pandas évoluent en D2. Et Eupen peut compter sur ce finisseur de haut vol que leur manager, Paul Brossel, a recruté en Allemagne. Doué pour les études, Gebauer met quand même tous ses £ufs dans le panier du football. Et, dans un premier temps, cela marche : le jeune homme s’impose parmi les attaquants du FC Cologne, est vice-champion de la Bundesliga, finaliste de la Coupe d’Allemagne. Des stars comme Wolgang Overath ou Heinz Flohe reprennent vite leurs droits et Gebauer se retrouve souvent sur le banc. Ce surplace n’échappe pas à Brossel qui l’attire à Eupen. Bien vu : le puncheur allemand est sacré meilleur réalisateur de D2 avec 23 buts. A la fin de la saison, le football belge opte pour le professionnalisme : c’est une aubaine pour les Zèbres, auteurs d’une mauvaise saison (13e) mais qui ont demandé et décroché un billet pour la D1 portée à 20 clubs. Il faut être à la hauteur de cette promotion  » administrative  » et Charleroi embrigade le buteur d’Eupen.

Il trouve son rythme de croisière après une saison de transition. Gardien hyper doué des Zèbres de cette époque, Daniel Mathy ne tarit jamais d’éloges quand il parle de Gebauer. Doué techniquement, il atteint son apogée en tant que soutien d’attaque, ce qui lui permet de décrocher dans le jeu. Gebauer est dangereux au départ de la deuxième ligne : lancé, il évite facilement deux ou trois adversaires avant de bien cadrer ses tirs. Populaire, cultivé et intelligent, il habite à proximité du stade et est logiquement choisi pour porter le brassard de capitaine. En 1977-1978, il est un des meilleurs attaquants de l’élite. Il ne rate qu’un match mais pas n’importe lequel : la finale de la Coupe contre Beveren (2-0).

Gebauer et ses potes (Mathy, Van Toorn, Van Welle, Schena, Dekker, Jacobs, Cloquet…) ont réussi un gros parcours et sorti le Club Bruges en demi-finales. A Bruxelles, à 0-0 en fin de match, Gebauer se présente devant Pfaff mais ne marque pas : la chance des Carolos est passée. Personne n’adresse le moindre reproche à l’idole du Pays Noir ; rien de plus normal. Gebauer passe ensuite au Racing Jet Bruxelles (1980-1982) avant de rentrer en Allemagne où il a coaché des cercles régionaux. En constatant, à distance, qu’Eupen et Charleroi bataillent en tête de la D2, il pense certainement à ces deux clubs où son séjour n’est pas passé inaperçu.  »

PIERRE BILIC

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