Gardien buteur

par Pierre Bilic

L’entraîneur des Zèbres a toujours été un showman. Du temps où il était gardien de but, sa cage était son théâtre, son estrade, sa piste aux étoiles. Alexandre Czerniatynski a joué avec lui en équipe de jeunes à Charleroi avant de le revoir plus tard sous le maillot d’Ekeren :  » C’est un homme qui ne triche pas. Il n’a qu’un visage que ce soit sur le terrain ou dans la vie de tous les jours. Philippe Vande Walle était à fond dans tout ce qu’il faisait. Ses parents et les miens s’entendaient bien. Il était le digne héritier de Daniel Mathy, le meilleur gardien de but de l’histoire de Charleroi. Philippe était un gros bosseur sur le terrain mais il était déjà le premier à soigner l’ambiance dans le vestiaire. Avec les années, il n’a pas changé et est resté aussi attachant qu’autrefois. En 1979, il a joué huit matches en première à la place de Daniel Mathy qui s’était cassé le bras et le Club Bruges a tout de suite compris que ce gaillard pouvait être le successeur de Birger Jensen, ce qui n’était pas rien. Ce ne fut probablement pas facile pour lui mais il avait tout : présence, détente, courage, lecture du jeu, une frappe puissante qui, comme ce fut le cas de Christian Piot avant lui, en fit un grand botteur de penalty. Il n’avait pas froid aux yeux, était moderne et complet. Avec lui, il fallait y croire, rien n’était jamais impossible sur un terrain de football. Quand je suis devenu international Espoirs pour la première fois en 1980-81, contre Chypre, à Boom, notre gardien de but n’était autre que lui. Ce n’était pas le fruit du hasard. Puis le temps a fait son £uvre, chacun a fait son chemin et il est devenu une vedette à Bruges qui a signé des renversements de situation sidérants en Coupe d’Europe. Quand on a un Vande Walle dans son équipe, ce n’est pas étonnant car il offre son talent mais aussi sa foi, sa confiance, son caractère. Dès que je l’ai retrouvé à Ekeren en 1996, je me suis rendu compte qu’il n’avait pas changé. Il m’a accueilli simplement : -Alex, si tu as le moindre souci, je suis là pour t’aider. Philippe ne supporte toujours pas la défaite. Il était le gardien de Pinanti is Pinanti « , le jeu de la VRT où des anciens de D1 étaient chargés de transformer des coups de réparation. Quand il était battu, Philippe râlait comme du temps de ses 20 ans. Ne cherchez pas ailleurs : c’est aussi pour cela qu’il est devenu un grand gardien.  »

Franky Vander Elst a joué avec lui durant des années à Bruges et partage totalement le point de vue d’Alex :  » C’était un gardien de but spectaculaire, athlétique, très fort sur sa ligne et qui s’identifiait à Birger Jensen qui était un showman comme lui. Il prenait du plaisir en exerçant son métier et était toujours positif et de bonne humeur.  »

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