Frontalier

Français jusqu’à ses 18 ans, il est le dernier international Espoirs de l’Excel.

Depuis le début de la saison, les jeunes défenseurs se sont succédés dans le compartiment arrière de l’Excelsior Mouscron. KevinPecqueux (20 ans) est entré dans l’équipe plus tard que les autres, tout simplement parce qu’il était blessé lorsque fut donné le coup d’envoi du championnat.

Il évolue au Canonnier depuis longtemps. Sa chance à l’Excel, il l’a reçue après avoir disputé le match contre la Bulgarie avec l’équipe nationale Espoirs. Le staff d’entraîneurs des Hurlus était présent dans les tribunes de Waregem ce soir-là et avait été séduit par sa prestation. Le monde à l’envers, en quelque sorte, car habituellement on est sélectionné en équipe nationale après avoir brillé dans son club…

« J’ignore s’il y a un lien de cause à effet », affirme Kevin Pecqueux. « Mais il y a sans doute plus qu’un coïncidence dans le fait que, le samedi suivant, je suis rentré un quart d’heure contre Charleroi. Les blessures qui ont décimé le secteur défensif ont probablement précipité mon intégration dans l’équipe également. J’ai été titularisé pour la première fois à Bruges, cette saison. Pas vraiment un bon souvenir. 5-1, c’est dur à avaler. Et le quatrième but brugeois était consécutif à une passe en retrait mal ajustée de ma part. J’ai encore été titularisé contre le Lierse et j’aurais dû l’être également à St-Trond, mais le match a été reporté ».

Produit du Futurosport

Kevin Pecqueux est aujourd’hui le dernier international Espoir de Mouscron. JimmyHempte et JonathanBlondel, qu’il côtoie régulièrement chez les Diablotins, ont désormais émigré sous d’autres cieux. « Jo est plus jeune que moi, je le connais moins bien. Mais j’ai fait toutes mes classes avec Jimmy dans les catégories d’âge. Nous avons notamment été deux fois champion en Scolaires. Nous avons aussi le même manager: WillyHox. La saison dernière, Jimmy a eu un petit accrochage avec HugoBroos et a préféré partir à La Gantoise. Je peux le comprendre: même en Réserve, il n’était pas toujours titulaire. Il ignorait encore, à ce moment-là, que LorenzoStaelens deviendrait l’entraîneur en chef. Avec le départ de MichalZewlakow, il aurait pu devenir l’arrière gauche de Mouscron. Il semble s’imposer progressivement à Gand, tant mieux pour lui ».

De son côté, Kevin Pecqueux a choisi de rester à Mouscron. Pourtant, Hugo Broos ne lui avait accordé des minutes de jeu qu’avec une extrême parcimonie également. « Je n’avais pas vraiment envie de partir. A Mouscron, je suis près de chez moi. Enfin, je veux dire… à 45 minutes de route. Et puis, je me sens bien au Canonnier. Toutes les conditions sont réunies pour progresser: les infrastructures sont de première qualité et l’ambiance est excellente. Je ne suis pas du tout certain de retrouver cela ailleurs. Lorsque je discute avec Jimmy, il m’avoue que l’ambiance est différente à La Gantoise: plus stricte, plus sérieuse. J’ai besoin d’une ambiance chaleureuse. Lorsque tout le monde s’entend bien, cela se répercute sur le terrain ».

Kevin Pecqueux est peut-être en passe de succéder à OlivierBesengez et SteveDugardein dans la galerie des véritables clubmen. « Je suis arrivé à Mouscron vers l’âge de 12 ans, en provenance de Proven, un petit club de la région de Poperinge, où j’habite toujours. C’est là que j’ai débuté à six ans. Lorsque j’ai été transféré à l’Excel,mon père a dû faire énormément de kilomètres pour me conduire aux entraînements. Pendant quatre ans, cela n’a pas été simple de combiner le football et l’école. A 16 ans, j’ai choisi de vivre en internat. La saison dernière, j’habitais dans la maison de la famille Dekempe où logent désormais les trois Sud-Africains. Je suis un véritable produit du Futurosport. J’ai toujours joué dans l’axe, mais j’ai progressivement reculé dans le jeu. A Proven, j’évoluais comme attaquant. A Mouscron, je suis devenu milieu de terrain, puis défenseur. Au début, c’était dur. J’étais privé de la joie du buteur, qui fait le charme du football. Au fil du temps, je me suis habitué. La vitesse n’est pas ma qualité première. Je suis plutôt du genre physique et je dois m’en remettre à mon placement ».

