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From Russia with Respect (1): Bart Caubergh

Bart Caubergh a été le préparateur physique du Krylia Sovetov Samara de juin 2014 à janvier 2017. Il a même appris le russe. C’était indispensable.  » Le contraste qui m’a le plus frappé à mon arrivée à l’aéroport, c’est que tout est en russe. À la caisse d’un supermarché, on ne parle que russe. Vous appelez un taxi : en russe. La carte au restaurant : en russe. Une des premières fois que Frank Vercauteren, Jos Daerden et moi sommes allés seuls au restaurant, nous avons commandé des sushis en entrée. Après une attente d’une heure et demie, nous avons vu le serveur arriver avec un plateau à trois étages : 65 sushis ! Manifestement, il y avait eu un problème de communication !

J’avais des Russes l’image de gens renfermés et rudes. C’est exact mais ils sont aussi très amicaux une fois le contact établi. Je me suis fait quelques amis au club. Je viens d’y retourner un moment, quatre mois après mon limogeage, et nos retrouvailles ont été très chaleureuses.  »

On parle souvent de la Russie en termes négatifs : corruption, alcoolisme, racisme, homophobie…  » Jamais je n’ai eu le moindre sentiment d’insécurité « , précise Caubergh.  » Le pays est évidemment immense et donc très contrasté. Durant des matches, il y a eu des slogans racistes contre des joueurs noirs, et l’alcool est également très présent dans toute la société. L’espérance de vie moyenne d’un homme est de 55 ans. Avant notre arrivée, il était normal de boire de la bière dans le vestiaire. Nous ne l’avons pas autorisé et ça nous a valu une certaine opposition au début. Au banïa, le sauna russe, les joueurs disposaient d’un fût de bière et de vingt kilos de crabe le lendemain du match. Au restaurant, il est fréquent d’apercevoir des petits fûts sur les tables.

Les distances sont énormes et des facteurs externes les compliquent. Une fois, nous avons pris l’avion de Moscou à Samara mais nous avons dû retourner dans la capitale, faute de pouvoir atterrir. Ça nous est également arrivé pour un vol de Samara à Saransk. Après le vol retour, nous sommes revenus en… bus. Une fois, l’avion a renoncé à décoller à cause d’un problème technique et nous n’avons pu repartir que le lendemain à l’aube, pour disputer un match à Moscou à 14 heures… Novembre est toujours la période la plus délicate : le temps est mauvais, il fait très froid et très sombre, les terrains sont en mauvais état. Mais je respecte profondément la Russie. Sa culture, ses magnifiques villes, la notion du temps et des distances qu’ont les gens, l’immense classe de travailleurs, parmi lesquels des médecins et des enseignants très mal payés. Je suis très reconnaissant qu’on m’ait ouvert les yeux.  »

(CV)

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