Plus libéré qu’avec Broos

Kevin Pecqueux a accueilli l’arrivée de Lorenzo Staelens comme un cadeau du ciel. « Je ressens une grosse différence avec Hugo Broos. Il est beaucoup plus proche des joueurs. A l’entraînement, tout le monde est plus libéré. On s’amuse, on rigole. L’entraîneur encourage, explique ce qui ne va pas, alors qu’Hugo Broos se montrait souvent grincheux. En outre, Lorenzo Staelens fait confiance aux jeunes. A Bruges, nous avons évolué avec trois jeunes derrière. Jamais Hugo Broos n’aurait osé cela. Je n’ai jamais eu l’impression qu’il avait confiance en moi. Pourtant, je ne peux rien lui reprocher. Il me parlait peu, mais c’est son caractère. Il agit comme cela avec tout le monde, et pas uniquement vis-à-vis de moi. Le plus ennuyeux, c’était qu’il avait son onze de base et n’en changeait pratiquement jamais. D’un côté, cela favorisait les automatismes. Et les résultats lui ont souvent donné raison. Mais, pour ceux qui ne faisaient pas partie de son équipe-type, c’était décourageant. Pour qu’il accorde une chance à un jeune, il fallait qu’il y ait une hécatombe. La saison dernière, je n’ai disputé qu’un seul match: à Lokeren. Après cela, je suis retourné sur le banc. Et, en janvier, je me suis blessé. Je me suis occasionné une déchirure des ligaments et j’ai été opéré au tendon rotulien. Je n’étais pas prêt pour commencer la préparation avec l’équipe en juillet ».

Titulaire lors des derniers matches, Kevin Pecqueux risque pourtant de retourner sur le banc lorsque les défenseurs expérimentés comme Olivier Besengez, GeoffreyClaeys et GordanVidovic seront tous opérationnels. « On verra. Pour l’instant, je ne me pose pas la question. Je sais qu’avec Lorenzo Staelens, j’aurai ma chance si je livre de bonnes prestations et si je me donne à fond à l’entraînement. Et cela, peu importe les noms avec lesquels je suis en concurrence. J’espère surtout pouvoir terminer la saison sans blessure. Car mon genou m’a souvent donné des soucis. J’ai des problèmes à ce niveau depuis que je suis jeune. En Réserve, j’ai régulièrement souffert de petites tendinites. J’ai dû observer des périodes de repos, apposer de la glace sur le genou après chaque match. En janvier de cette année, j’ai consulté le Dr. Martens. Il m’a concocté un programme à respecter, mais sans résultat probant. J’ai été opéré en mars. Touchons du bois, pour l’instant, cela tient ».

Arbitre des débats linguistiques

L’équipe nationale des Espoirs? « C’est difficile de comparer mes prestations chez les Espoirs avec celles que je livre avec Mouscron. En équipe nationale, on joue contre des garçons de son âge. En D1, on affronte parfois de vieux roublards expérimentés. Je ne tire pas de plans sur la comète. Je suis déjà content d’avoir joué tous les matches avec les Espoirs cette saison. L’ambiance est très bonne dans l’équipe. Au début, j’avais des doutes, car le clivage linguistique est bien réel. Lorsqu’on arrive, on ne connaît pas tout le monde et on se regroupe logiquement par affinités. Quand on s’entraîne à Machelen, deux vestiaires sont mis à notre disposition. Généralement, les Flamands occupent l’un et les Wallons l’autre. A table, c’est pareil: on retrouve les néerlandophones d’un côté et les francophones de l’autre. Personnellement, je m’installe entre les deux! J’arbitre les débats, en quelque sorte.

Daniel Devos

« Avec Staelens, j’aurai toujours ma chance »

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